Résumés
Résumé
Le film Dogville de Lars von Trier met à nu les grands enjeux de l’adaptation, à commencer sans doute par la notion d’adaptabilité des supports théâtraux et filmiques. Une vocation littéraire s’y exprime au surplus, par l’intervention d’une voix off qui participe de l’identité des personnages et qui explique la composition de l’intrigue. Cette voix invite à réfléchir sur la couture scénaristique qui tend à prendre ensemble les diverses matérialités du film. Présentant, tout au long, un univers fictif, Dogville se conclut par un retour à une réalité documentaire qui renforce le sens de l’oeuvre. Voilà chacune des propositions qui émailleront l’argumentation de notre article et qui y tiendront, de fait, lieu de parcours.
Abstract
Lars von Trier’s Dogville is a study in adaptation, laying bare notions such as the adaptability of stage and movie trappings, and even providing a literary presence : a voice over that narrates both the characters and the plot, calling attention to the way the script pulls together the various material components of the movie. Indeed, the fictitious world of Dogville relies on a documentary realism that strengthens the storyline. All these elements will form the basis for, and structure of, this essay.
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Parties annexes
Note biographique
Lucie Roy est professeure de cinéma à l’Université Laval. Les approches théoriques qu’elle privilégie sont la sémiotique et la phénoménologie (philosophie). Particulièrement attachée à l’idée d’écriture, son attention porte sur les usages relatifs, dans l’art cinématographique, aux empreintes et aux inscriptions, aux supports et aux surfaces, aux cadrages et aux montages. Ces opérateurs d’écriture permettent à la chercheuse d’examiner certaines pratiques intermédiales. Par ailleurs, certains de ses textes portent sur le rapport qu’entretient le cinéma avec l’histoire (« Écritures de l’Histoire. Le 11 septembre 2001 », dans Bertrand Gervais, Alice van der Klei et Annie Dulong [dir.], L’Imaginaire du 11 septembre 2001. Motifs, figures et fictions, Québec, Éditions Nota bene, 2014), ou sur la violence (Lucie Roy et Bernard Perron [dir.], Figures de violence, Paris, L’Harmattan, 2012). L’auteure prépare actuellement la publication d’un nouvel ouvrage traitant de la philosophie et du pouvoir de la perception dans le cinéma.
Références
- Centre de recherche sur l’intermédialité (CRI), « Quelques définitions de l’intermédialité » [en ligne], document préparé à l’occasion du premier colloque international du CRI (« La nouvelle sphère intermédiatique »), 1999 [http://cri.histart.umontreal.ca/cri/sphere1/definitions.htm].
- Deleuze, Gilles, Cinéma 1.L’image-mouvement, Paris, Éditions de Minuit, 1983.
- Deleuze, Gilles, Cinéma 2.L’image-temps, Paris, Éditions de Minuit, 1985.
- Déotte, Jean-Louis, Qu’est-ce qu’un appareil ? Benjamin, Lyotard, Rancière, Paris, L’Harmattan, 2007.
- Dulong, Annie, Arpenter l’horizon : poèmes, photographies, nouvelles et réflexions, suivi de Pour une théorie de l’acte créateur, Thèse de doctorat en études littéraires, Québec, Université Laval, 2006.
- Heidegger, Martin, Être et temps, Paris, Éditions Gallimard, 1986.
- Larrue, Jean-Marc, « Théâtre et intermédialité. Une rencontre tardive », Intermédialités, no 12 (automne 2008), p. 13-29.
- Méchoulan, Éric, « “Produit de synthèse”. La nouvelle sphère intermédiatique » [en ligne], conférence prononcée le 6 mars 1999 au Musée d’art contemporain de Montréal à l’occasion du premier colloque international du CRI [http://cri.histart.umontreal.ca/cri/sphere1/conf-mechoulan.htm].
- Milly, Julien, « D’une écriture, sa réflexion : “Dogville” (Lars von Trier) », Interférences littéraires, nouvelle série, no 2 (mai 2009), p. 243-253.
- Ricoeur, Paul, Soi-même comme un autre, Paris, Éditions du Seuil, 1990.
- Roy, Lucie, Petite phénoménologie de l’écriture filmique, Québec / Paris, Nota bene / Méridiens Klincksieck, 1999.
- von Trier, Lars (réalis.), Dogville, Hvidovre, Zentropa Entertainments, 2003.