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Portrait critique des différentes approches d’intervention dans le traitement de la dépression

Evans Alexis
École de service social, Université d’Ottawa

Ce travail de recherche fait une analyse des causes de la croissance du phénomène de la dépression en Occident ainsi que des limites des approches d’intervention utilisées pour son traitement. Pour ce faire, l’aspect historique a été privilégié afin de comprendre l’évolution de la maladie mentale en Occident. En ce qui a trait à la période contemporaine, nous avons examiné l’influence des normes sociales dans la possible souffrance de l’individu. Enfin, après avoir présenté les principales méthodes de traitement de la dépression, nous avons pu mettre en exergue leurs forces, mais surtout leurs limites.

Comprendre l’histoire des jeunes pour pouvoir mieux les aider : exploration des trajectoires et usages de services en santé mentale d’adolescents-es et de préadolescents francophones en situation minoritaire dans la région d’Ottawa

Marie-Pier Audet
École de service social, Université d’Ottawa

Ce mémoire présente l’exploration des trajectoires et usages de services en santé mentale d’adolescents-es et de préadolescents francophones en situation minoritaire dans la région d’Ottawa. Nos objectifs de recherches sont 1. d’explorer les influences sur la trajectoire sociale et les particularités d’usages de services en santé mentale d’adolescents-es et de préadolescents et 2. de comprendre quels sont les obstacles et les facteurs facilitants rencontrés par ces adolescents-es et de préadolescents dans leurs usages de services sociaux et de santé mentale en contexte francophone en situation minoritaire? Pour répondre à ces objectifs, nous avons mené une recherche qualitative exploratoire en recueillant les témoignages de sept parents de trois préadolescents et de six adolescentes ayant des problèmes de santé mentale.

L’analyse de ces données d’entrevue révèle que chaque situation problème vécue par les adolescentes et préadolescents a été déclenchée ou encore alimentée par une situation familiale. Nous dénotons l’importance de la collaboration entre le jeune, les parents et le milieu scolaire en ce qui concerne l’état de santé mentale des préadolescents et adolescentes. Le travail social scolaire contribue dans ce sens à ce que certains élèves puissent affronter leurs enjeux en matière de santé mentale. Nos résultats démontrent une autonomie plus marquée chez les adolescentes comparativement aux préadolescents en ce qui concerne leur demande d’aide et leur usage des services en santé mentale. Finalement, les parents témoignent d’une difficulté d’accès aux services francophones en santé mentale pour les adolescentes, ce qui représente une inquiétude majeure dans le domaine de la francophonie en situation minoritaire.

Ces pauvres ingouvernables : la Loi sur l’assurance-emploi à l’ère des politiques d’activation

Jonathan Binet
École de service social, Université d’Ottawa

À l’aide d’une analyse du contenu des propos tenus par des représentants du gouvernement conservateur canadien dans la Chambre des communes du Canada et de publications du Centre des nouvelles du Canada ainsi qu’avec quatre entrevues semi-dirigées réalisées auprès de prestataires de l’assurance-emploi, ce mémoire se penche sur les changements à la Loi sur l’assurance-emploi votés en 2012 et entrés en vigueur en 2013, notamment ceux liés à l’activation des sans emploi. Ces changements sont rendus légitimes avec la notion de bien-être collectif. L’individu chômeur contemporain est défini comme une victime de politiques sociales qui l’empêchent d’accéder au travail, privant ainsi les employeurs de ressources humaines. L’individu chômeur contemporain fait ainsi problème, ce qui justifie qu’il soit incorporé dans des dispositifs qui visent à le corriger pour qu’il soit mieux adapté dans sa participation à l’économie de marché. Les prestataires de l’assurance-emploi sont appelés à majorer leurs capacités de recherche d’emploi et leur employabilité avec des exercices organisés dans le temps, supervisés sporadiquement et obligatoires pour assurer leur droit à ces prestations. La Loi sur l’assurance-emploi devient davantage un instrument politique utile à l’économie de marché en réduisant le non-emploi à des parcours individuels où les individus sont amenés à majorer leur capacité à y naviguer, mais ils adoptent parfois une multitude de stratégies pour résister au pouvoir qui s’exerce sur eux : ils sont de pauvres ingouvernables ou ils croient l’être.

Sorry, I don’t speak French Les pouvoirs publics et la santé mentale des immigrants et réfugiés vivant en contexte francophone minoritaire

Marie Chantal Bonen Taka
École de service social, Université d’Ottawa

Le Canada fait partie des premiers pays au monde dont la croissance démographique dépend en grande partie des immigrants venus de tous les continents. Cette diversité culturelle et ethnique est sans doute source de richesse, de force et de fierté pour cette nation. Cependant, comme on pouvait s’y attendre, le Canada, comme bien d’autres pays ouverts à l’immigration avant lui, doit faire face à certains problèmes inhérents à cette immigration (barrière de la langue, non-reconnaissance des acquis, discrimination, difficultés d’adaptation, etc.) qui ont pour conséquences d’entraver, voire de compromettre l’intégration et donc l’épanouissement des Néo-Canadiens, surtout francophones s’installant en contexte minoritaire linguistique. Le présent travail de recherche traite de la santé mentale des immigrants et des réfugiés vivant en contexte linguistique minoritaire au Canada, en portant une attention particulière à l’Ontario. Pour réaliser ce travail, nous avons sélectionné et analysé trois rapports afin de comprendre la manière dont les autorités publiques circonscrivent la question de la santé mentale des immigrants et des réfugiés vivant en contexte francophone minoritaire (Revue des documents portant sur la santé mentale des immigrants, 1988; Plan stratégique, 2006; McKenzie et collab., 2009). Comment délimitent-ils la population? Quels principaux défis identifient-ils? Selon les récentes recherches en sciences sociales, le fait de vivre en contexte linguistique minoritaire devrait être considéré comme un déterminant social de la santé. Or, les pouvoirs publics ne semblent pas prendre en compte la situation particulière des immigrants qui s’installent en contexte francophone minoritaire lorsqu’il est question d’améliorer l’offre des services, ce qui engendre le manque de services en santé mentale en français. Comme conséquence, la santé mentale de ces derniers peut être affectée par ce déterminant social en plus des autres déterminants sociaux liés à la migration. Cette prise de conscience est un préalable pour que le Canada perpétue et améliore sa qualité de terre d’immigration et d’épanouissement pour tous.

La violence faite aux femmes inuites : des réalités particulières et des solutions à leur image

Andrée Bourgeois
École de service social, Université d’Ottawa

Les données statistiques sur la violence conjugale et la violence faite aux femmes au Canada nous démontrent que ces formes de violence sont significativement plus élevées dans les territoires canadiens que la moyenne nationale, et ce, particulièrement pour les populations inuites du pays. En fait, la violence est une réalité que vivent beaucoup de femmes inuites dans les territoires.

L’objectif de ce mémoire est de présenter et d’analyser la violence faite aux femmes inuites dans les communautés les plus isolées dans les territoires. Les conditions socioéconomiques dans la majorité des collectivités inuites sont précaires et cela peut non seulement créer des contextes qui renforcent la violence, mais aussi nuire à la possibilité des femmes d’échapper à la violence. Les conditions socioéconomiques difficiles actuelles, en plus de la colonisation des Inuits et de ses impacts continuels, font en sorte que les femmes inuites expriment des besoins pour des services et des interventions spécifiques à leur vécu et à leur expérience de la violence.

Depuis les années quatre-vingt-dix, de nombreux organismes gouvernementaux et associatifs ont préparé de nombreux rapports pour mieux comprendre la violence conjugale vécue par les femmes inuites. L’Association nationale des femmes inuites, Pauktuutit, a été l’une des premières à faire ressortir les particularités de la violence. Elle a de plus développé une analyse des origines de cette violence de même que des stratégies pour la prévenir, et ce, surtout par l’importance accordée à la parole des femmes inuites. Dans ce mémoire, nous présenterons sa vision de l’avenir.

L’intériorisation des normes sociales chez les intervenants en santé mentale et leur impact sur l’intervention

Émilie Boutin
École de service social, Université d’Ottawa

Cette recherche vise à cerner comment les normes contemporaines sont intériorisées par les psychologues et par les travailleuses ou travailleurs sociaux et se reflètent sur leurs interventions en santé mentale. Afin de parvenir à cet objectif, nous avons effectué quatre entrevues semi-structurées auprès de professionnels qui travaillent au Centre de santé et de services sociaux de Gatineau. Les données obtenues ont été traitées à l’aide de l’analyse de contenu thématique.

La recherche a permis de constater que les normes contemporaines d’autonomie, d’initiative et de responsabilité se reflètent dans les pratiques professionnelles des intervenantes et intervenants interviewés. Les résultats permettent de constater que les interventions se font sur la prémisse que le retour à ces normes, identifiées dans l’enseignement des habiletés psychosociales, dans l’application de sanctions, ainsi que dans le choix par les intervenants des priorités et des types d’intervention, est important pour le rétablissement des individus. Malgré cela, la recherche a relevé aussi que les intervenants hésitent parfois entre les normes de la société, celles de leur organisation et celles de leur profession. Les tentatives des intervenants d’individualiser l’intervention, doublées à la volatilité des normes sociales, ont comme résultat des interventions parfois paradoxales qui tentent, à notre avis, de créer des individus plus adaptés et adaptables.

Une analyse du discours autour des troubles mentaux chez les personnes d’origine haïtienne du Québec. Propositions théoriques pour de nouvelles pratiques d’intervention

Patrick Cadet
École de service social, Université d’Ottawa

Encore aujourd’hui, la folie, les maladies mentales et les troubles mentaux entravent et brisent les carrières sociales et professionnelles d’individus, et fauchent la vie d’un bon nombre de personnes qui ont vécu ces drames. Au stade actuel des débats portés sur les étiologies de ces problèmes de santé mentale et dans le contour de la cartographie empirique qui s’esquisse dans les milieux de pratique, il se dégage des controverses qui oscillent entre des axes parallèles et entrecroisés du biologique, du psychologique et du social, des interventions multidirectionnelles, pluridimensionnelles, et d’incessants dialogues entre ceux dits experts et ceux dits profanes. En ce qui concerne les personnes de culture « non occidentale » vivant en contexte migratoire, comme la population haïtienne du Québec qui fait l’objet de ce mémoire, l’étiologie de ces problèmes est expliquée surtout à travers un discours dominant basé sur les facteurs psychologiques et personnels, lesquels sont déclinés en termes de trauma, de chocs culturels et de capacité d’adaptation. Quant aux pratiques d’interventions préconisées pour intervenir auprès de ceux affectés par un trouble mental, elles sont pour la plupart fondées sur les approches théoriques de l’ethnopsychiatrie et de la psychiatrie transculturelle. Considérant les autres facteurs d’ordre structurel liés au chômage, à la pauvreté économique et à la discrimination ethnique auxquels sont exposées ces personnes vivant en contexte migratoire, quels peuvent être les avantages et les défis de ces pratiques centrées sur l’individu et les familles? À partir de l’analyse des discours tenus lors d’un colloque organisé en 2008 à Montréal sur le développement d’un partenariat en santé mentale entre Haïti, le Québec et le Canada, ce travail invite à explorer certains aspects théoriques et pratiques de cette question. Il propose des avenues théoriques pour de nouvelles pratiques d’intervention dans le domaine de la santé mentale des personnes d’origine haïtienne du Québec.

Grandir parmi la violence : le soutien social chez les adolescents-es exposés à la violence conjugale

Andréanne Camiré-Tremblay
École de service social, Université d’Ottawa

Ce projet de mémoire cherche à explorer le rôle et les effets du soutien social sur le vécu et l’expérience des adolescentes et adolescents exposés à la violence conjugale. En cadence avec l’identification des réseaux de soutien des participants, deux questions faciliteront l’analyse des données : 1. Quels sont les comportements de soutien offerts aux enfants et adolescents exposés à la violence conjugale par les membres de leur réseau de soutien? 2. Quelle est l’appréciation subjective des enfants et adolescents par rapport aux soutiens offerts par leur réseau? Dans le cadre de cette recherche qualitative, nous étudierons un échantillon de 6 verbatims, soit les entrevues de 3 filles et de 3 garçons québécois et franco-ontariens âgés de 12 à 16 ans qui ont été exposés à la violence conjugale.

Les discours des adolescentes et adolescents nous permettent de décortiquer leur réseau social en six grandes divisions : la famille, les amis, l’école, la communauté, les adultes substituts et autres. Grâce à l’analyse des données, nous pouvons constater que les adolescentes et adolescents rencontrés reconnaissent et apprécient davantage les soutiens de types émotionnels et d’interactions intimes que les soutiens instrumentaux, d’assistances physiques et d’accompagnement social. Ce soutien semble briser la solitude des adolescentes et adolescents exposés à la violence conjugale. Le soutien social joue un rôle protecteur sur l’expérience de ces jeunes. En effet, nous remarquons que le soutien social encourage le développement de compétences permettant d’acquérir des capacités d’adaptation positive à l’environnement et qu’il devient également un déterminant qui a un effet protecteur contre les conséquences du stress. Les résultats nous incitent de plus à réfléchir sur les pratiques d’intervention et à l’implication pour les recherches futures.

Lorsqu’on passe du texto adorable, à la jalousie, au contrôle, à l’abus… Analyse féministe des formes et des causes de la violence dans les fréquentations. Points de vue des intervenantes en milieu rural.

Julie Delorme
École de service social, Université d’Ottawa

Ce mémoire de maîtrise vient tout d’abord nous faire découvrir un éventail de recherches au sujet de la violence dans les fréquentations chez les jeunes de moins de 25 ans, en particulier chez les jeunes femmes des milieux ruraux. À travers une analyse des données secondaires tirées d’une recherche-action réalisée par la Coalition de Prescott-Russell pour éliminer la violence faite aux femmes, ce mémoire présente la réalité des jeunes filles victimes de violence. Cette analyse des données secondaires est effectuée à la suite d’une entrevue de groupe constitué d’intervenantes de Prescott-Russell qui travaillent auprès des jeunes et un questionnaire auquel ont répondu une centaine de femmes de la région. Une analyse de différents enjeux, causes et formes particulières de la violence dans les régions éloignées est mise de l’avant. Par conséquent, nous discutons de la banalisation de la violence, le manque de transport, l’isolement, la violence sexuelle particulière en milieu rural, ainsi que l’importance de la poursuite des programmes de prévention, et cela dès un jeune âge.

Inclure la dimension spirituelle en travail social? Retombées pour l’intervention sociale

Sana Khalil
École de service social, Université d’Ottawa

Une synthèse critique des connaissances révèle que l’utilisation d’une approche spirituelle de guérison en intervention sociale englobe le potentiel de soulager la souffrance de la personne aidée et d’optimiser le processus d’intervention, étant donné que la spiritualité constitue un facteur important de résilience et une source majeure pour trouver une signification à l’existence. La quête de sens a émergé comme étant la plus significative des valeurs spirituelles de ce cadre d’intervention (recherche d’un sens ultime à la vie, compassion, non-jugement, pardon et autoguérison) pour l’intervention sociale collective, ainsi que pour les divers outils de guérison spirituelle (roue médicinale, Fil d’Ariane, approche psychocorporelle-spirituelle et méditation de pleine conscience) et les populations (autochtones, personnes en réadaptation, ayant subi un traumatisme, ayant des conditions médicales graves, en soins palliatifs et femmes victimes de violence) issues de divers contextes en intervention sociale individuelle abordés dans ce mémoire. Celui-ci explore les définitions du terme polysémique qu’est la spiritualité; le cadre conceptuel permettant d’intégrer une dimension spirituelle en travail social; la place historique et contemporaine de la spiritualité en travail social et le potentiel d’intégrer une dimension spirituelle en intervention sociale individuelle ainsi que collective. L’intérêt croissant pour la spiritualité (facteur potentiel de résilience) au sein des autres professions en soins de santé (médecine, sciences infirmières, ergothérapie, psychiatrie et psychologie) est aussi abordé dans les contextes pertinents, étant donné la multiplicité, de nos jours, des collaborations interdisciplinaires. Ainsi, un aperçu du bénéfice d’intégrer une dimension spirituelle au sein des autres professions en soins de santé va permettre d’entrevoir la contribution de la spiritualité à l’intervention en travail social.

Quand l’oppression nous empêche… Un cadre féministe intersectionnel pour mieux comprendre l’oppression vécue par les jeunes femmes racisées de la Basse-Ville d’Ottawa

Nadine Lamoureux
École de service social, Université d’Ottawa

Ancré dans un projet d’ampleur national, ce mémoire tente de donner la parole aux jeunes femmes racisées de la Basse-Ville d’Ottawa. Nous nous appuyons sur les résultats d’une recherche-action participative réalisée auprès de 14 jeunes femmes âgées de 12 à 16 ans, pour répondre aux questions suivantes : 1. Quelles sont les manifestations de l’oppression que vivent ces jeunes femmes? 2. Comment ces manifestations sont-elles le résultat du racisme, du sexisme, ou du croisement de ces systèmes d’oppressions? 3. Dans quelle mesure et de quelle manière l’oppression est-elle intériorisée par ces jeunes femmes? 4. Quels sont les moyens qu’elles emploient pour résister à cette oppression? Leurs expériences de l’oppression, qui se retrouvent à l’intersection du genre et de l’ethnicité, sont démontrées à travers trois thèmes récurrents : le contrôle de leur corps, l’exploitation de leur travail ainsi que l’organisation de leurs relations amoureuses. Cette étude révèle que leur expérience de l’oppression est en lien direct avec leur expérience du déracinement, alors que ces jeunes femmes se retrouvent au croisement de deux cultures.

Quand les femmes se métamorphOSEnt… Évaluation du groupe « Oui à soi-même et à l’entraide » (OSE) du Centre de santé et des services sociaux de Gatineau (CSSSG)

Caroline Lavallée
École de service social, Université d’Ottawa

Bien que la violence conjugale soit une problématique qui suscite beaucoup d’écrits, peu d’études se sont intéressées à l’évaluation des pratiques d’intervention destinées aux femmes qui en sont victimes. Le présent mémoire s’intéresse spécifiquement au groupe d’intervention « Oui à soi-même et à l’entraide » (OSE) offert par le Centre de santé et des services sociaux de Gatineau (CSSSG) aux femmes victimes de violence conjugale. Par une étude qualitative qui vise à évaluer ce programme d’intervention de groupe, les questions suivantes ont été traitées : 1. Quel est le degré de satisfaction des participantes du groupe OSE? 2. Quelles sont les forces et les limites du groupe OSE? 3. Dans quelle mesure les participantes considèrent-elles avoir atteint les objectifs du groupe OSE? 4. Quels sont les effets perçus par les femmes de leur participation au groupe OSE? Les résultats ont été collectés auprès de 16 femmes canadiennes francophones âgées de 18 à 58 ans lors d’entrevues semi-structurées. De façon générale, les résultats révèlent que les participantes ont cheminé au sein du groupe OSE, et de façon individuelle vers l’atteinte des objectifs généraux du groupe et de leur objectif personnel. Selon elles, beaucoup d’effets positifs ont découlé du groupe OSE sur diverses sphères de leur vie : la vie personnelle, les relations intimes, la relation avec les enfants et le réseau social. Cependant, quelques participantes ont noté que leur participation au groupe OSE a eu des effets négatifs sur leur vie personnelle et leurs relations intimes. La plupart des femmes se sont dites satisfaites des modalités, du contenu et de l’animation du groupe OSE. Toutes les participantes à l’étude ont affirmé qu’elles recommanderaient, ou conseilleraient peut-être, le groupe OSE à une femme de leur entourage en situation de violence conjugale. Des recommandations pour le CSSSG, inspirées de la littérature et des suggestions des participantes, seront présentées dans le but d’améliorer le groupe OSE et d’assurer une plus grande satisfaction de ses participantes.

L’influence de l’expression non verbale dans les médias sur la construction du genre

Mélissa-Anne Leduc
École de service social, Université d’Ottawa

Cette étude cherche à mieux saisir l’influence des différentes disciplines exploitées par le corps telles que le sport, l’art, la danse et les médias sur la construction du genre des femmes. Ainsi, pour approfondir notre recherche, nous avons fait une analyse des comportements non verbaux des personnages du sexe féminin de l’émission Degrassi Junior High, Degrassi High et Degrassi Next Generation. En utilisant une technique d’analyse de mouvement inspirée par Rudolph Laban et Warren Lamb, nous avons analysé les comportements des personnages du sexe féminin de ces émissions afin de constater si celles-ci pratiquent des comportements non verbaux stéréotypés et normatifs. En utilisant une perspective féministe radicale et postmoderne, nous avons analysé l’évolution des personnages dans un laps de temps de 25 ans afin de vérifier si les comportements des personnages du sexe féminin ont régressé ou progressé depuis les 25 dernières années. La méthodologie employée est d’ordre qualitatif, à savoir une recherche sur document.

C’est par l’entremise de cette méthodologie que nous avons illustré l’impact et l’influence culturelle, sociale et politique des personnages qui est présente tout au long de la série ainsi que l’impact considérable qu’a cette influence sur le comportement non verbal des personnages du sexe féminin et l’élaboration de l’image corporelle des adolescentes.

La transmission intergénérationnelle de la maltraitance : qu’en pensent les intervenants et intervenantes en protection de l’enfance?

Marlaine Louis
École de service social, Université d’Ottawa

Dans notre pratique professionnelle en protection de l’enfance, nous rencontrons souvent des familles ou des individus auprès desquels on est impliqué sur plusieurs générations. Notre projet de recherche vise à explorer le phénomène de la transmission intergénérationnelle de la maltraitance, à partir des points de vue des intervenants oeuvrant dans le domaine. Selon Mongeau et Pagé (2007), il s’agit d’un aspect de la recherche qui a été peu exploité jusqu’ici. Nous avons donc sollicité l’analyse clinique et critique de certains intervenants en protection de l’enfance, qui travaillent auprès des familles aux prises avec de la maltraitance pendant très longtemps, incluant plusieurs générations. Pourquoi certaines familles restent impliquées auprès des services de l’aide à l’enfance sur plusieurs générations, alors que d’autres pas? Quels sont les facteurs qui contribuent à favoriser ou à briser le cycle de la transmission intergénérationnelle de la maltraitance? Nous espérons que la mise en lumière de ces facteurs aidera la travailleuse et le travailleur social à mobiliser les capacités des familles, afin de les aider à briser le cycle de la transmission intergénérationnelle de la maltraitance. Ainsi, notre travail propose une perspective nouvelle de prise en charge des familles par les intervenants, en tenant compte entre autres des forces des clients. De façon générale, cette recherche a pour objectif principal d’approfondir le sujet de la transmission intergénérationnelle de la maltraitance, dans l’optique d’améliorer les interventions auprès de ces familles, notamment sur le plan des services de protection de l’enfance.

La commission de révision de l’aide sociale en Ontario : améliore-t-elle vraiment la perceptive pour les mères seules?

Nadia Malenfant
École de service social, Université d’Ottawa

Dans les sociétés occidentales, les femmes ont toujours été considérées comme étant inférieures à l’homme. Axés sur des valeurs qui sous-entendent le patriarcat, le capitalisme et la vague récente de néolibéralisme font en sorte que les femmes sont plus opprimées et portées à maintenir un statut de pauvreté plus important que celui des hommes. La montée du néolibéralisme bouscule le rôle traditionnel de la femme puisqu’on s’attendait d’elle qu’elle soit mère de famille en plus d’être active sur le marché du travail. Le premier ministre de l’Ontario et chef du parti conservateur, Mike Harris, lors de son mandat en 1995, a imposé plusieurs mesures répressives et punitives au programme d’aide sociale. Leurs répercussions ont été de contribuer au maintien de la pauvreté chez les mères monoparentales bénéficiaires de la sécurité du revenu.

En Ontario, l’an 2008 est marqué de grandes innovations sur le plan des politiques sociales en matière de la réduction de la pauvreté. C’est avec l’arrivée de la Stratégie de réduction de la pauvreté que le gouvernement provincial ontarien fait de la lutte à la pauvreté une priorité dans ses engagements politiques. La stratégie comprend, entre autres, la réforme du système d’aide sociale dont le but est d’accroître les possibilités d’avenir pour les prestataires du programme. Cependant, la grande majorité des recommandations affectaient particulièrement la situation financière et la qualité de vie des bénéficiaires du Programme de soutien aux personnes handicapées (PSPH) ainsi que celui des mères monoparentales.

L’objectif principal est d’évaluer l’impact des recommandations contenues dans le rapport de la Commission sur les conditions de vie des mères seules prestataires de l’aide sociale en Ontario. Dans un premier temps, la problématique entourant la pauvreté chez les femmes sera approfondie à l’aide d’une analyse féministe. En présentant un survol des politiques sociales en Ontario et de leurs effets sur les mères monoparentales, il deviendra possible de mettre en contexte les conditions actuelles de celles-ci à travers le système d’aide sociale. Par la suite, nous examinerons les recommandations de la commission d’examen de l’aide sociale de 2012. Nous tenterons d’expliquer comment lesdites recommandations pourraient affecter la vie des mères monoparentales. Finalement, c’est en nous inspirant de travaux publiés par Campagne 2000 (une coalition d’organismes sociaux qui travaillent activement à l’évaluation de l’ampleur de la pauvreté au Canada) que nous

Étude comparative sur les meilleures pratiques d’intervention de crise et la réalité du Centre de santé et des services sociaux des Collines

Jahel Ménard-Lavigne
École de service social, Université d’Ottawa

Le concept de crise est un sujet qui a largement été étudié au fil des années. Le domaine du travail social a d’ailleurs mis l’accent sur ce concept pour bien orienter les interventions à effectuer lors de ces situations. Ce mémoire de maîtrise a pour objectif d’identifier les meilleures pratiques d’intervention en situation de crise qui pourraient s’appliquer à la réalité du Centre de santé et de services sociaux des Collines (CSSSC). Pour y parvenir, une recherche sur documents a été effectuée et nous avons orienté la recherche à partir des critères préalablement définis de ce qu’est une intervention efficace. Le concept d’efficacité regroupe le temps de réponse à la crise, le taux de récidive et la résolution du problème. Les résultats de cette étude comparative ont permis de faire ressortir les meilleures pratiques en matière d’intervention telles qu’identifiées dans la littérature et de procéder à une analyse comparative entre ces pratiques et les modèles d’intervention privilégiés par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans l’implantation des programmes Info-Social à travers le Québec de même qu’avec les pratiques actuelles existantes actuellement au CSSSC en matière d’intervention de crise. Nous formulons ensuite des pistes de réflexion et des recommandations pouvant être appliquées dans le but d’améliorer les interventions de crises réalisées par les intervenants sociaux du CSSSC.

« Mis à l’épreuve » : repenser le lien entre dépression et société

Geneviève Nault
École de service social, Université d’Ottawa

S’inscrivant dans une sociologie de la santé mentale qui tente de faire des ponts entre la dépression et la société dans laquelle elle émerge, le présent mémoire cherche à étudier la pertinence du concept d’épreuve du sociologue français Danilo Martuccelli pour l’étude de la dépression. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à savoir comment les quatre dimensions de l’épreuve — logique narrative, conception de l’acteur, mécanisme d’évaluation et ensemble d’enjeux — se reflètent dans l’expérience subjective de la dépression. À ces fins, nous avons effectué une analyse thématique de données issues de 18 entretiens semi-dirigés effectués dans le cadre d’une recherche pancanadienne sur les représentations sociales de la dépression et le recours aux services de santé mentale. Ainsi, notre démarche dépasse la réflexion théorique pour s’ancrer dans l’expérience réelle et subjective de personnes qui vivent la dépression. Nous soutenons que la pertinence du concept d’épreuve pour l’étude de la dépression réside dans le fait qu’il permet une différente façon d’articuler les liens entre société et dépression. En tant qu’opérateur analytique, l’épreuve permet de rendre compte, à l’échelle des acteurs, des grands enjeux structurels d’une société. Ainsi, saisir la dépression à partir du concept d’épreuve permet de reconnaître que, bien qu’elle soit vécue de façon subjective et personnelle, la dépression est le résultat d’une série de déterminants structurels et institutionnels. De ce fait, l’épreuve permet d’envisager de nouvelles approches d’intervention qui relèvent d’une analyse structurelle de la dépression.

Hommes et femmes en partenariat pour mettre fin à la violence faite aux femmes. Les réalités de la violence faite aux femmes franco-ontariennes en contexte migratoire et les programmes d’intervention auprès des conjoints violents dans leur processus de changement pour mettre fin à la violence : analyse de bonnes pratiques en Ontario français

Israel Seminega
École de service social, Université d’Ottawa

Au cours des trois dernières décennies, sous la pression des mouvements féministes, de nombreux efforts ont été déployés pour lutter contre la violence faite aux femmes. Bien qu’il reste encore du travail à faire, on note une grande évolution sur le plan de la recherche, de l’intervention, des protocoles sociojudiciaires et du désir de partenariat entre les divers secteurs oeuvrant dans ce domaine. Longtemps demeuré dans l’ombre à cause de son caractère privé, le phénomène de la violence conjugale est maintenant reconnu comme un problème social qu’il faut contrer.

La violence faite aux femmes existe dans toutes les sociétés et cultures et constitue un enjeu important. Comme toutes les autres femmes violentées, la situation des femmes immigrantes et réfugiées est plus inquiétante à cause des facteurs sociaux culturels et des facteurs sociaux économiques et professionnels ainsi que les multiples défis liés à l’immigration qui peuvent être un élément déclencheur de la violence, ou encore, qui en augmenterait la sévérité ou la fréquence.

Différentes politiques et des stratégies d’intervention et de prévention s’inscrivant dans la complémentarité avec les services d’aide aux femmes qui subissent la violence conjugale ont été proposées. Notre mémoire mise sur des programmes visant à aider les hommes ayant des comportements violents pour les responsabiliser et les accompagner dans un processus de changement. Il faut noter ainsi la mise en place des campagnes Voisin-es, ami-es et familles en Ontario, Ça commence avec toi. Ça reste avec lui et la Campagne du ruban blanc pour sensibiliser les hommes et les garçons ainsi que les collectivités en général à travailler en synergie avec les femmes afin de dénoncer, prévenir et éradiquer toutes formes de violences faites aux femmes.dépression à partir du concept d’épreuve permet de reconnaître que, bien qu’elle soit vécue de façon subjective et personnelle, la dépression est le résultat d’une série de déterminants structurels et institutionnels. De ce fait, l’épreuve permet d’envisager de nouvelles approches d’intervention qui relèvent d’une analyse structurelle de la dépression.

Me nourrir ce n’est pas assez… Le manque de sécurité et de souveraineté alimentaire dans l’industrie agraire mondiale et le besoin de développer des pratiques alternatives urbaines

Liliane Sparkes
École de service social, Université d’Ottawa

Alors que le nombre d’individus vivant dans les villes continue d’augmenter, il en est de même pour le taux d’insécurité alimentaire et les pratiques non souveraines du système agroindustriel mondial. Entre l’agriculture urbaine, une forme d’agriculture locale et souvent organique, qui peut aider à contrer plusieurs des effets néfastes du système agroalimentaire et ainsi contribuer à l’augmentation de la sécurité et la souveraineté alimentaire. Dans le rapport de Nasr et collab. (2010), on a identifié l’utilisation de certaines techniques agricoles innovatrices, comme l’utilisation de toits, des couloirs hydroélectriques et des petits lots éparpillés à travers la ville afin que la ville de Toronto puisse produire 10 % des légumes consommés par ses citadins. Ce rapport a servi de guide à ce mémoire pour la classification des initiatives d’agriculture urbaine. D’un même temps, nous verrons comment les initiatives locales concrètes peuvent contribuer à l’élaboration de politiques municipales qui sont en retour d’importants leviers pour influencer une politique alimentaire de niveau national.

Les jardins deviennent également utiles au service social dans la mesure où ils deviennent collectifs, ayant un objectif social. Les jardins sont propices comme lieux d’appartenance et de socialisation, d’éducation, de thérapie, et d’exercices physiques. Lorsqu’ils sont inscrits dans un centre communautaire alimentaire, ils ont l’effet additionnel de rejoindre un plus grand nombre de personnes en besoin. Les jardins aident les usagers de banques alimentaires à prendre une part plus active dans leur apport alimentaire et de par le fait même, les éloigner de la mentalité prévalant de charité.

L’incompétence des compétences en travail social?

Anne-Marie Spera
École de service social, Université d’Ottawa

Le présent mémoire se veut une analyse comparative de documents visant à mieux saisir le contexte et les enjeux actuels entourant la pratique du travail social, compte tenu du néolibéralisme qui réduit considérablement l’accès ou la disponibilité des services sociaux. Cette recherche s’inscrit dans une analyse structurelle soutenant que les situations difficiles auxquelles font face les individus sont des conséquences des structures politiques, sociales et économiques. L’approche structurelle nous permet de focaliser sur les concepts clés de la justice sociale, l’oppression, la marginalisation et l’empowerment. Nous verrons que cette approche permet de mieux comprendre que le travail social qui découle du néolibéralisme désavantage fortement les personnes utilisant les services, en mettant de l’avant l’utilisation de compétences mesurables.

Après avoir décrit notre cadre théorique structurel dans le premier chapitre, nous abordons au chapitre deux le néolibéralisme ainsi que la problématique de la mondialisation qui en découle. Aussi, nous retraçons l’origine et les définitions diverses des compétences dans la formation en expliquant ensuite comment les compétences en travail social s’opposent aux approches structurelles. Nous décrivons brièvement quelques législations canadiennes en travail social afin d’expliquer la diversité de cette profession au Canada. Nous avons jugé pertinent de présenter dans ce chapitre l’Accord sur le commerce intérieur, un document à l’origine de la création du profil du CCORTS que nous analysons dans ce mémoire. Une description de notre méthodologie fait l’objet du troisième chapitre. Il s’agit d’une analyse de contenu des quatre documents suivants : les Normes d’agrément de l’Association canadienne pour la formation en travail social (ACFTS), Educational Policy and Accreditation Standards du Council on Social Work Education (CSWE), le Référentiel de compétences des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) et le Profil des compétences des travailleuses sociales et travailleurs sociaux débutants au Canada du Conseil canadien des organismes de réglementation en travail social (CCORTS). Nos résultats de recherche seront présentés dans notre quatrième chapitre. Nous débutons par une comparaison de la structure des documents, des auteurs et de leurs utilisations du mot « compétence ». Les documents sont également comparés d’après les six mots clés suivants : la justice sociale, les contextes, la diversité, la pensée et la réflexion critique, l’éthique, ainsi que les connaissances théoriques et pratiques. Nos résultats permettent d’affirmer au chapitre cinq que la plupart des documents font certains liens avec l’approche structurelle, mis à part le profil des compétences du CCORTS. Ce dernier favorise davantage une approche de « gestion de cas » en ayant 156 sous-compétences mesurables. Le chapitre final de ce mémoire décrit les répercussions de nos résultats sur la pratique, surtout en ce qui concerne le profil du CCORTS qui est utilisé partout à travers le Canada. Nous mettons également de l’avant la complexité entourant les compétences. Nous concluons en proposant quelques solutions de rechange aux enjeux que provoque l’utilisation des compétences.

Un périmètre d’un pied carré. Les programmes de réinsertion sociale pour les personnes ayant connu un parcours d’incarcération. Une alternative pour se faire une place à nouveau?

Kim Tougas
École de service social, Université d’Ottawa

Ce mémoire de maîtrise porte sur la réinsertion sociale des personnes ayant connu un parcours d’incarcération. Plus spécifiquement, nous avons voulu nous interroger, à l’aune des transformations normatives récentes et des nouvelles exigences de la société « postdisciplinaire », sur la manière dont se définit la réinsertion sociale des « ex-détenus » dans le discours de l’action publique et des programmes d’intervention mise en oeuvre à cet égard. Après avoir réalisé une recension des écrits, nous avons procédé à une analyse de contenu systématique des sources documentaires constituant notre échantillon, soit des plans d’action gouvernementaux (fédéraux et provinciaux) et deux programmes de réinsertion sociale (Parcours et Option-Vie). Les résultats de notre étude démontrent que le processus de retour dans la communauté des individus anciennement incarcérés est davantage défini comme une étape favorable au développement d’êtres « conformes » et « adaptés » et que les priorités d’intervention s’inscrivent avant tout dans la gestion du risque de récidive et la protection de la collectivité.

Équipe communautaire de traitement intensif : est-ce une entreprise de normalisation et de moralisation?

Lila Yemmi
École de service social, Université d’Ottawa

Depuis quelques années, les recherches ne cessent d’aborder les nouvelles normes contemporaines ayant une influence sur les interventions psychosociales, notamment dans le système de la santé mentale. Dans la continuation de cette tradition, nous avons voulu ressortir dans le cadre de ce mémoire de maîtrise les éléments normatifs qui découlent d’une nouvelle forme d’organisation psychiatrique, appelée « équipe communautaire de traitement intensif » (ÉCTI). Ce nouveau type de suivi dans le milieu de vie des personnes souffrant de troubles mentaux s’est graduellement imposé comme une modalité de traitement et d’intégration sociale des personnes ayant un trouble de santé mentale. Dès lors, cette étude tente de répondre à la question de savoir comment les normes sociales — d’autonomie, de responsabilité et d’initiative personnelle — façonnent les pratiques et les interventions offertes en suivi communautaire dans le champ de la santé mentale. À partir du cadre méthodologique de l’analyse de contenu, nous avons effectué une étude qualitative de documents administratifs présentant les normes et les règlements des ÉCTI octroyés par le gouvernement fédéral et provincial. Nos résultats nous ont permis de constater l’importance accordée par les intervenantes et intervenants au progrès de l’usager et à l’atteinte de son autonomie. Nous avons pu conclure que l’intervention au sein des ÉCTI est grandement influencée par les normes sociales contemporaines. Nous avons également remarqué l’importance concédée à la pratique d’accompagnement étroitement liée à l’empowerment.