Résumés
Résumé
En Épire, le terme miroloyia désigne deux types de lamentations appartenant à des contextes très différents. Les premières sont le fait des femmes qui se lamentent lors des rituels funéraires ou au quotidien en cachette des hommes, les secondes sont jouées par des musiciens tsiganes dans les fêtes patronales. L’article s’interroge sur l’articulation entre ces deux formes de miroloyia et met en évidence le rôle différencié des femmes et des hommes face à la mort. Si les femmes gèrent la mort alors qu’elle vient de surgir et s’adressent directement aux défunts, les hommes sont alors très en retrait. En revanche, c’est à l’occasion des fêtes patronales que les hommes pleurent leurs morts. Ils ne s’adressent pas directement à eux mais passent par un intermédiaire, le clarinettiste tsigane, à qui ils confient la gestion de leurs émotions.
Mots clés:
- miroloyia,
- lamentation,
- fête,
- tsigane,
- mort,
- exil,
- Grèce
Abstract
In Epirus, the word miroloyia refers to two types of laments, performed in very different circumstances. The former are women’s laments, occurring during funerary rituals or, unknown from men, in everyday life ; the latter are played by gypsy musicians during patronal feasts. This article questions the link between both types of miroloyia and shows up the differentiated roles of women and men as regards death. Women manage death when it has just happened and speak directly to the dead persons, while men stand aside. On the other hand, patronal feasts give men the opportunity to weep over their dead. They do not directly speak to them but do it through an intermediary, the gypsy clarinet player, whom they entrust with managing their emotions.
Keywords:
- miroloyia,
- lament,
- feast,
- gypsy,
- death,
- exile,
- Greece
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