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Ce collectif d’auteurs présente des réflexions sur la diversité ethnoculturelle en lien avec les multiples aspects du monde de l’éducation. Pour situer cette diversité dans un contexte plus large, Pierre Toussaint rappelle les vagues d’immigration qu’a connues le Québec ainsi que les politiques adoptées par les gouvernements. Le même auteur donne quelques statistiques sur les élèves issus de l’immigration. Pierre Bosset explique les obligations juridiques de l’école en ce qui concerne la diversité ethnoculturelle et les pratiques d’accommodement. Toussaint revient pour discuter de la formation initiale des futurs enseignants. Après avoir mentionné quelques approches de l’éducation interculturelle à travers le monde, il en propose une autre : l’éducation interculturelle intégrée reliée au curriculum. Jean J. Moisset fournit un modèle d’éducation interculturelle et dégage les défis que doivent relever les gestionnaires à l’intérieur de ce modèle. Toussaint et Gabriel Fortier présentent les résultats d’une étude, menée à l’Université du Québec à Montréal, sur les compétences professionnelles des enseignants, selon le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, et appellent de leurs voeux l’ajout d’une treizième compétence dans la formation des enseignants : la compétence interculturelle. Nancy Bouchard propose une réflexion sur l’éducation éthique. Elle affirme qu’il faut amener l’élève à articuler ses questionnements sur la vie bonne à ceux sur la société juste. Fernand Ouellet pose la question de la laïcité réelle des écoles déconfessionnalisées. Il fournit des définitions théoriques, juridiques et gouvernementales de la laïcité ainsi que des balises pour les écoles qui ont à répondre à des demandes d’accommodement. Régent Fortin et Joanne Letendre donnent un exemple de gestion de la diversité qui s’est réalisée dans une école secondaire où une méthodologie des systèmes souples a été appliquée. Fernand Ouellet discute des composantes de la diversité dans le monde scolaire et propose le développement, par ses acteurs, de la compétence interculturelle. Enfin, Cynthia Martiny aborde l’orientation scolaire : elle rappelle les grandes lignes de l’approche orientante et l’importance d’y jumeler la compétence interculturelle.

Cet ouvrage donne des outils aux acteurs du monde de l’éducation. Les gestionnaires du milieu scolaire y trouveront leur compte. Plusieurs chapitres proposent des éléments solides de réflexion pour pratiquer des accommodements viables. Les conseillers d’orientation, quant à eux, comprendront mieux l’importance de développer la compétence interculturelle dans leur pratique. Enfin, les enseignants pourront mieux saisir comment articuler les aspirations individuelles de leurs élèves avec les règles communes.

Par contre, les chapitres contenants des éléments d’histoire de l’immigration au Québec et dans le monde scolaire ainsi que des statistiques manquent de clarté et de profondeur. On peut déplorer l’absence d’historiens et de sociologues. Ceux-ci auraient évité les affirmations trop générales et auraient dressé un portrait plus probant de la situation. De plus, les questions qui terminent les chapitres sont, dans certains cas, oiseuses. Enfin, on note la présence de quelques redites.