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Diplômé en Études régionales de l’Université du Québec à Chicoutimi, Dany Côté appartient à cette génération d’historiens à la pige dont les travaux contribuent à enrichir l’historiographie du Québec. Avec Roberval livre son histoire, 1955-2005, l’auteur ajoute un huitième titre à la liste de ses publications. L’ouvrage est le fruit d’une collaboration entre Côté, la Société d’histoire de Roberval et la Ville de Roberval dans le cadre du 150e anniversaire de la ville. Sa parution est en complément à la monographie de Rossel Vien, Histoire de Roberval, coeur du Lac-Saint-Jean, 1855-1955, publiée lors du centenaire. À partir d’une division temporelle, différentes thématiques relatives aux mondes agricole, industriel, commercial, institutionnel, immobilier, scolaire, culturel et sportif sont abordées, à tour de rôle, dans les quatre chapitres du livre. Le premier porte sur « la période bleue et rouge », soit de 1956 à 1966. Le second couvre « les années de transition » entre 1967 et 1976. Le troisième concerne « la consolidation des acquis » tandis que le dernier chapitre aborde la question « des regroupements et des fusions » entre 1977 et 2005. Des notes de référence très détaillées illustrant l’importance des sources documentaires, une bibliographie, une liste de tableaux et 23 annexes, dont une chronologie s’étendant de 1855 à 2005, complètent les 400 pages de l’ouvrage.

À travers la lecture du livre, une histoire immédiate et factuelle de Roberval est présentée. Dans un espace de cinquante ans, la trame urbaine se transforme au gré de la croissance de la démographie et de l’économie d’après-guerre, axée principalement sur l’industrie agroforestière et les services. À cet égard, l’auteur fait bien voir le difficile équilibre des fonctions entre le noyau ancien, établi sur le boulevard Saint-Joseph, et le nouveau centre-ville, sur le boulevard Marcotte, avec toutes ses conséquences sur les infrastructures publiques et sur le patrimoine bâti notamment. De plus, l’effervescence locale apportée par la génération des « baby-boomers » est soulignée, tant en ce qui concerne les secteurs de l’éducation et de la santé que du loisir, de la culture et du tourisme, en particulier dans les domaines hôtelier et nautique. Sans doute, la distance historique est-elle trop courte pour mesurer la portée des cinq dernières décennies de Roberval décrites par Côté. Et pourtant, il aurait été intéressant, en prenant en compte le livre de Rossel Vien et en intégrant les enjeux actuels de la ville du point de vue de sa démographie et de sa richesse foncière, de resituer les changements identifiés dans leur vraie perspective. Ce regard de longue durée aurait, entre autres, permis de spécifier la personnalité de Roberval au sens de la sociologie urbaine, d’identifier une vision de développement et de mieux cerner la place de cet ancien chef-lieu du Lac-Saint-Jean dans l’ensemble québécois et régional, ce qui est aussi le propre de l’histoire.