Résumés
Résumé
Cet article fait état de la place qu’occupe l’institutionnalisation dans les stratégies de contrôle de la délinquance juvénile au Québec entre les années 1869 et 1950. La décision de confier la gestion du réseau d’écoles de réforme et d’écoles d’industrie à des communautés religieuses dont le personnel est nombreux et peu coûteux s’avère profitable dans le contexte de la naissance de la Confédération et permet à la province de se placer à l’avant-garde canadienne en cette matière. La situation s’inverse au tournant des XIXe et XXe siècles, les législateurs québécois ne suivant que très lentement la tendance nord-américaine d’établir des tribunaux pour mineurs permettant l’implantation de mesures en milieu ouvert (probation, familles d’accueil, etc.). L’exemple de l’Institut Saint-Antoine pour garçons délinquants illustre cette évolution. Alors que l’école de réforme de Montréal est, lors de son ouverture, en phase avec la modernité des méthodes institutionnelles relatives aux mineurs, elle semble peu préparée au changement d’orientation du système de justice des mineurs institué par l’ouverture de la Cour des jeunes délinquants de Montréal en 1912.
Abstract
This article examines the place occupied by institutionalization in the strategies for controlling juvenile delinquency in Quebec between 1869 and 1950. The decision to entrust the administration of the network of reform and trade schools to religious communities, whose personnel were numerous and inexpensive, proved profitable in the context of the birth of the Confederation and permitted the province to put itself among Canada's avant-garde in this respect. The situation was reversed at the turn of the 20th century, as the North American tendency to establish juvenile courts allowing for the implementation of public measures (probation, foster families, etc.) was only very gradually followed by Quebecois legislators. The example of the Saint-Antoine Institute for Delinquent Boys illustrates this evolution. Although Montreal's reform school was, at the time of its opening, up to date with modern institutional methods regarding minors, it seems to have been little prepared for the change in the orientation of the juvenile justice system occasioned by the opening of the Montreal juvenile Delinquent Court in 1912.
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