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Ce livre offre une réflexion riche autour de la métacognition, de la motivation et de l’autorégulation. Il contient des aspects théoriques et méthodologiques rigoureux qui appuient les résultats d’une recherche ayant recours à des analyses quantitatives assez étoffées. Avec plus de 300 références à des textes qui sont parfois évoqués sans être présentés avec suffisamment de précision, ce livre ne permet toutefois pas une lecture tout à fait autonome. Cependant, cet ouvrage découpé en sept chapitres apporte une contribution fort pertinente pour les chercheurs francophones, autant ceux en formation que les chercheurs aguerris qui s’intéressent à l’apprentissage.

Dans la mise en contexte (chapitre 1), Berger évoque les caractéristiques de la formation professionnelle en Suisse. Il aborde ensuite des sujets entourant la métacognition (chapitre 2), les croyances motivationnelles (chapitre 3) et l’apprentissage autorégulé (chapitre 4) dans un contexte d’apprentissage des mathématiques en formation professionnelle. Les trois questions de recherche et les choix méthodologiques de l’étude (chapitre 5) sont ensuite précisés de façon transparente. De nombreux détails sont alors fournis pour décrire les items du questionnaire administré à 281 apprenants en formation professionnelle, âgés de 15 à 36 ans. L’auteur a eu recours à une double approche méthodologique : 1) réaliser des modèles de cheminement afin de modéliser les liens entre les variables (p. 171) associées à la motivation et à la métacognition ; 2) effectuer des analyses centrées sur les personnes (selon la méthode des analyses en profils latents), afin de distinguer différents groupes d’élèves dont les configurations de buts de compétence se différenciaient (p. 171). Cette deuxième approche fait donc ressortir quatre profils d’apprenants distincts et originaux ainsi que d’autres résultats (chapitre 6) qui sont présentés sous formes de données descriptives et corrélationnelles obtenues à partir d’analyses factorielles quantitatives avancées, puis regroupées dans plusieurs tableaux qu’il est possible d’apprécier si l’on dispose d’un certain bagage mathématique. À partir de plusieurs schémas, l’auteur a aussi l’intention d’aider le lecteur à se représenter les concepts et les liens qui les unissent. Dans la discussion (chapitre 7), Berger jongle de façon cohérente avec toutes les notions imbriquées et denses abordées dans le livre, mais il aurait été souhaitable qu’il propose des limites et de nouvelles questions à la suite de cette recherche.

Entre autres, une question se dégage pour un didacticien des mathématiques : En quoi l’autorégulation qui s’ensuit et les liens avec la motivation et la métacognition sont-ils particuliers à l’apprentissage des mathématiques, outre le fait que les participants à cette recherche ont dû résoudre deux problèmes mathématiques? Malgré le danger possible que pourrait provoquer la réouverture du débat entre didactique générale et didactique des disciplines, la question vaut la peine d’être posée.