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Rédigé en suivant une démarche historienne, cet ouvrage collectif nourrit la réflexion au sujet de l’entrée de multiples systèmes éducatifs nationaux, régionaux et locaux dans une nouvelle réalité macrosociale qui est celle d’un monde devenu globalisé pendant les XIXe-XXe siècles. Influencés par des mouvements de convergence et de divergence, de nombreux acteurs protagonistes et antagonistes, situés dans un contexte spatio-temporel à la fois spécifique et en transition vers une communauté internationale orientée vers le partage de valeurs et de normes universelles, sont en jeu : individus, organisations/institutions, réseaux et sociétés. En raison de cette dynamique d’union-tension, on comprend qu’il n’est pas toujours évident de changer les manières de penser, d’agir et d’être au sein des milieux éducatifs sur le plan microsocial, surtout lorsqu’une polarisation idéologique s’érige entre ceux qui veulent conserver la tradition et ceux qui promeuvent le progrès.

Puisque l’éducation englobe d’autant plus la culture et qu’elle encourage ses futurs citoyens à entrer en contact avec elle et à se l’approprier, il apparaissait essentiel, à l’époque, que les écoles et les universités ne devaient pas évoluer en vase clos : selon les dires de certains agents de changement, elles devaient s’adapter à cette nouvelle conjoncture mondiale. Les curriculums, la pédagogie et l’environnement d’apprentissage étaient des préoccupations éducatives qui animaient la plupart des agents concernés. Par exemple, l’intérêt pour la mise en place d’une pratique pédagogique visant l’entraide et le dialogue à l’intérieur et à l’extérieur des murs scolaires pour engendrer la paix civique représentait une piste de solution importante afin de surmonter des problèmes vécus dans ce monde globalisé.

Cet ouvrage permet d’établir des liens avec des concepts issus des sciences politiques et de la sociologie. Toutefois, il arrivera à capter l’attention des chercheurs en provenance de multiples domaines d’études par son interdisciplinarité et par l’accessibilité des notions bien circonscrites. De plus, le champ d’intérêt pour l’histoire de l’éducation, et plus particulièrement, pour l’objet d’étude qui est celui de l’impact de la globalisation dans nos systèmes éducatifs, se retrouve dans les écrits scientifiques d’Acadie; notamment, dans des recherches menées par la professeure Ferrer, à propos de l’éducation à la citoyenneté démocratique dans une perspective planétaire. Enfin, il faut féliciter Droux et Hofstetter pour la division adéquate des thèmes en trois parties, ce qui facilite la lecture et structure la pensée.

Pour conclure, deux aspects pourraient être améliorés. Bien que les récits de vie soient moins archivés chez le commun des mortels, on aurait aimé, d’une part, que l’éducation familiale et communautaire soit plus exploitée dans ce livre pour nuancer les différentes représentations des acteurs concernés; d’autre part, la comparaison entre le monde occidental et oriental est peu présente, à part le texte d’Huber; il aurait été utile d’approfondir cette relation culturelle conflictuelle.