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De nos jours, et encore plus depuis la crise financière mondiale, l’entrepreneuriat et les PME connaissent un renouveau d’intérêt dans les politiques et l’action publiques qui en soulignent désormais les mérites et la contribution essentielle au développement économique territorial. Simultanément, les comportements actuels des grandes entreprises sont de plus en plus décriés en raison d’un type de management trop axé sur la recherche de profits à court terme. Ces pratiques se font souvent d’ailleurs au détriment des intérêts des communautés locales où ces entreprises sont implantées, ce qui ne fait que renforcer l’attrait pour les PME et les entreprises familiales considérées comme plus proches de leurs territoires. Mais, si ces dernières ont bien un rôle économique et social important à jouer dans les écosystèmes auxquels elles appartiennent, elles ne pourront le remplir pleinement qu’à la condition qu’elles développent l’innovation et l’entrepreneuriat et qu’elles soient capables de se régénérer régulièrement pour assurer leur maintien et leur croissance (Dyer et Mortensen, 2005; Kellermans et Eddleston, 2006). C’est peu dire que les notions d’entrepreneuriat et d’entreprise familiale sont inextricablement liées mais encore conviendrait-il de mieux comprendre de quelle manière et sous quelles conditions l’entrepreneuriat familial peut s’exprimer ?

Ce numéro thématique se propose justement d’apporter un éclairage sur ce qu’est l’entrepreneuriat familial et sur des approches pour l’étudier. Il est l’aboutissement d’un processus débuté il y a maintenant près de deux ans, à la suite des 2e Journées Georges Doriot qui se sont déroulées à Paris, les 15 et 16 mai 2008, sous le thème « L’entrepreneuriat familial : état des lieux et perspectives de recherche ».

À l’origine, l’intérêt même de ce thème nous a semblé évident bien que nous constations un certain sous-développement dans la littérature. Considérant avec Rogoff et Heck (2003, p. 559) que « la famille est une source majeure d’oxygène pour la combustion de l’entrepreneuriat », nous étions persuadés que le choix du thème de l’entrepreneuriat familial, pouvait stimuler la recherche dans ce domaine en favorisant les échanges entre chercheurs provenant de champs de recherche distincts, à savoir ceux de l’entrepreneuriat et de l’entreprise familiale. Nous pensions faire oeuvre utile en posant quelques conditions nécessaires pour une rencontre fructueuse entre chercheurs d’horizons divers et nous entretenions l’espoir de favoriser le développement de travaux originaux se situant à l’interface des champs fondateurs. Déjà, nous imaginions la naissance d’une communauté de chercheurs interrogeant les conditions de transmission de l’entrepreneuriat familial, définissant sa nature et explorant sa spécificité, examinant les comportements et les profils des familles entrepreneuriales, ou bien, se penchant sur les effets de l’entrepreneuriat familial sur la performance ou la pérennité des entreprises familiales, sur ses liens avec le développement économique territorial et bien d’autres questions encore.

Pourtant, sur la trentaine de communications présentées lors des Journées Georges Doriot, force a été de constater que la grande majorité des contributions persistait à ne traiter le sujet qu’en se situant dans un seul champ, la plupart des auteurs ignorant très souvent les travaux issus de l’autre champ, lesquels auraient pu compléter leur travail et permettre de jeter les bases d’une connaissance plus intégrée de cette réalité complexe qu’est l’entrepreneuriat familial. Les résultats de l’appel à communications pour le numéro thématique de Management International nous ont conduits à des constats très similaires. Au total, 18 manuscrits ont été soumis au comité rédactionnel invité et la moitié d’entre eux ont été écartés dès le premier tour en raison d’une distance trop importante avec la thématique. En définitive, neuf textes ont fait l’objet d’une évaluation en double aveugle, suivant les règles de la revue. Au final, trois articles ont été retenus pour publication, ce qui témoigne certes de la rigueur du processus mais aussi de la difficulté à identifier des travaux de grande qualité dans ce domaine en émergence. Le premier travail porte sur les stratégies prudentielles d’innovation dans le cas des grandes entreprises familiales (Jouini et Mignon); le second traite des questions de genre dans le cadre des successions familiales, dans une comparaison entre la Belgique et les États-Unis (Constantinidis et Nelson); le troisième adresse la question de la perception de l’entrepreneuriat familial chez les jeunes Finlandais (Kansikas et Laakkonen). Pour compléter ce numéro thématique, nous avons eu recours à plusieurs apports. Tout d’abord, il nous a semblé utile, à partir d’une analyse de la littérature croisant les deux domaines, de rédiger un article introductif explorant conceptuellement les liens entre les notions de famille, d’entrepreneuriat et d’entreprise familiale. Sous le titre « L’entrepreneuriat familial : Croisement de deux champs ou nouveau champ issu d’un double croisement ? », nous avons tenté de préciser de quelle(s) manière(s) le champ de l’entrepreneuriat familial pouvait être abordé, de façon à poser les premiers jalons pour des recherches futures. Ce numéro thématique comporte aussi la traduction d’un article de Danny Miller et al. (2009), lequel montre, à partir de l’exemple d’entreprises familiales coréennes du secteur des hautes technologies, dans quelle mesure les relations étroites qu’entretiennent les entreprises familiales avec leurs employés et leur communauté peuvent être à l’origine de leurs bonnes performances financières car elles combleraient ainsi le vide institutionnel prévalant dans les économies émergentes. On voit ainsi que l’entrepreneuriat et l’innovation dans ces entreprises sont bien soutenus par des caractéristiques propres aux entreprises familiales. Par ailleurs, Danny Miller et Isabelle Le Breton-Miller ont bien voulu nous accorder une interview exclusive, menée par Alain Bloch et Luis Felipe Cisneros Martinez dans laquelle ils partagent leur vision et leurs réflexions sur ce qui caractérise l’entrepreneuriat familial. Enfin, nous proposons, dans ce numéro thématique, des résumés d’articles et d’ouvrages qui nous apparaissent, d’une manière ou d’une autre, en lien avec sa thématique.

Ce numéro thématique n’aurait pu être réalisé sans le concours d’un grand nombre d’institutions et de personnes. En premier lieu, les maîtres d’oeuvre et organisateurs des 2e Journées Georges Doriot 2008, l’École de Management de Normandie et HEC Paris, qui en rendant possible la tenue de cet événement ont donné l’occasion à de nombreux auteurs d’amorcer leur réflexion sur cette problématique en émergence. De telles rencontres sont utiles et nécessaires pour que, à travers des échanges entre chercheurs venus de divers horizons tant intellectuels que géographiques, de nouvelles voies de recherche puissent être dégagées. À ce niveau, soulignons aussi le rôle important joué par les membres du comité scientifique de ces 2e Journées Georges Doriot. En second lieu, nous tenons à remercier les évaluateurs des textes soumis, qui, malgré des agendas souvent surchargés, ont accepté de faire ce travail. Leur apport a permis une sélection rigoureuse des articles et la pertinence de leurs commentaires a largement contribué à améliorer la qualité des textes retenus. Merci donc à Jean-Luc Arrègle, Josée Audet, Sonia Boussaguet, François Brouard, Pascale Bueno Merino, Christian Cadiou, Didier Chabaud, Luis Felipe Cisneros Martinez, Bérangère Deschamps, Colette Dumas, Pierre-Yves Gomez, Katherine Gundolf, Martine Hlady-Rispal, Paula Kyro, Johan Lambrecht, Karim Messeghem, Elisabeth Sundin, Guy Van Loye, Thierry Verstraete, Philippe Véry, Valérie Inès de la Ville, Peter Wirtz. Enfin, un merci tout spécial à l’équipe de Management International et à son rédacteur en chef Bachir Mazouz, qui nous ont fait confiance et nous ont accompagné tout au long de la préparation de ce numéro thématique. Leur expérience et leur savoir-faire nous ont été d’un grand soutien.

Nous espérons que ce numéro thématique suscitera l’intérêt des chercheurs, qu’ils se réclament du champ de l’entrepreneuriat ou de celui des entreprises familiales. En effet, nous restons convaincus, à l’issue de ce processus de longue haleine, que c’est par une fertilisation croisée des deux champs fondateurs que pourra naître une approche renouvelée de l’entrepreneuriat familial, que, pour notre part, nous souhaitons ancrée dans la pratique. Nous vous invitons maintenant à découvrir les différentes contributions de ce numéro thématique.

In present times, and in particular since the start of the global financial crisis, entrepreneurship and SME’s have been the focus of renewed interest in public policies and action, which underlines their merits and the essential contribution they make to regional economic growth. At the same time, the current behaviour of large companies is increasingly decried because of the excessive emphasis their style of management gives to seeking short-term profit. What is more, such practices often work against the interests of the local communities where these companies are established, further boosting the attraction offered by SME’s and family businesses, which are thought to have a closer link with their surrounding areas. Yet while such businesses undeniably play an important economic and social role in the ecosystems to which they belong, they are only able to fully perform this role if they embrace innovation and entrepreneurship and are able to regenerate on a regular basis in order to ensure their survival and growth (Dyer and Mortensen, 2005; Kellermans and Eddleston, 2006). To say that the notions of entrepreneurship and family business are inextricably linked is an understatement, but it is nevertheless helpful to gain a better understanding as to how, and under what conditions, family entrepreneurship can flourish.

The aim of this thematic issue is precisely to shed light on what family entrepreneurship is, and on the approaches that can be adopted to study it. It is the culmination of a process started almost two years ago, after the 2nd Georges Doriot Conference in Paris on May 15th and 16th 2008, which covered the subject of “Family entrepreneurship: overview and research perspectives”.

From the outset, the relevance of this subject was clear even though we noticed that not a great deal had been written about it. Sharing Rogoff and Heck’s view (2003, p. 559) that family is “a major source of oxygen for the combustion of entrepreneurship”, we were convinced that choosing family entrepreneurship as the subject could stimulate research in this field by encouraging exchanges between researchers working in different research fields, namely the fields of entrepreneurship and family firms. We hoped to contribute to this process by setting a few conditions necessary for a fruitful meeting between researchers of various disciplines, in the hope that this would encourage a growth in the volume of original research work carried out at the interface between the two founding fields. Even at that time, we envisaged the birth of a community of researchers looking into the conditions in which family entrepreneurship is handed down, defining its nature and exploring its unique characteristics, examining the behaviour and profiles of entrepreneurial families and focusing on the ways in which family entrepreneurship affects the performance or durability of family firms, looking at its links with regional economic growth and also considering a number of other questions.

However, of the thirty or so reports presented at the Georges Doriot Conference, it was plain to see that the vast majority of contributions were still only tackling the subject from a standpoint firmly rooted in just one of the fields. Most of the authors very often remained unaware of the research being done in the other field, which could have been used to complement their own work and make it possible to lay the foundations for a more integrated understanding of the complex reality of family entrepreneurship. We met with a very similar situation when we called for reports to feature in the thematic edition of Management International. In total, 18 manuscripts were submitted to the invited editorial committee, but half of them were ruled out at the first round because they strayed too far from the subject in question. In the end, nine texts underwent double-blind assessment, according to the rules of the journal. Ultimately, three articles were retained for publication. While this undoubtedly bears witness to the demanding nature of the process, it also highlights the difficulty of identifying work of a high quality in this emerging field. The first report deals with prudential strategies for innovation in large family firms (Jouini and Mignon); the second discusses issues relating to gender in family successions, with a comparison between the situations in Belgium and the United States (Constantinidis and Nelson); and the third addresses the question of how family entrepreneurship is perceived by young Finns (Kansikas and Laakkonen). To complete this thematic edition, we have also made use of several contributed pieces. First of all, we thought it useful to write an introductory article based on an analysis of literature spanning the two fields, thus conceptually exploring the links between the notions of family, entrepreneurship and family firms. Beneath the title, “Family entrepreneurship: A crossroads between two theoretical fields or a new field emerging from a double crossing?”, we have attempted to specify in which way(s) the field of family entrepreneurship might be tackled, in order to prepare the ground for future research. This thematic edition also includes the translation of an article by Danny Miller et al. (2009), which takes the example of Korean family firms operating in the hi-tech sector to illustrate the extent to which the close relations maintained by family firms with their employees and the community may provide the basis of their strong financial performances, because such links fill the institutional void prevalent in emerging economies. We can therefore see that the entrepreneurship and innovation of these firms are ably supported by characteristics that are unique to family firms. What is more, Danny Miller and Isabelle Le Breton-Miller generously gave us an exclusive interview, answering questions from Alain Bloch and Luis Felipe Cisneros Martinez and sharing their vision and thoughts on what makes family entrepreneurship unique. Finally, this thematic edition also includes summaries of articles and works that we feel are connected, in one way or another, to the subject in question.

This thematic issue could never have seen the light of day without the support of a vast number of institutions and individuals. First and foremost, the project managers and organisers of the 2nd Georges Doriot Conference in 2008, and the École de Management de Normandie and HEC Paris which, in making this event possible, provided the opportunity for a number of authors to consider this emerging question for the first time. Such meetings are useful and necessary because, through exchanges between researchers working in different areas, whether intellectually or geographically speaking, new avenues of research can be revealed. As such, the important role played by the members of the scientific committee at the 2nd Georges Doriot Conference should also be underlined. Secondly, our thanks go to the assessors of the submitted texts, who took on this work despite schedules which were often already packed with commitments. Their contribution meant that articles were subject to a demanding selection process, and their observations contributed greatly to improving the quality of the retained articles. Our thanks, therefore, to Jean-Luc Arrègle, Josée Audet, Sonia Boussaguet, François Brouard, Pascale Bueno Merino, Christian Cadiou, Didier Chabaud, Luis Felipe Cisneros Martinez, Bérangère Deschamps, Colette Dumas, Pierre-Yves Gomez, Katherine Gundolf, Martine Hlady-Rispal, Paula Kyro, Johan Lambrecht, Karim Messeghem, Elisabeth Sundin, Guy Van Loye, Thierry Verstraete, Philippe Véry, Valérie Inès de la Ville and Peter Wirtz. Finally, we would like to offer a special thanks to the Management International team and editor-in-chief Bachir Mazouz, who placed their trust in us and assisted us throughout the preparation of this thematic edition. Their experience and know-how were a huge support to us.

We hope that this thematic edition sparks the interest of researchers, whether they hark from the field of entrepreneurship or that of family business. Indeed, at the end of this long process we remain convinced that a cross-fertilisation of these two founding fields can give rise to a renewed approach to family entrepreneurship that we, for out part, would like to see established in practise. We would now like to invite you to discover the various contributions inside this thematic issue.

En la actualidad, y más aún después de la crisis financiera mundial, las políticas y la acción públicas demuestran un interés renovado por el empresariado y las PYME, poniendo de relieve sus méritos y su contribución esencial al desarrollo económico territorial. Al mismo tiempo, el comportamiento de las grandes empresas pierde cada vez más crédito debido a un tipo de gestión que se basa casi exclusivamente en la obtención de beneficios a corto plazo. Muy a menudo, estas prácticas son realizadas en detrimento de los intereses de las comunidades en las que dichas empresas están implantadas, lo que no hace sino reforzar los atractivos de las PYME y de las empresas familiares, a las que se considera como menos ajenas a sus territorios. Pero, si bien éstas tienen un rol económico y social importante en los ecosistemas a los que pertenecen, no lograrán cumplirlo plenamente sino a condición de que desarrollen la innovación y el empresariado y de que sean capaces de regenerarse con regularidad para garantizar su mantenimiento y su crecimiento (Dyer y Mortensen, 2005; Kellermans y Eddleston, 2006). Es natural sostener que las nociones de empresariado y de empresa familiar están relacionadas inextricablemente, pero convendría comprender mejor de qué manera y en qué condiciones puede manifestarse el empresariado familiar.

Este número temático se propone precisamente realizar un aporte a la definición del empresariado familiar y a los enfoques para su estudio. Dicho aporte es el resultado de un proceso que comenzó hace cerca de dos años en las Segundas jornadas Georges Doriot que se llevaron a cabo París, el 15 y 16 de mayo de 2008, sobre el tema « El empresariado familiar : estado de la situación y perspectivas de investigación ».

Al principio, el interés de ese tema nos pareció evidente aún cuando el mismo ha sido poco desarrollado en la literatura. Como considerábamos, al igual que Rogoff y Heck (2003, p. 559) que « la familia es una fuente importante de oxígeno para la combustión del empresariado », estábamos persuadidos de que la elección del tema del empresariado familiar podía estimular la investigación en ese terreno, favoreciendo intercambios entre investigadores provenientes de esferas diferentes, o sea la del empresariado y la de la empresa familiar. Pensábamos que era adecuado crear las condiciones necesarias para un encuentro fructífero entre investigadores de diversos horizontes y alentábamos la esperanza de favorecer el desarrollo de trabajos originales que se situaran en la interfaz de esos dos campos principales. En ese momento, imaginábamos el surgimiento de una comunidad de investigadores que se cuestionarían acerca de las condiciones de transmisión del empresariado familiar, definiendo su naturaleza y explorando su especificidad, examinando los comportamientos y los perfiles de las familias empresariales, o bien enfocando los efectos del empresariado familiar sobre el desempeño o la perennidad de las empresas familiares, sobre sus relaciones con el desarrollo económico territorial, y tantos otros asuntos.

Sin embargo, constatamos que de una treintena de ponencias presentadas en las jornadas Georges Doriot, la gran mayoría seguía tratando el tema desde el punto de vista de un solo campo, y que la mayoría de los autores ignoraba los trabajos realizados en el otro, trabajos que hubieran podido complementar los suyos y permitido echar las bases de un conocimiento mejor integrado de esa realidad compleja que es el empresariado familiar. El resultado del llamado a artículos para el número temático de Gestión Internacional nos condujo a una constatación similar. En total, 18 manuscritos fueron presentados al comité de redacción invitado y la mitad fue descartada en la primera ronda debido a una distancia demasiado grande con la temática propuesta. En definitiva, nueve textos fueron sometidos a la evaluación a doble ciego, según las reglas de la revista y, al final, sólo tres artículos fueron seleccionados para publicación, lo que da testimonio del rigor del proceso, pero también de la dificultad para identificar trabajos de gran calidad en ese campo emergente. El primer trabajo apunta a las estrategias prudenciales de innovación en el caso de las grandes empresas familiares (Jouini y Mignon); el segundo trata las cuestiones de género en el marco de las sucesiones familiares, presentando una comparación entre Bélgica y los Estados Unidos (Constantinidis y Nelson); el tercero aborda el tema de la percepción del empresariado familiar en el caso de los jóvenes finlandeses (Kansikas y Laakkonen). Para completar este número temático, hemos recurrido a otras colaboraciones. En primer lugar, y a partir del análisis de la literatura que se está multiplicando en ambos campos, nos pareció útil redactar un artículo de introducción en el que se explora, desde un punto de vista conceptual, las relaciones entre las nociones de familia, empresariado y empresa. Con el título de « Empresariado familiar: ¿convergencia de dos campos o nuevo campo resultante de una doble convergencia? », hemos intentado precisar de qué manera el campo del empresariado familiar podría ser tratado para preparar el terreno para futuras investigaciones. Este número temático contiene, además, la traducción de un artículo de Danny Miller y al. (2009), el cual, basándose en el ejemplo de empresas familiares coreanas del sector de la alta tecnología, muestra en qué medida las relaciones estrechas que mantienen las empresas familiares con los empleados y la comunidad pueden contribuir a su buen desempeño financiero ya que estarían llenado el vacío institucional que prevalece en las economías emergentes. También se puede ver que en esas empresas, empresariado e innovación cuentan con el soporte de las características propias de las empresas familiares. Por otro lado, presentamos la entrevista exclusiva que Danny Miller e Isabelle Le Breton-Miller dieron a Alain Bloch y Luis Felipe Cisneros Martinez, y en la cual comparten su visión y sus reflexiones acerca de lo que caracteriza al empresariado familiar. En último lugar, proponemos para este número una serie de resúmenes de artículos y libros que están, de una u otra manera, en relación con la temática que nos ocupa.

Este número temático no hubiera sido posible sin la colaboración de un gran número de instituciones y de personas. En primer lugar, la Escuela de Gestión de Normandía y la HEC de París, artífices y organizadoras de las Segundas Jornadas Georges Doriot 2008, las cuales haciendo posible ese evento brindaron la ocasión de comenzar a reflexionar sobre esa problemática naciente a muchos autores. Encuentros como éste son útiles y necesarios para que, por medio del intercambio entre investigadores de horizontes geográficos e intelectuales diferentes, se logre abrir nuevas avenidas de investigación. A ese mismo nivel, destacamos el papel importante de los miembros del comité científico de las jornadas. En segundo lugar, queremos agradecer a los evaluadores de los textos recibidos que aceptaron la tarea pese a sus numerosas obligaciones. Su trabajo permitió una selección rigurosa de artículos y la pertinencia de sus comentarios contribuyó ampliamente a mejorar la calidad de los textos seleccionados. Gracias, entonces, a Jean-Luc Arrègle, Josée Audet, Sonia Boussaguet, François Brouard, Pascale Bueno Merino, Christian Cadiou, Didier Chabaud, Luis Felipe Cisneros Martinez, Bérangère Deschamps, Colette Dumas, Pierre-Yves Gomez, Katherine Gundolf, Martine Hlady-Rispal, Paula Kyro, Johan Lambrecht, Karim Messeghem, Elisabeth Sundin, Guy Van Loye, Thierry Verstraete, Philippe Véry, Valérie Inès de la Ville, y a Peter Wirtz. Finalmente, un agradecimiento especial al equipo de Gestión Internacional y a su redactor en jefe, Bachir Mazouz, porque nos brindaron su confianza y nos acompañaron a lo largo de toda la preparación de este número temático. Su experiencia ha sido una ayuda inestimable.

Esperamos que este número temático suscite el interés de los investigadores, ya sea que pertenezcan al campo del empresariado o al de las empresas familiares. En efecto, estamos convencidos de que de la fertilización recíproca de ambos campos fundadores podrá nacer un enfoque renovado del empresariado familiar, enfoque que deseamos basado en la práctica. Le invitamos a descubrir las diferentes contribuciones de este número temático.