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Conçu pour la formation des enseignants à l’évaluation des apprentissages, ce manuel est tout à fait en adéquation avec la politique de l’évaluation des apprentissages du ministère et du programme de formation de l’école québécoise. L’ouvrage comprend deux parties. La première présente quelques instruments d’évaluation selon leurs contextes d’application. L’évolution du concept de la mesure à celui de l’évaluation ainsi que la différence entre l’évaluation en salle de classe et à grande échelle sont exposées en introduction. Les auteurs situent ensuite l’importance de l’intégration de l’évaluation au processus d’apprentissage, la conception des examens et des tests, ainsi que l’utilisation de la métagrille pour apprécier la qualité des grilles d’évaluation. Dans la deuxième partie, les auteurs examinent l’utilisation des instruments d’évaluation conformément à des champs de savoirs spécifiques. On revient sur la pertinence d’une planification conjointe de la démarche d’apprentissage et de celle de l’évaluation. Ce que montrent plusieurs exemples, dont la différenciation pédagogique en écriture, la cartographie conceptuelle en science et technologie, les échanges verbaux en lecture, les tâches complexes en mathématique, l’enseignement des stratégies d’apprentissage en anglais langue seconde, et l’utilisation des grilles pour l’évaluation de ces stratégies. La présentation du portfolio d’apprentissage à la formation professionnelle d’un programme du secteur de la santé complète l’exposé.

Les chapitres de la deuxième section sont construits selon une structure identique : on définit d’abord les caractéristiques de l’instrument d’évaluation, puis on détermine leur application et l’utilisation des données collectées pour aider à l’apprentissage. Chaque chapitre présente le recours à un instrument approprié pour l’évaluation d’une discipline de l’ordre d’enseignement primaire, secondaire, et de la formation professionnelle, tout en précisant la nécessité de garder une distance critique. Les auteurs illustrent la démarche évaluative par des exemples spécifiques et recommandent l’ajustement de ces outils selon les critères et les éléments de compétences faisant l’objet de l’évaluation. À notre avis, il aurait été préférable de définir et d’expliquer dès le début aux étudiants le principal courant pédagogique de l’éducation à la base du programme de formation de l’école québécoise, comme le socioconstructivisme. Les lecteurs feraient plus facilement le lien entre les objectifs d’un programme d’études qui vise le développement des compétences et les méthodes d’évaluation. La carte conceptuelle qui propose une approche évaluative à la fois qualitative et quantitative requiert cependant une compréhension commune de la part de l’enseignant et de l’étudiant avant son utilisation.

Quoique consacré à l’évaluation, ce manuel, en présentant la diversité des outils d’évaluation et leur utilisation dans des contextes spécifiques aux différents ordres d’enseignement, aura le mérite de sensibiliser les utilisateurs en formation initiale ou continue à l’importance d’intégrer les différents aspects du processus de l’enseignement, de l’apprentissage et de l’évaluation, afin de favoriser le développement de la métacognition chez les élèves de même que celui de leur autonomie dans l’apprentissage.