Résumés
Résumé
Dans les années 1950, la dépression était une pathologie relativement marginale et les compagnies pharmaceutiques se montraient réticentes à investir dans le développement des antidépresseurs. Trois décennies plus tard environ, la dépression est redéfinie comme une véritable épidémie sociale et les antidépresseurs sont devenus le traitement de choix pour la soigner. Pour contribuer à comprendre ce renversement, il faut mettre en parallèle les profondes transformations de la normativité sociale dont les sociétés libérales ont été le théâtre et les développements spectaculaires du champ de la psychiatrie biologique. La mise en lumière de l’imbrication de ces deux dimensions montre que les nouvelles règles de la santé mentale sont indissociables des règles de l’individualité contemporaine.
Mots-clés :
- dépression,
- antidépresseurs,
- individualité,
- normativité,
- psychotropes,
- psychologisation
Abstract
In the 1950’s depression was a relatively marginal pathology and the pharmaceutical companies were reticent to invest in the development of antidepressants. Three decades or so later, depression has been redefined as a “social epidemic” and antidepressants have become the treatment of choice. To better understand this reversal, it is necessary to place the profound transformations in social norms acted out in liberal societies in parallel with the spectacular developments in the field of biological psychiatry. By highlighting the imbrication of these two dimensions, the new regulation of “mental health” is indissoluble from the regulation of contemporary individuality.
Keywords:
- depression,
- antidepressants,
- individuality,
- social norm,
- psychotropic drugs
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