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Le 2e tome de l’ouvrage collectif Jeunes et dynamiques territoriales : ancrage territorial de l’identité et lieux de participation, édité par les Presses de l’Université Laval et dirigé par Madeleine Gauthier et Claude Laflamme, fait suite au colloque international Jeunes et dynamiques territoriales, tenu à Québec du 19 au 21 octobre 2005.

Cet ouvrage aborde le rapport au territoire qui peut marquer de son empreinte l’identité en formation et la place que les jeunes y occupent. Les cinq chapitres de la section 1 traitent de la question de l’ancrage territorial de l’identité. Ainsi est expliqué le processus de construction identitaire et culturelle chez les Innus et les Attikamekw, la construction de l’espace symbolique chez les jeunes de la métropole de Lisbonne, l’examen des types de relations sociales que les jeunes d’un quartier parisien entretiennent avec les éducateurs de rue, les relations entre jeunes et adultes de la ville de Mexico à travers les changements culturels et les défis d’insertion sur le marché du travail des jeunes Mexicains.

La section 2, présentée en sept chapitres, a comme sujet central les lieux de participation civique et sociale des jeunes. Les trois premiers textes révèlent les différences entre les représentations que les jeunes adultes se font de la participation civique et sociale en relation avec leur milieu d’appartenance, les voies de participation politique et sociale des jeunes Brésiliens dans un contexte d’inégalités sociales, la participation de jeunes zapartistes au Mexique, qui font partie du mouvement altermondialiste. Partant d’une autre intention, les quatre derniers chapitres de cette section illustrent comment la mobilité géographique, les ancrages territoriaux et le passage du temps agissent sur les carrières des militants et les formes d’engagement. Plus spécifiquement, il s’agit des défis auxquels fait face la nouvelle génération de la région métropolitaine de Sao Paulo, des effets de la mobilité géographique sur la construction des carrières militantes, de l’étude des expressions et des ancrages territoriaux du féminisme contemporain. Dans le dernier chapitre, Gauthier s’interroge sur l’existence de lieux physiques ou des milieux de vie qui facilitent l’engagement des jeunes autour d’idéaux partagés.

Ce tome porte sur les lieux géographiques de l’ancrage citoyen et l’influence de ces lieux sur les formes et la nature de l’engagement, où chaque contexte possède des convergences et des divergences avec ses propres particularités et spécificités tant locales, historiques que générationnelles. Ces études proviennent de divers pays, soit le Brésil, l’Espagne, la France, le Mexique et le Canada (Québec) et borde les différents thèmes selon différentes disciplines : anthropologie, économie, géographie, histoire et sociologie. Ce qui rend ce collectif de 200 pages agréable à lire est la variété des contextes et la variété des modes de cueillette de données : entrevues, histoires de vie, enquêtes par questionnaire sur une grande échelle, construction de city maps, procédé par la photo elicitation, représentations du territoire suivant une séquence temporelle. Ceux qui s’intéressent aux jeunes, à la culture, aux pratiques culturelles, aux territoires, à l’identité et à la participation civique et sociale des jeunes le liront avec un grand intérêt.