Corps de l’article

Lorsque j’ai ouvert cette chronique, il y a maintenant huit ans, j’étais loin d’anticiper un tel développement des recherches et des publications sur Vatican II. Un tel essor est sans doute redevable à l’Istituto per le scienze religiose di Bologna et au professeur Alberigo qui lançait, avec l’appui d’une équipe internationale, un important projet de recherche sur le concile il y a maintenant vingt ans. Depuis, on assista à la création de centres ou de projets de recherche dans divers pays et le développement d’un nouvel intérêt pour le concile chez une nouvelle génération de chercheurs. Alors que la recherche bolonaise est parvenue à son terme, d’autres prennent la relève et les publications sont de plus en plus diversifiées, aussi bien sur le plan linguistique que sur celui des aires culturelles, même s’il faut reconnaître que certains foyers de recherche demeurent encore très actifs (Belgique, Canada, Italie). On observe également une véritable diversité des approches et, aussi, des positions herméneutiques. La présente chronique, où je m’adjoins quelques collaborateurs, veut rendre compte de cette diversité, en particulier de la recherche réalisée en langue allemande, là où la production n’avait pas été très abondante ni particulièrement en avance sur ce que l’on trouvait ailleurs, au cours des années 1980.

Gilles Routhier

Instruments de travail

1. Leo Declerck, Inventaires des papiers conciliaires de Monseigneur J.M. Heuschen, évêque auxiliaire de Liège, membre de la commission doctrinale, et du professeur V. Heylen. Leuven, Peeters Publishers (coll. « Instrumenta theologica », XXVIII), 2005, viii-153 p.

Leo Declerck, à qui l’on doit déjà plusieurs inventaires de papiers conciliaires belges, poursuit ici en nous offrant deux nouveaux inventaires. La qualité du travail n’est plus à souligner, non plus la minutie et le soin apportés à la production de ces inventaires réalisés par quelqu’un qui a une connaissance fine de l’histoire de Vatican II. On remarquera ici la richesse exceptionnelle de l’information qui nous est livrée puisqu’on ne se contente pas simplement d’inventorier les pièces que l’on trouve dans les différents fonds, mais qu’on en fournit le contenu. Cela est vrai en particulier dans la section qui répertorie la correspondance de Mgr Heuschen (p. 55-124) où l’on trouve des résumés, parfois fort élaborés, du contenu des lettres échangées. Le chercheur francophone a donc ainsi accès aux passages de ces lettres, rédigées en néerlandais, qui concernent le concile.

Les papiers auxquels renvoient ces deux inventaires réunis en un seul volume sont importants pour l’histoire du concile. Comme l’introduction le montre, l’évêque auxiliaire de Liège, membre de la commission doctrinale à partir de la deuxième session, a joué un rôle important dans la rédaction de trois constitutions conciliaires : Lumen Gentium (en particulier le chapitre III), Dei Verbum, où son rôle est plus réduit, et Gaudium et Spes, en particulier le chapitre consacré au mariage et à la famille. L’histoire de Vatican II a surtout retenu son rôle dans le traitement des modi pontificaux sur ce chapitre lors des dernières semaines du concile et ses papiers sont d’un grand intérêt pour les chercheurs qui veulent reprendre ce dossier.

Les papiers Heylen, d’une ampleur plus modeste (159 pièces dont quelques-unes se rapportant à la période postconciliaire), n’en sont pas moins importants. Ils ne concernent pratiquement qu’une seule question : le chapitre sur le mariage et la famille de la constitution Gaudium et Spes. L’ensemble ne couvre que la troisième session et intersession, et la quatrième session.

Les papiers auxquels renvoient ces deux inventaires sont sans doute indispensables pour la reconstitution des débats sur le mariage et la famille à Vatican II. Ils éclairent également la participation des Belges à Vatican II, même si on est parfois mal à l’aise de voir des débats cruciaux concernant toute l’Église être ramenés à une discussion entre quelques protagonistes du Benelux (le texte de Hasselt sur le mariage en donne un exemple). Enfin, ces papiers éclairent aussi, bien qu’il faille consulter des fonds complémentaires, les relations complexes entre le pape et le concile.

À nouveau, un instrument de travail de grande qualité et fort utile.

Gilles Routhier

2. Pierre Lafontaine, Inventaire du Fonds Pierre Lafortune. Québec, Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (coll. « Cahiers de recherche sur Vatican II », 3), 2005, 71 p.

L’inventaire du Fonds conciliaire Pierre Lafortune vient heureusement compléter la mise en valeur des sources permettant la reconstruction historique de la participation du cardinal Léger au concile Vatican II. Cette mise en valeur était amorcée par la publication, en 1994, de l’inventaire des archives conciliaires du cardinal Léger et poursuivie, en 1998, par la publication de celui des archives conciliaires André Naud.

Le Fonds apporte de nouveaux éléments surtout par le fait que Lafortune a consigné, tout au long du concile, des notes personnelles qui rendent compte du déroulement des travaux conciliaires (en commission et in aula) et qui témoignent du travail du cardinal et de l’équipe qui l’entourait. Ces carnets de notes sont très importants puisqu’ils apportent un éclairage nouveau sur certains événements et nous permettent d’observer de très près les sentiments du cardinal et ses évolutions personnelles. Avec la correspondance, il s’agit là sans doute des informations les plus nouvelles et des pièces les plus importantes. Certes, le cardinal Léger avait lui-même tenu un journal au cours de la première session et d’une partie de la deuxième session du concile. Les carnets Lafortune viennent compléter ce document, au demeurant non accessible au chercheur.

Avec des documents disponibles dans d’autres fonds d’archives conciliaires, la publication de cet inventaire et l’ouverture de ce fonds aux chercheurs permettent d’avoir une idée assez complète du fonctionnement de l’équipe qui entourait le cardinal Léger. L’important échange épistolaire entre Lafortune et Philippe Delhaye (47 lettres contre une seule à Charles Moeller) est symptomatique au sujet des relations entretenues avec les Belges qui avaient été nommés periti au concile à la suite d’une intervention de Léger. Par ailleurs, si l’on confie volontiers la recherche et la rédaction des projets d’intervention à André Naud, Pierre Lafortune apparaît comme celui à qui revient la rédaction finale des interventions du cardinal. Juriste, il connaissait le prix de la rigueur, du concept poli, etc. Il a un talent exceptionnel pour soigner la forme et donner toute sa vigueur à l’expression latine, trouver le mot juste pour dire avec précision ce que l’on veut exprimer, mais avec assez de délicatesse et de finesse pour ne jamais offenser l’interlocuteur. Son art était de prévoir l’effet de chaque mot et d’employer celui qui pouvait avoir le maximum d’effet. Diplomate, homme de paix et d’une grande discrétion, il parvient à arranger les choses lorsque les tensions montent à l’intérieur de l’équipe. Ce n’est pourtant pas un homme à la pensée faible. Il a des convictions et est capable de livrer bataille.

C’est dire que ces archives ne nous renseignent pas seulement sur le travail d’une équipe, sur la vie au concile, la pensée du cardinal Léger, mais aussi sur un homme effacé, d’une grande civilité et d’un dévouement sans mesure.

L’inventaire lui-même est fabriqué par un archiviste de métier à partir des règles désormais communes dans le domaine. Il est précédé d’une introduction, d’une notice biographique et suivi d’un index onomastique qui en rend la consultation facile, d’une bibliographie et de quelques annexes se rapportant à Pierre Lafortune.

Gilles Routhier

3. Fermina Álvarez Alonso, María Lourdes Ayuso Manso, Fuentes conciliares españolas. Madrid, Facultad de Teología San Dámaso, 2005, 292 p.

Comme on l’indique en introduction (p. 10-12), la participation — au moins numérique — espagnole à Vatican II a été importante, dès la phase préparatoire. Pourtant, en dehors des travaux de Villanova, de Laboa et d’Unzueta, sur la réception du concile au diocèse de Bilbao, les études sur la participation espagnole à Vatican II demeurent encore assez peu nombreuses. Il faut donc se réjouir de la publication de l’inventaire de trois fonds d’archives qui se présente comme un instrument de base pour de futures recherches et le début d’une série consacrée à l’étude des fonds espagnols se rapportant à Vatican II. Cette publication est le fruit d’un travail de longue haleine de deux chercheurs qui ont acquis leur métier au Centre d’étude sur Vatican II, dirigé par le professeur Philippe Chenaux à l’Université du Latran, et qui ont déjà publié dans le Bolletino du Centre, notamment en ce qui concerne les cardinaux espagnols Larraona et Maccarone.

Il est à souhaiter que le voeu exprimé par les deux chercheurs se réalise car, au-delà de la contribution espagnole à Vatican II, c’est l’évolution de cet épiscopat au cours du concile qui s’avère le plus intéressant, comme en font foi les documents inventoriés dans ces trois fonds complémentaires. Les études à venir permettraient non seulement de rendre compte de cette évolution, mais aussi de dépasser les caricatures au sujet de l’épiscopat espagnol au cours du concile, épiscopat souvent considéré comme appartenant à la minorité et fortement opposé au schéma sur la liberté religieuse. Les documents présentés dans cet inventaire révèlent une autre dimension du travail de cet épiscopat, soit la collaboration entre les évêques, et entre les évêques et les théologiens. Certes, la conférence épiscopale espagnole ne fut créée qu’après le concile, mais il est évident que c’est le concile comme événement qui en constitue le moment fondateur en ce qu’il favorisa puissamment le travail en commun des évêques qui se réunirent régulièrement pour échanger sur les schémas soumis à leur appréciation. On observe également à travers ces documents la collaboration qui s’instaure entre les évêques et les théologiens, les évêques espagnols constituant une équipe de théologiens aptes à leur fournir conseil au cours des travaux conciliaires. Ce sont sans doute ces dimensions, plus encore que la participation de Morcillo à la commission De episcopis, au Secrétariat général du concile et à la commission de coordination ou de Quiroga Palacios, à celle des Églises orientales et à celle de la réforme de droit canonique, qui intéresseront le chercheur, même si ces autres fonctions ne sont pas secondaires, les documents contenus dans ces fonds complétant éventuellement ce que l’on peut trouver par ailleurs. Aussi, même si ces inventaires pourront fournir de nouveaux éclairages sur la position des évêques espagnols en matière de liberté religieuse au moment où le gouvernement élaborait de nouvelles dispositions juridiques relatives au non-catholiques vivant en Espagne, ce n’est probablement pas à ce chapitre déjà fort étudié que les révélations seront les plus importantes.

La publication de l’inventaire de ces trois fonds dans un même ouvrage se justifie par le fait que ceux-ci, localisés dans des endroits différents, se complètent, les cardinaux Quiroga et Morcillo ayant grandement contribué au travail collégial des évêques, à la création d’un centre espagnol d’information et à la mise sur pied d’un groupe d’experts espagnols.

Ces inventaires, qui présentent environ 1 500 documents, constituent un précieux instrument de travail pour poursuivre la recherche en Espagne, même s’il nous faut regretter l’absence d’un index des noms propres, élément désormais quasi essentiel pour la consultation de tels instruments de travail, les tables des matières étant insuffisantes pour une navigation rapide dans le volume où les papiers sont classés et ordonnés suivant une méthode désormais éprouvée. On ne peut que souhaiter que la recherche se poursuive.

Gilles Routhier

4. Pierre Lafontaine, Inventaire. Fonds André Naud. Montréal, Grand Séminaire de Montréal, 2005, 150 p.

L’inventaire des papiers conciliaires d’André Naud avait déjà été publié, en 1998. Cette nouvelle édition présente l’ensemble des papiers, depuis la formation sulpicienne de Naud, ses études à Rome, son séjour au Japon, sa participation au concile auprès du cardinal Léger et, finalement, sa carrière professorale, à partir de 1967. Ainsi, sa contribution aux travaux conciliaire se trouve-t-elle située dans un avant et un après qui sont importants pour saisir un peu mieux le parcours de ce théologien et les intuitions qu’il a portées. Il nous faut d’abord attirer l’attention sur son séjour au Japon qui le marqua profondément et qui est tout autre chose qu’une parenthèse, dans l’attente de pouvoir donner toute sa mesure ailleurs. C’est sans doute là qu’il acquiert la conviction que le catholicisme doit être repensé s’il veut être recevable dans les cultures du monde contemporain. Ce sera le projet que Jean XXIII proposera à Vatican II : un concile pastoral capable de présenter la doctrine au monde contemporain. C’est pourquoi André Naud se sentira si à l’aise d’y participer. Il le fera, comme un Occidental qui a vécu en Orient. C’est pourquoi ses interventions, en commission doctrinale lors de l’élaboration du De Ecclesia au printemps 1963, sur le salut dans les religions non chrétiennes n’ont été ni comprises ni reçues par des théologiens pourtant doués, tels C. Moeller ou G. Philips. Rentré au Québec, il a saisi que le défi était le même dans sa culture d’origine : arriver à proposer l’Évangile de manière recevable. L’ensemble de ses travaux sur le magistère sont portés par cette passion qui le consuma.

Ce riche inventaire permettra aux chercheurs non seulement de poursuivre les travaux sur le concile Vatican II, mais aussi d’ouvrir de nouveaux chantiers, notamment sur la théologie contemporaine et le catholicisme postconciliaire au Québec.

L’inventaire est techniquement de très bonne qualité. G. Routhier y signe une longue introduction suivie d’une notice biographique d’André Naud. L’inventaire répartit l’abondante et riche matière en 12 séries, dont les plus importantes donnent les documents personnels, la correspondance, les travaux et publications. Son intérêt principal se retrouve dans les sections consacrées au séjour de Naud au Japon, les années conciliaires et ses travaux pour le cardinal Léger, ses contributions aux diverses assemblées épiscopales du Québec et du Canada, sa participation aux assemblées du synode des évêques, ses dossiers sur le magistère, etc. L’ensemble est suivi d’une bibliographie sélective et d’un très bon index thématique et onomastique.

Gilles Routhier

5. Erwin Gatz, éd., Die Bischöfe der deutschsprachigen Länder. 1945-2001. Ein biographisches Lexikon. Berlin, Duncker & Humblot, 2002, 592 p.

La contribution allemande à Vatican II n’étant pas encore exhaustivement explorée, on dispose fort heureusement d’un outil de travail indispensable, un dictionnaire biographique des évêques germanophones. En effet, sous l’égide d’Erwin Gatz, plusieurs dizaines d’historiens et de théologiens nous fournissent de courtes biographies de tous les évêques germanophones, c’est-à-dire non seulement allemands, mais aussi autrichiens, suisses et luxembourgeois. La prise en considération de quelques évêques polonais reflète l’histoire douloureuse de l’Europe au milieu du xxe siècle. À travers les biographies des évêques diocésains et des évêques auxiliaires, mais aussi celles des vicaires généraux également présents dans cette publication, on peut découvrir, au-delà de l’épiscopat, quelques aspects importants de la vie de l’Église dans les pays en question. L’ouvrage dépasse largement la période qui intéresse le chercheur sur Vatican II, mais aux fins de la présente chronique, nous limiterons nos commentaires à cette période et à l’Allemagne de l’Ouest.

La conférence épiscopale allemande (p. 138-140), qui remonte à 1848, joue ainsi un rôle assez important pour la communication au sein de l’épiscopat allemand au moment du concile. De plus, puisque les diocèses allemands sont moins nombreux et plus grands qu’en France ou en Italie, le nombre d’évêques auxiliaires est relativement important (au moment du concile il y en avait par exemple, trois à Cologne, trois à Münster, etc.). Quelques-uns d’entre eux, comme Walther Kampe (Limburg, p. 322-324) ou Joseph Maria Reuss (Mayence, p. 362 et suiv.) ont joué un certain rôle au concile.

Le recueil présente des personnalités marquantes et, en plus des traits particuliers de chacun, la lecture de l’ensemble nous permet de dégager des points communs partagés par plusieurs évêques qui ont participé à Vatican II. Ainsi, puisque l’Allemagne dispose de facultés de théologie dans les universités d’État, on ne s’étonnera pas de voir des anciens professeurs de théologie parmi les évêques : Joseph Höffner (Münster, p. 290-295), Hermann Volk (Mayence, p. 359-361), en plus de Joseph Freundorfer (Augsbourg, p. 54-56) et Eduard Schick (auxiliaire de Fulda, p. 229-231), qui étaient professeurs de théologie dans des institutions ecclésiastiques. Si les parcours biographiques sont différents, selon les générations et les régions, on trouve des éléments partagés par plusieurs d’entre eux. Ainsi, plusieurs étaient des anciens du Collegium Germanicum de Rome : Josef Schneider (Bamberg, p. 66), Joseph Schröffer (Eichstätt, p. 156), Hermann Schäufele (Fribourg en B., p. 217), Wilhelm Kempf (Limburg, p. 319), Julius Döpfner (Munich, p. 387), Helmut Hermann Wittler (Osnabrück, p. 428), Isidor Markus Emanuel (Spire, p. 519), Matthias Wehr (Trèves, p. 547), Bernhard Stein (auxiliaire de Trèves, p. 549). Certains évêques firent l’expérience de la vie militaire ou de la captivité pendant l’une des deux guerres mondiales : Johannes Pohlschneider (Aix-la-Chapelle, p. 41-43), Antonius Hoffmann (coadjuteur de Passau, p. 450), Walther Kampe (auxiliaire de Limbourg, p. 323), Heinrich Tenhumberg (auxiliaire de Münster, p. 411), Lorenz Jaeger (Paderborn, p. 439), Matthias Wehr (Trèves, p. 547). D’autres, finalement, ont été curés de paroisse ou assumaient des responsabilités diocésaines avant de devenir évêques, comme ce fut le cas, par exemple, de Carl Joseph Leiprecht (Rottenburg, p. 471-473) ou de Joseph Frings (Cologne, p. 287-290).

Ces quelques observations ne suffisent certes pas pour dresser le panorama de l’épiscopat allemand au moment du concile, mais doivent indiquer l’intérêt du recueil ci-présent pour les recherches sur Vatican II.

Chaque biographie est suivie d’une bibliographie, ce qui facilite de manière considérable les recherches sur Vatican II. Ceci ne vaut pas seulement pour les évêques déjà connus, mais peut-être plus encore pour le grand nombre d’évêques qui n’apparaissent pas au premier rang dans l’histoire du concile.

Michael Quisinsky

Ouvrages collectifs

6. Karl Kardinal Lehmann, Peter Reifenberg, dir., Zeuge des Wortes Gottes. Hermann Kardinal Volk. Mainz, Matthias-Grünewald-Verlag, 2004, 263 p.

Quelques mois seulement avant l’ouverture de Vatican II, le professeur Hermann Volk (1903-1988) est élu et ordonné évêque de Mayence. Ainsi peut-il, notamment en collaboration avec Karl Rahner et Otto Semmelroth, contribuer intensément au concile. Ceci lui vaut l’estime de Paul VI qui le crée cardinal en 1973. Les articles et témoignages rassemblés dans ce livre, publié à l’occasion du centième anniversaire du cardinal, aideront désormais à mieux faire la connaissance d’un personnage original et marquant du catholicisme allemand.

C’est le cardinal Lehmann qui retrace l’itinéraire de son prédécesseur (p. 31-44). Volk fonde son épiscopat sur une riche carrière universitaire, ainsi que sur une expérience pastorale : avant de devenir professeur de théologie dogmatique à Münster en 1945, il fut vicaire et curé pendant presque vingt ans. Il fut en outre l’un des rares spécialistes en oecuménisme au sein de l’épiscopat allemand après avoir rédigé une thèse de doctorat et une thèse d’habilitation sur Emil Brunner et Karl Barth. Peu de théologiens catholiques formés dans les années 1930 et 1940 étaient aussi bien préparés à participer à l’« Ökumenischer Arbeitskreis katholischer und evangelischer Theologen ». Celui-ci fut fondé par Lorenz Jaeger du côté catholique et Wilhelm Stählin du côté protestant ; Hermann Volk en assumera la présidence de 1975 à 1988 après en avoir été membre depuis 1946. Une place importante est donc attribuée à la dimension oecuménique de la pensée du cardinal Volk (cf. Eduard Lohse, p. 113-128 ; Werner Löser, p. 129-150 et p. 151-169 ; Mgr Paul-Werner Scheele, p. 241-246).

Du mouvement liturgique dans les années 1920 et 1930 (cf. la contribution de Franz Henrich, p. 45-57 et celle de Mgr Gerhard Ludwig Müller, p. 170-185), en passant par la situation pastorale dans les années du « IIIe Reich » et de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’au Synode commun des diocèses allemands à Würzburg (1971-1975), qui marque certainement un élément très original de la phase postconciliaire, l’itinéraire de Volk permet de saisir les enjeux de la préparation et de la réception de Vatican II en Allemagne.

Les activités conciliaires de l’évêque de Mayence — il fut membre de la commission théologique et initiateur influent dans l’épiscopat allemand, notamment autour de la rédaction de Lumen Gentium, Dei Verbum et Gaudium et Spes — n’étant pas traitées dans ce volume, on trouvera néanmoins des pistes de recherche : à cet égard, il faut mentionner l’article de l’archiviste diocésain de Mayence, Hermann-Josef Braun, sur les sources dans les archives de l’évêché (p. 58-66). Cela ne veut pourtant pas dire que les autres articles seraient sans intérêt pour les recherches sur Vatican II. Plusieurs articles de ce recueil introduisent à la théologie de Volk, centrée sur la condition de l’homme en tant que créature de Dieu (« Kreatürlichkeit » ; cf. Peter Hilger, p. 88-112). La connaissance de sa façon de traiter et d’enseigner les questions théologiques, et celle de son souci permanent de l’unité organique (« Zusammenhang ») des articles de foi d’un côté, ainsi que l’unité organique de la théologie et de la pastorale de l’autre (Peter Reifenberg, p. 11-30 ; Peter Walter, p. 69-87 ; Peter Fleck, p. 186-232) aideront à apprécier les engagements autour de Vatican II du pasteur et professeur devenu Père conciliaire.

Enfin, on peut regretter l’absence d’un index, mais on salue l’intégration de quelques photographies dans le livre.

Michael Quisinsky

7. Norbert Trippen, Josef Kardinal Frings (1887-1978). Band I. Sein Wirken für das Erzbistum Köln und für die Kirche in Deutschland. Band II. Sein Wirken für die Weltkirche und seine letzten Bischofsjahre. Paderborn, Ferdinand Schöningh Verlag, 2003 et 2005, 676 p. et 587 p.

Si la célèbre intervention conciliaire du cardinal Josef Frings le 13 octobre 1962, avec celle du cardinal Liénart, influença profondément Vatican II et son histoire, elle est tout sauf la seule contribution de l’archevêque de Cologne au concile. La biographie très exhaustive de Norbert Trippen ne retrace pas seulement les activités conciliaires du cardinal Frings (II, p. 210-511), mais les situe également à travers une étude richement documentée dans l’histoire religieuse et politique de l’Allemagne.

Avant d’être ordonné archevêque de Cologne en 1942 (I, p. 56 et suiv.) et créé cardinal en 1946, le jeune prêtre Frings obtint son doctorat de théologie à Freiburg i. Br. en 1916 (I, 26 et suiv.), puis devint curé à Fühlingen (1915-1922) et à Cologne-Braunsfeld (1924-1937). Deux ans d’enseignement de religion et de latin dans sa ville natale de Neuss interrompirent ces ministères. En 1937, Frings fut nommé directeur du Grand Séminaire de l’archidiocèse (I, p. 37 et suiv.), avant d’être nommé archevêque du prestigieux siège de Cologne en pleine guerre et sous la dictature nazie, et être ensuite confronté aux années de pénurie (I, p. 120-226) et d’occupation de l’Allemagne (I, p. 227-334).

Pour comprendre le rôle de l’Église allemande à Vatican II, il est important de connaître les nouvelles relations entre Église, État et société après 1945 (I, p. 335-411), ainsi que la période de reconstruction de la vie civile et religieuse des années 1950 (I, p. 412-574). Pendant ces années-là, Frings fut également président de la conférence épiscopale allemande (dite « de Fulda » à l’époque) (I, p. 605-634). Ceci explique en partie son influence à Vatican II. Non moins importants furent cependant les contacts internationaux de l’Église allemande, et notamment de l’Église locale de Cologne. Les partenariats entre les archidiocèses de Cologne et Tokyo (Japon) à partir de 1954 (II, p. 23-102), entre Cologne et Fortaleza (Brésil) en 1961 (II, p. 191 et suiv.), ainsi que les grandes oeuvres initiées par la conférence épiscopale allemande (« Misereor », à partir de 1958, II, p. 104-161 ; et « Adveniat », à partir de 1960, II, p. 162-209) sensibilisèrent le catholicisme allemand au moment de l’essor économique des années 1950 et 1960 (« Wirtschaftswunder ») à la dimension mondiale de la catholicité. Ces contacts sont aussi l’une des raisons pour lesquelles on témoigna aux évêques allemands une estime si considérable au concile.

Dès 1959, Frings se consacra au travail conciliaire, d’autant plus qu’il fut membre de la commission centrale préparatoire entre 1960 et 1962 (II, p. 230 et suiv.). L’étude de Trippen ne s’appuie pas seulement sur les recherches historiographiques sur Vatican II menées jusqu’ici, mais aussi sur une riche documentation inédite. Outre les archives diocésaines de Cologne, il exploite notamment les archives du cardinal Döpfner à Munich. De plus, il cite fréquemment les journaux conciliaires de Hubert Jedin et de Wolfgang Große, respectivement conseiller du cardinal de Cologne et secrétaire de Mgr Hengsbach, évêque d’Essen. Trippen dispose également d’extraits des journaux conciliaires de Mgr Tenhumberg (auxiliaire de Münster), du P. Otto Semmelroth et de Mgr Schaffran (Görlitz, II, p. 565). Frings lui-même publia ses mémoires en 1973.

En plus de Hubert Jedin, spécialiste de l’histoire du concile de Trente, l’autre éminent conseiller théologique du cardinal Frings fut Joseph Ratzinger, professeur de théologie dogmatique à l’Université de Bonn (1959-1963) et Münster (1963-1966). On ne sous-estimera pas non plus le soutien précieux et pragmatique que lui apporte son vicaire général, Joseph Teuschen. Les interventions et les initiatives conciliaires du cardinal résultent certes de sa responsabilité personnelle qu’il assume consciencieusement. Dans sa manière d’exercer son épiscopat, il ne néglige cependant pas la place importante accordée aux consultations et collaborations diverses, même s’il s’agit plutôt de cercles restreints. Au-delà des débats in aula, on découvre ainsi une dimension dialogale de Vatican II. Ceci d’autant plus que l’étude de Trippen permet de suivre de très près les discussions et les argumentations au sein de l’entourage du cardinal, mais aussi au niveau des interactions conciliaires. Le choix fait par l’auteur de citer longuement les sources fait de son étude non seulement une biographie très dense et complète, mais met aussi à la disposition des chercheurs sur Vatican II un matériel partiellement inédit. Il est très fructueux de combiner l’exploitation de ce matériel, comme le fait Trippen, avec l’examen des publications historiographiques et théologiques de Hubert Jedin et Joseph Ratzinger.

À travers la personnalité influente du cardinal Frings, l’étude met en relief un certain nombre d’actions de l’épiscopat allemand ainsi que de thèmes d’un intérêt majeur en Allemagne dans les années du concile. Outre les débats théologiques liés au concile, on découvre quelques aspects qui marquent en interdépendance avec le concile l’histoire du catholicisme allemand. Trippen montre par exemple, comment le concile contribua à la reprise de contact entre les épiscopats polonais et allemand (II, p. 490), les relations entre l’Allemagne et la Pologne constituant un enjeu important de la politique intérieure et extérieure de la jeune RFA au cours des années 1960-1970. À travers des mariages mixtes, on découvre quelques enjeux de la situation biconfessionnelle de l’Allemagne (II, p. 499-511) et ceci dans un domaine qui touche directement la vie d’un grand nombre de chrétiens.

Avec la réception du concile, nous abordons aussi ce qu’on appelle l’après-concile. Le cardinal Frings, presque aveugle, avait 78 ans à la fin du concile. Si important que fut son rôle dans le catholicisme d’après-guerre jusqu’au concile, ses forces diminuaient. Dès 1964 déjà, le cardinal Döpfner (né en 1913), archevêque de Munich, assume de plus en plus la coordination de l’épiscopat allemand (II, p. 409). L’organisation de la conférence épiscopale, et plus profondément les défis que représente la proposition de la foi, changent dans les années qui suivirent le concile. Si Frings est confronté aux signes de crise (II, p. 512-542) avant son éméritat en 1969, c’est désormais à une génération plus jeune de prendre le relais. Celle-ci doit continuer la réception de Vatican II dans une société qui ne cesse de changer et au sein de laquelle la première génération née après la guerre doit chercher sa place. Si le cardinal Frings ne mourut qu’en 1978, il dut se retirer de l’actualité et le Synode commun des diocèses allemands à Würzburg (1971-1975), élément central de la réception de Vatican II en Allemagne, fut présidé par le cardinal Döpfner.

Michael Quisinsky

8. Franz Xaver Bischof, Stephan Leimgruber, éd., Vierzig Jahre II. Vatikanum. Zur Wirkungsgeschichte der Konzilstexte. Würzburg, Echter Verlag, 2004, 424 p.

Plus la recherche sur Vatican II progresse, plus il est difficile de conserver une vue d’ensemble du concile et de sa réception. Comme l’a rappelé Otto Hermann Pesch[1], l’enjeu n’est pas mince : il s’agit de rendre accessible cet événement aux nouvelles générations. Pour cela, Pesch, tout comme l’évêque auxiliaire de Vienne, Mgr Helmut Krätzl[2], ont choisi d’en présenter les grandes lignes. De plus, les deux auteurs ont situé le concile dans leur biographie (Krätzl était sténographe au concile avant de devenir secrétaire du cardinal König). Ceci n’est point une faiblesse méthodologique, mais une manière de faire comprendre aux générations postconciliaires comment le concile a pu enthousiasmer leurs aînés. Les réactions déclenchées par le concile — enthousiasme et déceptions — font partie intégrale de l’événement. Également, dans le souci de présenter aux jeunes générations catholiques le concile 40 ans après, Stephan Leimgruber et Franz Xaver Bischof ont préféré une autre approche. Des théologiens, sociologues et évêques présentent chacun l’un des 16 documents conciliaires. Ainsi est né un recueil dont le sous-titre met d’emblée l’accent sur la difficulté de séparer le concile de sa réception. Chaque document conciliaire est présenté suivant sa genèse, son contenu et quelques aspects de sa réception.

Selon Klemens Richter, les acquis ecclésiologiques de la constitution liturgique ont influencé le concile après le vote de Sacrosanctum Concilium, mais aussi les évolutions de l’après-concile (p. 29-50). Helmut Rolfes montre comment le concile, à travers Inter Mirifica, a pris conscience des changements dans la communication humaine (p. 50-73). La présentation de Lumen Gentium par Elmar Klinger est un plaidoyer fulgurant en faveur de l’Église « peuple de Dieu ». L’interférence entre Lumen Gentium et Gaudium et Spes ne résulte pas seulement de la constitution pastorale, mais aussi de celle sur l’Église (p. 74-97). L’article de Ferdinand Gahbauer sur Orientalium Ecclesiarum a le mérite de sensibiliser aux enjeux spirituels et ecclésiologiques de l’uniatisme (p. 98-116). À son tour, Peter Neuner traite d’Unitatis Redintegratio en le mettant en rapport avec la liberté religieuse et les religions non chrétiennes. Son article renvoie les théologiens à la complexité de leur tâche, mais aussi à leur responsabilité dans le monde actuel (p. 117-140). En présentant Christus Dominus, l’évêque de Bâle, Mgr Kurt Koch, ne se limite pas aux Églises latines. Il ouvre ainsi des portes tout en gardant l’équilibre qui coïncide avec les richesses d’une vraie « catholicité » (p. 141-158). Pour Ludwig Mödl, Optatam Totius (p. 159-171), et surtout Presbyterorum Ordinis, touchent un point névralgique de la vie de l’Église. La genèse de Presbyterorum Ordinis aussi bien que les problèmes non résolus de l’actuelle théologie des ministères le montrent bien (p. 297-315). C’est encore Ferdinand Gahbauer qui présente Perfectae Caritatis tout en dégageant les énoncés sur la vie religieuse présents dans d’autres documents conciliaires (p. 172-190).

L’éducation est particulièrement touchée par les mutations sociologiques de ces dernières décennies, de sorte que Gravissimum Educationis n’est pas un document directement accessible à nos contemporains. Stephan Leimgruber parle de ce document en évoquant deux aspects intéressants. Premièrement, il le met en rapport avec le synode des diocèses allemands (Würzburg 1971-1975), qui marque une étape importante dans la réception du concile — et qui a peut-être contribué à limiter l’impact de la crise postconciliaire en Allemagne, contrairement, par exemple, à la France. Deuxièmement, il exploite quelques documents des archives conciliaires du cardinal Döpfner, accessibles depuis peu (p. 191-207).

Selon Andreas Renz, Nostra Aetate prouve la capacité de l’Église à se réformer. Mais les évolutions dans le domaine des rapports entre le christianisme et les religions non chrétiennes survenues depuis le concile sont considérables (p. 208-232). Comme Hanjo Sauer le souligne à partir de Dei Verbum, ce ne sont pas seulement les grands théologiens qui ont préparé le concile, mais c’est aussi ce dernier qui les a fortement influencés. De diverses manières d’ailleurs, comme le montrent les parcours de Rahner, Balthasar ou Congar. Une interprétation contemporaine du concile doit non seulement saisir les interférences entre les documents, mais aussi l’horizon d’attente (et d’intelligibilité !) fortement changée depuis le concile (p. 232-251). À travers le rôle des laïcs, Hubert Filser renvoie dans son article à Apostolicam Actuositatem et à quelques aspects de la réception du concile. Ces aspects, tout en faisant partie de la réalité de l’Église, divergent beaucoup, comme le montrent par exemple les synodes des évêques à Rome et le « Kirchenvolksbegehren » en Autriche et Allemagne en 1995. La « nouvelle évangélisation », avec le rôle attribué aux laïcs, nécessite un fondement théologique des relations entre l’Église et le monde (p. 252-279). Considérant la nouveauté de style et de contenu de Gaudium et Spes, Norbert Mette dessine de manière instructive quelques débats théologiques autour de cette première constitution pastorale. De tels débats sont une richesse rendue possible par le concile (p. 280-297). Parlant de la dimension missionnaire de l’Église, Ad Gentes n’est pas sans conséquences pour l’ecclésiologie envisagée par Gaudium et Spes et Lumen Gentium (Christoph Müller, p. 316-333). Franz Xaver Bischof démontre la nouveauté de Dignitatis Humanae, dont la genèse et les intuitions permettent d’ailleurs de mieux cerner le fameux « esprit du concile » (p. 334-354).

Ces articles sur les documents conciliaires sont suivis de trois autres qui démontrent que le concile ne se réduit pas à ses documents. Michael N. Ebertz dresse un cadre sociologique pour mieux comprendre le concile (p. 9-28). Ici entrent en jeu les aspects régionaux et nationaux — allemands dans notre cas. On n’est donc pas surpris que les relations entre évêques et théologiens, point central pour la compréhension du concile, soient illustrées à partir de Karl Rahner, personnalité éminente pour l’Église en Allemagne. Andreas Batlogg, en se référant aux éléments concrets de la contribution rahnérienne aux textes du concile, fait quelques suggestions au sujet de cet aspect de la dynamique conciliaire (p. 355-376). Le juridisme ayant été fortement critiqué au concile, l’Église n’a pas, pour autant, moins besoin du droit. Thomas Amann conclue donc ce recueil en examinant la réception de Vatican II dans le droit canonique, en insistant sur le point que celui-ci est soumis aux mêmes développements historiques que l’Église elle-même (p. 377-404).

Une bibliographie sur Vatican II énumère plus d’une centaine de titres, notamment allemands (p. 405-413), permettant notamment à la jeune génération d’accéder rapidement à une recherche plus spécialisée. Aussi, il sera possible de comprendre, en dehors de l’Allemagne, quelques-uns des regards allemands sur Vatican II.

Michael Quisinsky

9. Klemens Richter, Thomas Sternberg, éd., Dem Konzil voraus. Liturgie im Bistum Münster auf dem Weg zum II. Vatikanum. Münster, Dialogverlag, 2004, 195 p.

Le diocèse de Münster est situé dans le nord-ouest de l’Allemagne. Grâce à une étude importante de Wilhelm Damberg, l’histoire de ce diocèse à l’époque du concile nous est connue depuis quelques années[3]. Analysant ce qu’on appelle le « milieu catholique », Damberg met en relief une particularité sociologique du catholicisme allemand. Comme l’étude de Damberg, le recueil de Richter et Sternberg sur la liturgie se limite à une seule région allemande. On sait que dans les régions allemandes, les situations sociologiques et religieuses peuvent varier beaucoup selon l’histoire de la région et les mentalités de la population. Ceci n’exclut cependant pas un certain nombre d’observations révélatrices pour l’Allemagne entière. Voici donc huit petites études traitant de la liturgie dans le diocèse de Münster.

Comme le soulignent Klemens Richter et Thomas Sternberg dans leur introduction (p. 11-16), l’histoire liturgique de ce diocèse remonte au premier évêque, Liudger, ordonné en 805. Après le concile de Trente, Münster faisait partie des diocèses ayant une tradition liturgique de plus de 200 ans, ce qui permit par exemple au Missale Monasteriense de rester en vigueur jusqu’au xixe siècle[4]. Au xixe siècle, le catholicisme allemand subit d’importants changements avec la fin de la « Reichskirche » et le « Kulturkampf ».

Le mouvement liturgique connut une influence considérable au xxe siècle, ce que les contributions dévoilent plus ou moins explicitement. Wilhelm Damberg dresse en premier lieu le portrait des évêques de Münster en examinant leurs prises de position dans le domaine liturgique (p. 17-38). Mentionnons notamment Clemens August Graf von Galen (évêque de 1933 à 1946), qui, sans être novateur, n’accepta pas la position ferme de Conrad Gröber, archevêque de Freiburg, qui rédigea en pleine guerre un manifeste critique sur le mouvement liturgique. Le parcours de Michael Keller (évêque de 1946 à 1961), ancien curé dans la ville protestante d’Hambourg et assez sensible aux idées du mouvement liturgique, nous révèle quelques éléments de l’histoire de ce mouvement.

En deuxième lieu, Benedikt Kranemann compare les synodes diocésains tenus à Münster en 1897, 1924, 1936 et 1958 (p. 39-68). Parmi ses nombreuses observations intéressantes, retenons celle selon laquelle la réflexion liturgique accompagna théologiquement l’évolution sociologique. Kranemann relève quatre points forts de cette réflexion : la participation de tous les fidèles, la langue vernaculaire, la formation liturgique et la préparation des liturgies en vue des participants. Bien que les évolutions menant au concile ne soient pas linéaires, il est néanmoins possible de distinguer des lignes générales. Dans une Église locale, un processus de réflexion prépara ce que Vatican II allait plus tard approfondir. Kranemann se demande donc si « la nouveauté » du concile ne consiste pas aussi en une « réception par l’Église universelle » (p. 61) des initiatives prises et des réflexions faites dans les Églises locales.

Klemens Richter examine en troisième lieu cette « réception » par le concile. Sa contribution porte sur l’influence du diocèse de Münster sur la réforme liturgique de Vatican II (p. 69-93). Selon lui, aucun diocèse allemand n’eut autant d’influence sur Sacrosanctum Concilium que celui de Münster (p. 69). Plusieurs facteurs en sont responsables. La Faculté de théologie de Münster se consacre très tôt aux études liturgiques. Le moteur du renouveau liturgique à Münster fut Emil Joseph Lengeling, professeur de liturgie à la Faculté de théologie et auteur d’un « Werkbuch » ayant comme but une liturgie vivante dans les paroisses. Si l’évêque Michael Keller est mort avant le concile, il rédigea néanmoins un Votum remarquable en 1959, imprégné de la théologie de Lengeling et dépassant largement les seules questions liturgiques (pour une traduction allemande, cf. p. 76-82). Le deuxième Votum provenant de Münster fut celui de la Faculté de théologie, dont le doyen était à l’époque Hermann Volk, futur évêque de Mayence, Père conciliaire et cardinal. Avec le professeur Joseph Höffner, successeur de Michael Keller sur le siège épiscopal de Münster en 1962, un deuxième membre de la Faculté de théologie de Münster devint Père conciliaire. Selon Richter, les vota de Keller et de la Faculté se ressemblent beaucoup. Ceci est surtout dû à Emil Joseph Lengeling, qui devint peritus de Höffner et oeuvra en sorte que les acquis de Sacrosanctum Concilium ne se limitent pas à ce seul document conciliaire.

La liturgie n’étant pas une chose abstraite, mais l’élément central de la vie paroissiale, l’étude de Stefan Böntert sur les livres de chants en vigueur dans le diocèse de Münster est très instructive (p. 94-118). La tradition des chants, en latin et en allemand, est très ancienne, même si les chants ont pendant longtemps plutôt commenté ou accompagné la liturgie du prêtre qu’exprimé la célébration communautaire. En 1950, la nouvelle collection de chants Laudate se distingue par son caractère pédagogique et théologiquement ouvert. En 1955, le « Werkbuch Gottesdienst » de Emil Joseph Lengeling prouve également la vitalité du diocèse où l’on cherche à associer liturgie et vie.

Thomas Sternberg nous présente le monastère de Marienthal sous l’aspect du renouveau de l’art chrétien (p. 119-150). Il s’agit d’une initiative originale de l’abbé Augustinus Winkelmann. Les enjeux de l’art chrétien sont mis en relief en suivant sa biographie et son engagement pour l’aménagement de son église. Retenons seulement son observation selon laquelle l’art était un champ de bataille sous le régime nazi, ce qui influença les choix de l’art chrétien en Allemagne.

La façon selon laquelle on reconstruisit des villes allemandes après les destructions de la Deuxième Guerre mondiale est révélatrice de la pensée de l’époque. Ainsi, Martin Stuflesser examine la reconstruction de la cathédrale gothique de Münster sous le signe du renouveau liturgique (p. 151-177). On donna une place centrale à l’autel pour permettre la participation active des « circumstantes ». Les conflits autour de cette reconstruction, qui se rapportent à la protection des monuments historiques, aux ajouts ultérieurs à l’original gothique et aux besoins liturgiques et pastoraux n’ont guère perdu de leur actualité.

Martin Uhlenbrock, o.s.b., conclut le recueil en évoquant son parcours personnel qui l’a mené dans le monastère bénédictin de Gerleve (p. 178-193). Il présente ainsi un lieu assez inconnu du renouveau liturgique en Allemagne. Cet aspect personnel, qui diffère selon les cadres (monastique, paroissial, etc.), les générations et les lieux, doit certainement avoir son droit de cité dans la théologie et son histoire.

Michael Quisinsky

10. Wolfgang Weiss, éd., Klaus Wittstadt : Aus der Dynamik des Geistes. Aspekte der Kirchen- und Theologiegeschichte des 20. Jahrhunderts. Würzburg, Echter Verlag, 2004, 386 p.

Après la mort de Klaus Wittstadt (1936-2003), Wolfgang Weiss prit l’initiative de publier dans un seul volume dix-neuf de ses articles parus dans différents recueils ou revues. Seize articles, rédigés entre 1984 et 2002, traitent explicitement de Vatican II. Deux articles dressent des portraits des théologiens Hermann Schell (p. 60-74) et Johannes Ferdinand Hehn (p. 88-112), qui marquèrent la Faculté de Würzburg au début du xxe siècle. Enfin, un article examine « la contribution des théologiens de Würzburg à une nouvelle image de Luther » (p. 75-87). L’absence d’études sur le cardinal Julius Döpfner, décédé prématurément en 1976, s’explique par la monographie importante que Wittstadt a consacrée à celui qui fut consécutivement évêque de Würzburg, évêque de Berlin et archevêque de Munich. Modérateur du concile, Döpfner marqua profondément le catholicisme allemand, surtout lors du synode commun des diocèses allemands à Würzburg (1971-1975)[5]. Outre une biographie sommaire de Wittstadt, professeur d’histoire de l’Église à Würzburg (p. 11-21), le volume contient sa bibliographie complète (p. 24-38 ; 185 titres). Wittstadt fut coéditeur de l’histoire de Vatican II sous l’égide de Giuseppe Alberigo et les résultats de ses recherches ont déjà inspiré l’historiographie du concile[6]. Si l’on connaît donc déjà quelques acquis de ses recherches, cette publication en un seul et même volume permet une vue d’ensemble.

Trois articles traitent de Jean XXIII : une biographie, qui met l’accent sur l’évolution spirituelle du pape (p. 126-147), la place du concile dans la vie de ce dernier (p. 148-163) ainsi qu’une étude mettant en relief le caractère « pastoral » du concile à partir de l’intention de Jean XXIII avant même le concile (p. 164-185). Mentionnons également le portrait dressé du pontificat de Paul VI (p. 280-307).

Une place importante est accordée aux évêques allemands et à ceux de langue allemande. Plus exactement, Wittstadt examine les consilia et vota des épiscopats bavarois (p. 186-199) et autrichien (p. 200-212). La conférence épiscopale allemande, dite « de Fulda » jusqu’après le concile, remonte au xixe siècle. Son Votum commun du 27 avril 1960 est une référence sur le rôle de l’Église allemande à Vatican II (p. 228-237). L’ecclésiologie est au centre de ce texte, dans lequel les évêques expriment leur souci de compléter les documents de Vatican I. En raison de la situation confessionnelle allemande, les relations avec les protestants y figurent également. Anticipant une certaine ouverture théologique, les vota s’efforcent néanmoins de s’inscrire soigneusement dans l’histoire de la théologie et de l’Église. Deux autres études sont consacrées à l’épiscopat allemand : l’une sur ses activités pendant la période préparatoire (p. 238-261), l’autre sur la période qui va de l’ouverture du concile jusqu’à la mort de Jean XXIII (p. 262-279). On est informé de certaines positions d’évêques à travers leurs écrits, lettres pastorales ou conférences examinées par Wittstadt. À quelques exceptions près, ils se sentaient proches de Jean XXIII et accueillirent la convocation du concile positivement (p. 263 et suiv.). Parmi les évêques allemands, le cardinal (depuis 1965) Lorenz Jaeger, archevêque de Paderborn, se distingue par ses activités oecuméniques. Enthousiasmé par la convocation du concile, il y a consacré un livre dès 1960. Wittstadt présente une étude sur celui qui a fondé en 1957 un centre de recherches oecuméniques à Paderborn, le Johann-Adam-Möhler-Institut. L’archevêque de Paderborn joua un rôle important, décisif même selon Wittstadt (p. 314), pour la fondation du secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens, confié à son compatriote le cardinal Bea (p. 308-328). Comme le révèle la correspondance entre Jaeger et Bea, ce dernier doit beaucoup de sa compétence oecuménique à l’archevêque de Paderborn et à ses activités oecuméniques. Wittstadt nous présente deux autres évêques allemands de plus près. L’évêque de Limburg, Wilhelm Kempf, l’un des cinq sous-secrétaires du concile avec Mgr Krol, Mgr Villot, Mgr Morcillo Gonzalez et Mgr Nabaa. Dans ses consilia et vota ainsi que dans ses animadversiones, Kempf met l’accent sur l’Église comme sujet central du concile. Son auxiliaire, Walther Kampe, renvoie aux mêmes intentions (p. 213-227).

Ne limitant pas ses recherches à l’Allemagne, Wittstadt dresse un portrait précieux du cardinal Suenens (p. 329-351). Entre les épiscopats allemand et français, le coadjuteur de Strasbourg, Léon-Arthur Elchinger joua le rôle de médiateur, dont Wittstadt examine notamment les vota et interventions conciliaires (p. 352-375). La dernière contribution constitue une sorte de conclusion : des protagonistes importants du concile, à savoir le pape Jean XXIII, les cardinaux Suenens et Döpfner, et Mgr Elchinger avaient en commun un sens de l’histoire et de l’historicité de la foi (p. 376-383).

Michael Quisinsky

11. Alfred E. Hierold, éd., Zweites Vatikanisches Konzil - Ende oder Anfang ? Münster, LIT Verlag (coll. « Bamberger theologisches Forum », 7), 2004, 91 p.

À plusieurs reprises déjà depuis 1985-1986, la Faculté de théologie catholique de l’Otto-Friedrich-Universität Bamberg a organisé un cycle de conférences sur Vatican II. Les conférences tenues en 2003-2004 dans le cadre de ce « forum théologique » sont publiées dans le livre dont il est question ici.

Comme Alfred E. Hierold le décrit dans son avant-propos (p. 7-9), l’intention des initiateurs de ce cycle était d’examiner les deux « courants d’esprit » (p. 7) les plus influents dans l’interprétation actuelle de Vatican II : la première tendance voit dans le concile l’aboutissement ou le point final de certains développements théologiques ; la deuxième tendance met plutôt l’accent sur le concile en tant que point de départ. L’un des objectifs des conférences du « forum théologique » était d’établir un lien entre la préhistoire de Vatican II et sa réception. Si les conférences ne peuvent pas traiter de tous les aspects d’un sujet avec la même rigueur scientifique, elles constituent néanmoins une façon privilégiée d’introduire les étudiants en théologie aux thèmes majeurs du concile. Wolfgang Seibel, s.j., ancien rédacteur en chef des Stimmen der Zeit, a écrit à l’époque un certain nombre de reportages sur le concile, qu’il suivit de près à Rome. Sa contribution dans ce volume retrace « la préparation et les intentions de Vatican II » (p. 11-26). Elle combine l’expérience vécue et la connaissance profonde des recherches autour de Vatican II. Sans énumérer toutes ses observations prégnantes, on renvoie à titre d’exemple à son interprétation des apparentes inconséquences dans l’action de Jean XXIII. Fondé en outre sur un témoignage de Roberto Tucci, il dresse un portrait du pape dont la lucidité ne s’exerce pas à travers l’autoritarisme (p. 24). Seibel indique aussi certains risques de cette attitude (p. 25).

La conférence de Helmut Krätzl est intitulée « Ouverture au monde - Nouvelle vision de l’homme. Annotations à Gaudium et Spes, en particulier aux articles 12-17 ; 22 ; 36 ; 40-45 ; 47-52 » (p. 27-42). En nous offrant une sorte de relecture des premiers commentaires de la constitution pastorale issus de la plume de théologiens allemands dans les années qui suivirent le concile, l’évêque auxiliaire de Vienne part d’une observation de Joseph Ratzinger formulée en 1966 : celui-ci voit dans le document « le courage » (p. 28) de promulguer un document ouvert qui ne se veut pas être une définition finale, mais aussi un point de départ. Krätzl commente donc l’anthropologie de Gaudium et Spes, en recourant au commentaire de Joseph Ratzinger ; la théologie du mariage, en s’appuyant sur celui de Bernhard Häring ; la vision renouvelée du monde, en relisant un commentaire d’Alois Grillmeier. Ce procédé, imprégné par l’expérience du pasteur, est sans doute non moins important pour les recherches actuelles sur Vatican II que ne l’est le travail historiographique. Krätzl conclut que si l’Église ne continue pas sur la voie tracée par le concile, elle pêche par omission par rapport au monde qui est à la recherche d’orientation (p. 42).

Dans sa relecture de Lumen Gentium, Herbert Vorgrimler choisit certains éléments qui sont d’un intérêt particulier pour l’avenir de l’Église (p. 43-55). Car si l’itinéraire de l’Église ne se termine qu’avec la fin des temps, elle ne doit pas confondre une étape du chemin menant au but avec le but même (p. 43, 55). Le concile, et avec lui Lumen Gentium, s’inscrivent dans cette histoire. Vorgrimler fait découvrir les richesses des grandes idées de Lumen Gentium, notamment l’Église comme sacrement (p. 45), le Peuple de Dieu (p. 46), les évêques et les Églises locales (p. 49) ainsi que le ministère (p. 53). Une « nouveauté unique, fondamentalement importante pour l’avenir » (p. 54) consiste dans le fait que Lumen Gentium parle de l’universalité de la volonté salvatrice de Dieu. Les conséquences de cette affirmation que Vorgrimler situe dans l’histoire de l’Église et de la théologie sont profondes et multiples. Ce qui résulte de cette vision, c’est une Église-sacrement qui se veut servante.

Si la contribution du cardinal Karl Lehmann sur l’herméneutique conciliaire (p. 57-74) est déjà publiée ailleurs[7], on salue le fait que l’ancien professeur de théologie dogmatique, en participant au « forum théologique », se met à la disposition, des étudiants et des enseignants de théologie.

Salvatore Loiero conclut la série d’articles en développant des « prolégomènes pour un aggiornamento prophétique et christopneumatologique » (p. 75-88). Suite à l’invitation exprimée par le cardinal Lehmann à faire de nouveaux efforts dans la réception du concile (p. 73), Loiero situe cet « aggiornamento actuel » (p. 75) dans le contexte de la société contemporaine. Au coeur de son analyse, nous trouvons une formulation prégnante : « […] dans les sociétés occidentales, l’aggiornamento conciliaire de l’Église est confronté au problème fondamental de faire comprendre la dimension théologale du monde et de l’histoire, la dimension finale du temps en tant que temps eschatologique […] » (p. 77). Dans cette situation, l’Église ne peut actualiser sa notion de tradition (qui diffère sensiblement de la compréhension fonctionnaliste du temps qui marque l’Occident contemporain) qu’en étant « sacramentel » (p. 77). Plus précisément, elle est sacrement en contribuant prophétiquement à la libération de l’homme (p. 82), ainsi qu’en rendant possible une spiritualité à la fois existentielle, communautaire et eucharistique (p. 87).

Michael Quisinsky

12. Gilles Routhier, dir., Réceptions de Vatican II. Le concile au risque de l’histoire et des espaces humains. Leuven, Peeters Publishers (coll. « Instrumenta theologica », XXVII), 2004, viii-244 p.

Cet ouvrage présente un ensemble de monographies touchant les différentes réceptions du concile Vatican II. D’emblée Gilles Routhier reconnaît, dans son introduction (p. 1-4), que malgré la tentation de vouloir dégager une vue d’ensemble de ce concile, et ce après quelque 20 ans de recherche sur la réception du concile Vatican II, il demeure encore primordial de vérifier sur le terrain et à des échelles plus réduites les différentes réceptions du concile et les différents documents qui en ont émergé pour tenter de mieux cerner ce processus complexe qu’est la réception d’un concile. Il s’agit là de la contribution essentielle de cet ouvrage collectif. Par contre, reprenant le souhait d’en arriver modestement à cette vue d’ensemble de Vatican II, l’auteur y va, dès le début de l’ouvrage, d’une proposition d’établir un « programme » de recherche sur la réception de Vatican II (p. 5-17) ; il y présente différentes pistes de réflexion préalable à toute possibilité d’entreprendre un programme de recherche pour par la suite présenter quelques paramètres d’ordre méthodologique à un tel programme.

Dans la deuxième contribution de cet ouvrage, portant sur la réception de la collégialité à travers les revues théologiques des universités romaines, entre 1963 et 1970 (p. 19-47), Massimo Faggioli retrace à travers les articles publiés dans les revues Periodica, Gregorianum et Divinitas les mêmes débats sur la collégialité qui ont eu cours in aula et en commission. Constatant que la grande majorité des articles sont écrits entre 1963 et 1965, soit durant les débats entourant Lumen Gentium, Christus Dominus et la subséquente nota praevia, Pierre C. Noël, dans son article sur la réception du concile dans les travaux de réforme du code de droit canonique entre 1959 et 1965 (p. 49-72), nous rappelle que le pape Jean XXIII avait associé le concile oecuménique à la réforme du code. À travers un parcours historique qui va de l’intention du pape Jean en 1959 de réformer le code à la création de la commission de réforme du code par Paul VI en 1965, l’auteur nous présente les processus qui ont permis de découper, durant le concile, ce qui relevait de l’enseignement conciliaire et ce qui relevait de la discipline. Cet article nous permet de constater que la réception des décisions conciliaires dans le code de droit canon ne débuta pas par la création de la commission de révision mais que certains éléments étaient déjà mis en place durant le concile et que ces derniers seront déterminants à la réception.

L’article de Riccardo Burigana sur la réception de la constitution Dei Verbum (p. 73-89) aborde l’aspect de la « Parole de Dieu » dans la constitution et dans l’histoire de sa réception. C’est en effet par le rejet de la part des Pères conciliaires, du schéma De fontibus revelationis, que le concile a pris conscience de son rôle. À travers son article, l’auteur présente les débats qui ont eu cours à propos de la Parole de Dieu, non seulement comme un élément de doctrine catholique mais comme un patrimoine commun à toute la chrétienté et par le fait même à son ouverture oecuménique. L’auteur poursuit en examinant la réception de Dei Verbum à travers les nombreuses études qui y sont consacrées au cours de la période postconciliaire.

La réforme liturgique bénéficie de deux contributions à des échelles différentes. Angel Unzueta dans son article « L’action liturgique, expression de la Pentecôte » (p. 91-102), nous fait réaliser que la réception de décisions conciliaires s’effectue à vitesse variable. L’usage de la langue vernaculaire dans la liturgie fut permis peu après la promulgation de la constitution sur la liturgie. Ce changement fut reçu plus ou moins facilement dans un contexte où le pays utilisait une langue officielle unique. L’auteur nous présente le cas de la langue basque comme une des deux langues officielles de cette région de l’Espagne. Après une première phase de réception où chacune des deux langues pouvait être utilisée, selon la communauté qui célébrait, ce n’est que dans les années 1980 que l’assemblée diocésaine de Bilbao a reconnu le caractère linguistiquement pluraliste du diocèse et a encouragé l’usage des deux langues, basque et espagnol, reflet de la réalité ecclésiale de la communauté célébrante. Rémy Kurowski, dans son article sur la réception de la réforme liturgique dans le diocèse de Gniezno en Pologne (p. 103-129), nous présente toutes les étapes qui ont permis à la réforme liturgique de prendre forme dans ce diocèse. Tout comme pour le pays basque, et ce malgré l’importance du catholicisme en Pologne, l’auteur nous démontre que la réception kérygmatique peut être assez longue et intervient tout au long du processus de réception.

Alois Greiler, dans son article sur la réception de Perfectae Caritatis (p. 131-151), utilise la Société de Marie comme objet d’étude. L’auteur tente de démontrer que Vatican II a conduit à un approfondissement de la réflexion sur la mission de certaines communautés religieuses, déjà entreprise par certaines d’entre elles avant même l’annonce du concile. C’est par le biais de l’article 2 de Perfectae Caritatis que l’auteur retourne dans les documents historiques de la Société de Marie et les congrégations maristes d’après-concile, pour y retracer la réception de ce que Perfectae Caritatis proposait. Il en résulte selon l’auteur un des meilleurs fruits du concile Vatican II.

Paul Pulikkan, dans sa contribution sur la réception de Nostra Aetate par l’Église de l’Inde (p. 153-173), nous fait entrer dans un contexte de diversité religieuse et de coexistence. C’est par l’étude des différents documents, issus de rencontres, conférences et séminaires, que l’auteur retrace la grande variabilité quant à la réception de Nostra Aetate. Par contre, et du fait des différentes traditions religieuses, philosophiques et spirituelles de l’Inde, Nostra Aetate signifiait qu’il y avait un besoin d’inculturation de la tradition chrétienne en Inde et que, pour les différentes confessions, Vatican II représentait une rupture radicale avec le passé et une nouvelle impulsion au dialogue interreligieux. Se situant à l’échelle géographique du diocèse, Giovanni Turbanti contribue à cet ouvrage par une étude sur la réception de Vatican II à Bologne (p. 175-201). C’est à travers la réception de la réforme liturgique à Bologne, fief du cardinal Lercaro, président du Consilium, que Bologne sera considérée comme un laboratoire de la réforme liturgique et des structures ecclésiales qui devront être mises en place pour mettre en application, non seulement la réforme liturgique mais aussi ce qui sera proposé dans Lumen Gentium.

José Oscar Beozzo, dans son article sur la réception de Vatican II dans l’Église du Brésil (p. 203-223), nous présente un panorama de réceptions à travers un instrument qui fut développé par la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), appelé « Plan Pastoral d’ensemble », approuvé en 1965. Retraçant les conditions nécessaires à une bonne réception des décisions du concile, l’auteur nous résume le plan pastoral qui a pour objectif général de créer les conditions nécessaires pour que l’Église brésilienne s’ajuste le plus rapidement possible à l’image de l’Église de Vatican II. C’est par ce plan que la réception de Vatican II, selon la recherche, sera le plus accompli.

Enfin pour conclure, Gilles Routhier nous présente, dans sa contribution sur la périodisation (p. 223-244), une étude sur la périodisation de la réception de Vatican II. Tout en reconnaissant que tout essai de périodisation est risqué, l’auteur, après nous avoir présenté certaines des difficultés d’un tel exercice, expose une esquisse de périodisation de la réception de Vatican II qui tiendrait compte surtout de l’aire géographique de l’Amérique du Nord. Cette contribution s’avère précieuse du point de vue méthodologique, et elle fait écho à l’objectif de l’ouvrage : tout en demeurant nécessaire, les études spécifiques sur la réception de Vatican II appellent une réflexion plus globale sur le concile Vatican II.

Michel Mondou

13. Gaëtan Baillargeon, Gilles Routhier, dir., Les diocèses de Nicolet et de Trois-Rivières et Vatican II. Québec, Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval (coll. « Cahiers de recherche sur Vatican II », 2), 2005, 130 p.

Dans cette deuxième publication par le projet de recherche sur « Vatican II et le Québec des années 60 » des « Cahiers de recherche sur Vatican II », un groupe d’étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières, sous la direction de Gaëtan Baillargeon, a entrepris une étude du traitement, dans les revues diocésaines, les lettres pastorales et les journaux locaux du concile Vatican II dans deux diocèses du Québec, soit les diocèses de Nicolet et de Trois-Rivières.

Une première contribution de Martin Brosseau (p. 19-39) nous expose ce qui fut retenu au sujet du concile, à partir de son annonce en 1959 jusqu’au début du concile en 1962, dans le mensuel diocésain Panorama de Nicolet. L’A., dans la première partie de son article, fait ressortir l’idée directrice dans chaque article répertorié. Une deuxième partie met de l’avant la contribution exceptionnelle de Mgr Martin, évêque de Nicolet, pionnier de la réforme liturgique au Québec et bientôt membre de la commission conciliaire sur la liturgie et du Consilium.

Benoît L’Hérault, quant à lui, nous propose le même objet d’analyse, mais pour le diocèse de Trois-Rivières (p. 41-55). C’est à partir de la revue diocésaine Le Bonheur, que l’A. nous présente la couverture de la période préparatoire au concile dans un diocèse de taille moyenne. Contrairement à son collègue, L’Hérault groupe sous différents thèmes (lien au pape, distribution de la participation, démonstration de vigueur, etc.) les articles répertoriés et tente d’en présenter une vue d’ensemble.

La contribution de Violaine Couture continue le travail de Martin Brosseau mais couvre les années 1964-1966 de la revue diocésaine Panorama de Nicolet (p. 57-79). Sous le titre de « Un laïcat en émergence », l’A. dégage, dans les articles répertoriés, ce qui concerne les changements que le concile veut apporter au chapitre de la participation des laïcs. Que ce soit par la réforme liturgique, les propositions de la constitution sur l’Église ou par le renouvellement de l’apostolat des laïcs, l’A. sait mettre en évidence l’évolution du rôle des laïcs dans l’Église, tel que présenté par les articles de Panorama. Une deuxième partie porte sur le sacerdoce ministériel et le rapport des prêtres avec les laïcs.

Jacinthe Lafrance, dans son article « Le concile Vatican II dans les Églises de Nicolet et de Trois-Rivières » (p. 81-97) traite de la couverture de la période préparatoire du concile dans le quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Couvrant le territoire de Trois-Rivières, de même que celui de Nicolet, Le Nouvelliste devient dès lors une source importante d’information pour les personnes intéressées par le concile. N’ayant pas de correspondant au Vatican, c’est à travers une perspective locale, assumée principalement sous forme d’éditorial et de reportage, que Le Nouvelliste traite de la préparation du concile. L’A., par son analyse des différents textes publiés dans le quotidien, nous présente une presse locale qui, étant éloignée des événements se déroulant à Rome, tente d’associer le thème de l’unité des chrétiens avec l’actualité internationale, imprégnée de la guerre froide.

Enfin Jacinthe Richard, par une étude des mandements, lettres pastorales et autres documents officiels du diocèse de Nicolet de 1959 à 1966 (p. 99-120), nous conduit aux préoccupations d’un évêque, face à un concile bien particulier. Après une analyse quantitative de la place des textes touchant le concile dans le corpus étudié, l’A. démontre comment la liturgie prend une place prépondérante pour ce pionnier de la réforme liturgique. C’est par le thème de l’unité, possible grâce à la liturgie, que l’évêque de Nicolet invite ses prêtres et ses fidèles à entrer dans l’esprit du concile. Jacinthe Richard termine sa recherche par une présentation de la façon dont Mgr Martin entendait préparer la mise en application des décisions du concile. La formation et l’information semblent être les fers de lance de cette mise en application.

Une longue introduction de Gilles Routhier situe la contribution de ces cinq chercheurs travaillant à l’échelle diocésaine, dans l’ensemble des travaux sur Vatican II. C’est par des recherches de cette nature que nous aurons une meilleure idée de ce que fut cet événement fort complexe et unique qu’est le concile Vatican II.

Michel Mondou

Monographies

14. Knut Wenzel, Kleine Geschichte des Zweiten Vatikanischen Konzils. Herder, Freiburg im Breisgau, 2005, 256 p.

Knut Wenzel l’avoue dès le départ : écrire une « petite histoire » de Vatican II n’est guère possible. S’il le fait quand même, c’est en raison d’une certaine nécessité : il faut à la fois introduire à l’événement historique que fut Vatican II et en présenter une certaine synthèse. Le livre repose donc sur une « seconde naïveté », qui ose interpréter le concile d’une manière cohérente. Cette approche est consciente de devoir stimuler les recherches et les débats au lieu de les clore.

Wenzel situe d’abord le concile dans son contexte historique (p. 7-21). C’est l’initiative unique de Jean XXIII, qui rendit possible le concile. Pour exprimer la vérité de la foi, le pape a donné au concile la liberté d’être responsable et créatif. Ce présupposé est une clé de lecture pour l’interprétation que donne Wenzel du concile. Il présente ensuite chacun des seize documents du concile. Après avoir brièvement esquissé l’histoire de chacun des textes, il analyse par la suite chaque document selon leurs énoncés théologiques les plus significatifs. Ce n’est pas le lieu ici de résumer toutes les présentations des seize documents, proposées dans cet ouvrage ; mentionnons plutôt quelques éléments qui contribuent à la cohérence de l’interprétation que Wenzel donne du concile. Ce faisant, il ne sous-estime d’ailleurs ni les incohérences entre certains documents, ni celles que l’on retrouve à l’intérieur de quelques-uns d’entre eux.

Avec Vatican II, l’Église se situe dans l’histoire. C’est d’abord la situation historique concrète qui sert de point de départ pour un nombre considérable d’énoncés conciliaires (cf., par exemple, à propos de Inter Mirifica, p. 48 et suiv., Unitatis Redintegratio, p. 91, Nostra Aetate, p. 135, et, naturellement, Gaudium et Spes, p. 179 et suiv.). Mais le concile est surtout marqué par une conscience de l’histoire du salut. Sacrosanctum Concilium décrit la liturgie comme une « pratique d’histoire du salut » (heilsgeschichtliche Praxis, p. 26 et suiv.). La réalité historique de l’Église est en lien avec « la volonté divine du salut devenu événement historique en Jésus-Christ » (p. 68, cf. aussi p. 92 à propos de Unitatis Redintegratio et p. 155 à propos de Dei Verbum). Notamment à travers le rôle des laïcs mis en relief par Apostolicam Actuositatem, l’Église entière a pris conscience de sa relation au monde en tant que création (p. 166, p. 168). C’est aussi une des perspectives nombreuses de Gaudium et Spes qui, loin d’avoir présenté une réponse toute faite, renvoie à la tâche énorme de développer une herméneutique qui inclut toutes les réalités du « monde », à commencer par la création et en prenant en considération ensuite toutes les dimensions de la vie humaine. Une Église qui se situe dans les réalités historiques doit assumer le dynamisme inhérent à l’histoire. Les résultats de l’histoire, par exemple la situation des Églises orientales (Orientalium Ecclesiarum, p. 86-89) ou encore le mouvement oecuménique (la situation confessionnelle en Allemagne justifie la place importante accordée à Unitatis Redintegratio, p. 90-106), nécessitent une réflexion théologique profonde. L’Église dans l’histoire, c’est aussi une Église missionnaire (Ad Gentes, cf. p. 222 et suiv.). Si l’homme est au centre de la volonté divine du salut, l’Église doit contribuer à sa formation spirituelle et culturelle, sans trop pouvoir séparer ces dimensions (Gravissimum Educationis). Il va de soi que tout ce qui est lié à la formation chrétienne en général et aux études théologiques (cf. Optatam Totius, p. 117 et suiv.) doit se fonder sur l’estime renouvelée pour l’Écriture Sainte, ce que met en valeur Dei Verbum (p. 145-159) en essayant d’assumer les notions de la révélation et de la foi. Finalement, on ne peut jamais traiter abstraitement de la vie concrète de l’Église, qui ne se joue jamais hors du temps. Mentionnons à titre d’exemple les réflexions de Wenzel sur la vie et la spiritualité des prêtres, notamment des prêtres diocésains (Presbyterorum Ordinis, p. 206-214).

Résumant son interprétation de Vatican II, Wenzel défend le caractère « ouvert » du concile. Mais ceci ne veut pas dire que le concile n’aurait pas mis en valeur « une option fondamentale ou bien un ensemble d’options fondamentales interdépendantes » (p. 235). La dimension missionnaire de l’Église, l’estime de l’homme, la compréhension de la foi et de la révélation, l’interprétation du monde qu’on a commencé à donner, mène Wenzel à une conclusion pertinente : « Le monde est théologiquement compris comme lieu où le salut par Jésus-Christ est annoncé à l’homme et où le salut a commencé d’être réalisé » ; c’est le lieu qui va être récapitulé dans la plénitude (p. 239).

Pour les jeunes générations de chrétiens qui doivent être initiés au concile à travers ce livre, un petit glossaire (p. 248-250), de courtes biographies de personnages clés (p. 250-253) ainsi qu’une bibliographie commentée (p. 254-256) sont fortement utiles.

Michael Quisinsky

15. Alexandra von Teuffenbach, Aus Liebe und Treue zur Kirche. Eine etwas andere Geschichte des Zweiten Vatikanums. Berlin, Morus Verlag, 2004, 151 p.

Alexandra von Teuffenbach nous propose une « histoire un peu différente » du concile Vatican II. Pour cela, elle rassemble des articles parus dans le journal allemand Tagespost (Würzburg) entre 2000 et 2002, revus et augmentés pour cette publication et précédés d’une préface d’Olaf Lezinsky (p. 7-9). L’introduction d’Alexandra von Teuffenbach (p. 10-23) contient des réflexions sur l’« esprit du concile » (p. 20). L’A., née après le concile, remarque à juste titre que les nouvelles générations de théologiennes et de théologiens doivent poser de nouvelles questions à l’historiographie et à l’interprétation de Vatican II (p. 21) ; de plus, ils auraient l’avantage de pouvoir consulter des archives sans parti pris, pari risqué si l’on songe au fait que, quelle que soit notre génération, aucun d’entre nous n’est dépourvu d’a priori et, en ce cas, vaut mieux arriver à les identifier. Deux chapitres traitent des questions qui concernent l’herméneutique conciliaire, question qui intéresse aujourd’hui de plus en plus de chercheurs, comme en témoigne le récent colloque tenu à Paris sur le sujet : l’un est une interprétation du « subsistit in » (Lumen Gentium 8) sujet sur lequel l’A. a écrit une thèse publiée récemment ; l’autre, intitulé « La résistance se forma au nord des Alpes » (p. 24-35), prône le dépassement des étroitesses qui auraient marqué l’historiographie du concile jusqu’ici. Enfin, un chapitre final (p. 145-149) plaide en faveur d’une interprétation conciliaire qui s’appuie en premier lieu sur les actes officiels et les comptes rendus des commissions conciliaires.

Dans les autres chapitres, Alexandra von Teuffenbach esquisse des portraits de neuf protagonistes du concile, prenant pour ainsi dire la relève de Jan Grootaers qui s’était lui aussi prêté au genre[8]. Digne de mérite est l’effort de l’A. pour honorer la mémoire de quelques-uns d’entre eux qui risquent d’être oubliés dans la phase actuelle de l’historiographie conciliaire. Ainsi, des personnages tels que Sebastian Tromp (p. 36-47), Otto Semmelroth (p. 57-66), Heribert Schauf (p. 93-101) et le cardinal Alfredo Ottaviani (p. 102-115) représentent en effet toute une génération de théologiens et d’ecclésiastiques ayant consacré leur vie à servir l’Église. Notamment le portrait de Semmelroth nous fait découvrir un acteur du concile comme il y en avait en grand nombre : pratiquement passé inaperçu du grand public, les théologiens de « second rang » (p. 58) étaient néanmoins une sorte de colonne vertébrale des travaux conciliaires. À travers les portraits du cardinal Augustin Bea (p. 67-73), des papes Jean XXIII (p. 74-82) et Paul VI (p. 83-92), Alexandra von Teuffenbach veut avant tout relever certains aspects qu’elle juge sous-estimés dans l’historiographie du concile. Il serait ici intéressant de comparer ces portraits à ceux que Grootaers a faits des mêmes personnages. Le portrait du cardinal Joseph Frings (p. 137-144) commence avec un appel à consulter les archives. Celui de Karl Rahner (p. 115-136) renvoie à un souci de l’A. sous-jacent à plusieurs autres chapitres : l’interprétation du concile serait trop influencée par les vues de certains théologiens (p. 116, cf. aussi p. 93) et certaines écoles d’historiographie, notamment celle de l’Istituto per le scienze religiose di Bologna (p. 17-19, 109).

Les réflexions proposées par l’A. concernant l’herméneutique conciliaire méritent attention, parce qu’elles renvoient à quelques questions importantes. Parmi les clarifications souhaitées par l’A. dans l’interprétation du concile et stimulées par ses remarques critiques on nomme, à titre d’exemple, le caractère « pastoral » du concile, qui n’est peut-être pas si facile à opposer à la « doctrine » qu’il n’y paraît dans certains passages (p. 97, 105) ; ou encore une compréhension de la « Tradition » qui articule plus soigneusement que l’A. ne le fait (p. 88) la relation mutuellement féconde entre foi vécue et doctrine dans l’histoire de l’Église. L’A. affirme : « Le dépôt de la foi ne devrait pas être moderne, mais vivant » (p. 34). Or nous touchons là au problème central de Vatican II qui est aussi celui de toute la vie deux fois millénaire de l’Église : pour sauvegarder le dépôt de la foi, ne faut-il pas chercher une façon chrétiennement responsable et fidèle de vivre et proposer la foi selon des situations différentes ? N’est-ce pas cela aussi la « traditio », transmission de la foi ? Finalement, l’historiographie du concile ne peut pas renoncer à mettre en rapport ce qui se passait à Rome et la « mémoire » du peuple chrétien. Celle-ci dépasse les documents gardés dans les archives, comme l’A. le remarque à juste titre en traitant du cardinal Frings (p. 144). Reste à savoir quels sont les enjeux de ce fait herméneutique parmi les multiples facettes de la réception du concile.

La publication de cet ouvrage est une contribution au débat actuel sur l’herméneutique du concile et il est à souhaiter que ce débat trouve un lieu qui permette une véritable discussion sur le sujet.

Michael Quisinsky

16. Philippe Bordeyne, L’homme et son angoisse. La théologie morale de « Gaudium et spes ». Paris, Les Éditions du Cerf (coll. « Cogitatio Fidei », 240), 2004, 426 p.

Dans l’ensemble de la production sur Vatican II, l’ouvrage de Philippe Bordeyne se démarque par le fait que nous avons affaire ici à une interprétation proprement théologique de Vatican II. Il ne s’agit ici ni de refaire l’histoire de la constitution Gaudium et Spes, ni d’offrir un nouveau commentaire de ce texte conciliaire, genres le plus souvent empruntés, mais d’un essai de relecture pour essayer de dégager l’originalité du geste de théologie morale qu’on y trouve. C’est en ce sens que l’on peut dire que l’ouvrage de Philippe Bordeyne est vraiment original dans l’ensemble des recherches actuelles sur Vatican II. Toutefois, même en se démarquant de ces deux approches dominantes, l’A. ne renonce pas pour autant à l’histoire de la rédaction de la constitution, ni à l’étude de son texte. Ici, l’histoire, qui ne se propose pas comme l’objet propre de la recherche, croise l’interrogation théologique et la nourrit, et l’étude du texte, plutôt qu’être monopolisée par l’interprétation d’un énoncé, d’un article ou d’un chapitre de la constitution, est transversale et orientée par la thématique de l’angoisse. Aussi, on peut considérer que la théologie morale de Gaudium et Spes surgit au croisement d’une recherche historique et textuelle stimulées par une interrogation théologique définie par l’axe thématique de l’angoisse. Cette construction originale conduit Philippe Bordeyne à engager d’abord un premier parcours qui consiste à suivre le thème de l’angoisse au fil du texte (chapitre 1). Ici, l’analyse littéraire du vocabulaire puis l’analyse linguistique occupent le devant de la scène. Prenant le relais, le chapitre 2 adopte davantage le point de vue de l’histoire de la rédaction, tentant de retracer, à travers les diverses étapes de l’iter conciliaire de la constitution, la généalogie de l’intérêt pour l’angoisse dans Gaudium et Spes. En s’appuyant principalement sur des fonds français (Ménager et Haubtman), l’auteur examine comment ce motif, d’abord absent du De ordine morali de la phase préparatoire, est apparu dans les premiers schémas et a fini par s’imposer dans les rédactions subséquentes, passant d’une simple tactique d’accrochage des auditeurs ou d’une stratégie de communication à une manière de désigner la situation de l’homme dans l’histoire. Ainsi, l’angoisse apparaît comme « une clé herméneutique de l’histoire mouvementée du schéma XIII » (p. 85). Porté au rang de « concept structurant de Gaudium et Spes » ou de « clé d’intelligibilité de son discours » (p. 172), l’angoisse contribue ensuite (chapitre 3) à reconstruire le projet de théologie morale de la constitution. Sous le titre « Une logique théologale de la responsabilité », la thématique de l’angoisse est mobilisée pour interpréter Gaudium et Spes. Le lecteur, après avoir été plongé dans l’ambivalence de sa condition, se découvre convoqué à répondre et l’Église elle-même mise en demeure de mettre à la disposition de l’humanité ses ressources pour répondre à l’angoisse qui naît de cette expérience ambivalente. Enfin, à quarante ans de la clôture du concile, le dernier chapitre se propose d’élaborer une interprétation renouvelée de la constitution.

Les puristes trouveront sans doute que l’histoire de la rédaction du texte conciliaire comporte certaines déficiences, qu’il faudrait apporter certaines nuances ici ou là et que l’on aurait eu intérêt à ne pas se limiter aux sources françaises (et d’un petit groupe de Français) si l’on ne veut pas avoir une vue trop partielle (partiale) de cette rédaction, etc. Toutefois, il m’est arrivé, à la lecture de cet ouvrage, de me dire qu’il s’agit probablement de ce que j’ai lu de plus original sur Gaudium et Spes au cours des dernières années. Cela me disait qu’il est possible de pratiquer une lecture théologique d’un texte conciliaire et de lui faire donner un son neuf. Cela me suggère aussi que le commentaire des textes conciliaires est un genre à renouveler en profondeur et que les études sur des énoncés particuliers des textes conciliaires ont des limites évidentes. Certes, l’étude est dominée par un axe thématique évident, mais on est loin des thèses sur le statut des religions non chrétiennes dans les textes de Vatican II ou sur la coresponsabilité entre prêtres et laïcs. Ici, le matériau est interrogé à partir d’une problématique théologique construite et le résultat est original et stimulant. Certes, cet ouvrage important pour la compréhension de Gaudium et Spes n’en saisit qu’une dimension, son projet de théologie morale, mais il ne se limite pas à cet aspect, abordant tant d’autres questions agitant la rédaction de ce document si complexe. Il fait amplement la démonstration que nous n’avons pas fini d’en épuiser la richesse.

Gilles Routhier

17. Hans Küng, My Struggle for Freedom. Memoirs. Grand Rapids, Michigan, William B. Eerdmans Publishing Co., 2003, xviii-478 p.

Le présent volume des mémoires de Hans Küng couvre une période beaucoup plus longue que celle du concile Vatican II (1934-1968), mais l’essentiel se rapporte à la période conciliaire et à la première réception de Vatican II. De là vient l’intérêt de cet ouvrage, même si Küng, qui a été proche de l’événement conciliaire et l’a suivi de près, n’a jamais été membre d’une des nombreuses commissions chargées d’élaborer l’un des documents adoptés par le concile Vatican II. Les personnes intéressées par le concile Vatican II et ces années effervescentes qui ont marqué l’Église catholique sont sans doute curieuses de connaître le point de vue de cette figure marquante et abondamment médiatisée du catholicisme contemporain. Le genre « mémoire », comme les biographies autorisées, est cependant risqué, les intéressés étant souvent tentés de se mettre en valeur plutôt que de construire de manière distanciée et critique le récit des événements auxquels ils ont participé. Pour peu qu’ils aient pratiqué l’enquête orale auprès de témoins du concile ou recueilli des récits construits des années après les faits, les chercheurs ont appris à se méfier des récits dont les faits rapportés, souvent arrangés au bénéfice du narrateur, ne concordent pas avec ce que l’on trouve dans les fonds d’archives et ne résistent pas à la confrontation avec les sources. L’historien du concile préfère de loin le document historique, le journal conciliaire qui n’était pas rédigé pour être publié ou pour faire entrer son auteur dans la légende. Malgré cette appréhension, je me suis lancé avec avidité dans la lecture de ce pavé, sans jamais le regretter tant le style est alerte et le récit passionnant, mais sans y trouver cependant une information sûre, que l’on puisse contrôler et harmoniser avec d’autres sources.

À coup sûr, Hans Küng sait raconter et il a l’art de se mettre en scène. Communicateur hors pair, il captive son lecteur, sachant nouer les drames, surprendre et ménager des coups de théâtre. Toutefois, si l’on ne s’ennuie pas à lire celui qui a été mêlé à tant de choses au cours de ces années, le chercheur reste un peu sur sa faim. Comme c’est le cas après la lecture des nombreux ouvrages autobiographiques du cardinal Suenens, en particulier ses Souvenirs et espérances, le lecteur finit pas se demander si toute l’entreprise n’est pas de mettre en valeur un homme, qui a fait de grandes choses, certes, mais qui, souvent, n’arrive pas à reconnaître le rôle des autres protagonistes des événements. Comme c’est aussi le cas pour les mémoires du cardinal Suenens, on relève un certain nombre d’erreurs de fait et des imprécisions. Enfin, à l’occasion, l’auteur ne manque pas d’être polémique ou de régler un peu ses comptes avec des compagnons de route, l’occasion étant parfois trop belle pour ne pas la prendre.

Malgré tout, ce livre vaut le détour et présente un point de vue bien personnel sur cette traversée de l’Église catholique en ajoutant parfois à l’information déjà disponible. En tout cas, il s’agit d’un récit qui ne manquera pas d’intéresser le lecteur. Un important index onomastique, fort utile, donne un caractère scientifique à un ouvrage qui, par ailleurs, se lirait comme un roman.

Gilles Routhier

18. Jean-Paul Messina, Évêques africains au concile Vatican II (1959-1965). Le cas du Cameroun. Yaoundé, Presses de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) ; Paris, Éditions Karthala (coll. « Chrétiens en liberté/Questions disputées »), 2000, 198 p.

Malgré quelques articles[9] et la publication des notes conciliaires du dominicain Bernard Olivier, on attend toujours un travail de fond sur les évêques africains à Vatican II. Cette attente gonflait sans doute notre espérance au moment d’entreprendre la lecture de l’ouvrage de J.-P. Messina, mais nous avons dû rapidement en rabattre. En effet, de la page couverture, il ne faut pas retenir le titre principal qui s’affiche en caractère gras, mais le sous-titre en petits caractères que plusieurs lecteurs n’auront probablement pas aperçu. Le premier chapitre sur les voeux des évêques dans l’histoire du concile Vatican II traite, en une page et demie et en fournissant essentiellement des statistiques tirées des Acta, des voeux des évêques d’Afrique avant d’analyser, en 13 pages, les voeux des évêques du Cameroun. Dommage que l’analyse n’ait pas été à la hauteur de ce que nous ont déjà offert, sur les vota des évêques africains, les historiens Soetens et Prud’homme[10].

Le second chapitre, certainement plus original mais sans doute trop bref pour permettre un véritable approfondissement (14 p.), nous fait appréhender un peu les idées qui travaillaient les Églises d’Afrique avant l’ouverture de Vatican II en examinant les initiatives prises par la Société africaine de culture et nous permet de saisir, au moins de manière générale, l’émergence de la théologie africaine. De là, on passe à un troisième chapitre, encore plus bref (moins de 6 pages), plein de banalités, au milieu duquel on trouve la liste des évêques d’Afrique qui ont participé aux travaux préparatoires du concile.

La deuxième partie, qui devait traiter de l’épiscopat du Cameroun dans la phase conciliaire, s’ouvre par un chapitre sur l’organisation de l’épiscopat d’Afrique au concile. Là encore, on trouve bien des banalités (l’ordre de promulgation des textes conciliaires, par exemple), mais finalement le lecteur qui voudrait ajouter à ce qu’il peut connaître par ailleurs sur la Panafricaine, qui a joué un rôle non négligeable à Vatican II, reste sur sa faim. Cette pauvreté vient sans doute du fait que ce travail ne repose apparemment sur la consultation d’aucun fonds d’archives africain sur cette période. Le reste du volume s’intéresse aux seuls évêques du Cameroun et, en particulier, à Mgr Zoa. Là encore, le travail repose essentiellement sur des sources imprimées, les plus fréquentes étant les Acta, les ICI, la revue diocésaine de Yaoundé, etc., hormis un dossier de correspondance tiré des archives de la Centrale diocésaine des oeuvres de Yaoundé.

On peut dire que l’on est toujours dans l’attente d’un ouvrage qui fera le point sur la participation des évêques africains (ou au moins de quelques-uns d’entre eux) à Vatican II. Cela manque cruellement et il est dommage que, faute de travaux historiques solides, leur contribution ne soit pas suffisamment mise en valeur.

Gilles Routhier

19. Jean-Paul Messina, Jean Zoa, prêtre, archevêque de Yaoundé 1922-1998. Préface de Mgr Owono Mimboé, évêque d’Obala, postface du cardinal Bernardin Gantin. Paris, Éditions Karthala (coll. « Mémoire d’Églises »), 2000, 298 p.

Même si cet ouvrage couvre l’ensemble de la vie de Jean Zoa (1922-1998), nous nous limiterons, dans le cadre de cette chronique, à n’examiner de près que les pages 70 à 89 qui se rapportent spécialement à sa participation à Vatican II. Sur le plan historiographique, cette section s’inscrit dans la tendance actuelle à publier des articles sur la contribution de tel ou tel évêque à Vatican II. Certes, cette section du volume n’est pas détachable du reste, sa formation et son élection dans la controverse comme archevêque de Yaoundé au cours de la phase préparatoire du concile, et ses efforts pour mettre en oeuvre Vatican II au cours des années qui suivirent le concile.

On regrettera que dans la partie consacrée à Vatican II, on apprenne aussi peu de choses sur sa participation à la commission De Missionibus et à la sous-commission sur les signes des temps du schéma XIII. De même, nous ne sommes pas en mesure, à la suite de cette lecture, d’en savoir davantage sur la Panafricaine, pas plus du reste que sur les relations entre les évêques du Cameroun, dont certains jouèrent un rôle d’une certaine importance à Vatican II.

Gilles Routhier

20. Alois Greiler, Das Konzil und die Seminare. Die Ausbildung der Priester in der Dynamik des Zweiten Vatikanums. Leuven, Paris, Dudley, Mass., Peeters Publishers (coll. « Annua Nuntia Lovaniensia », XLVIII), 2003, liii-386 p.

Benoît XVI le constatait le 28 octobre 2005, date anniversaire de l’adoption finale de quelques textes conciliaires, la mémoire ecclésiale risque de ne pas retenir quelques documents conciliaires considérés comme mineurs. Optatam Totius est sans doute de ce nombre, même si, A. Greiler a raison de le rappeler en introduction en empruntant les termes mêmes du préambule du décret, le renouveau de l’Église dépend largement de la formation des prêtres. Cela, tous les Pères conciliaires, tirant les leçons de la Réforme tridentine, en étaient conscients, même si l’attention accordée à ce décret au cours du concile et, plus encore, dans les études sur Vatican II, y compris dans l’Histoire de Vatican II, est relativement peu importante. De plus, et encore une fois Greiler a vu juste, dans l’opinion catholique (et non chez les spécialistes), les débats postconciliaires portent davantage sur la « crise des prêtres », phénomène trop peu étudié, et sur le célibat, que sur d’autres questions autour desquelles les études sont pourtant abondantes. Ces deux faits à eux seuls justifiaient une étude approfondie sur la rédaction du décret Optatam Totius, étude, du reste, fort bien conduite par A. Greiler.

Ce document « mineur » doit aussi être rangé au nombre des « tard venus », suivant l’expression de J. Grootaers, même si son histoire s’enracine dès la phase antépréparatoire comme on nous le fait découvrir ici. En fait, l’ouvrage de Greiler nous présente plus que l’histoire de la rédaction de ce texte conciliaire puisqu’il la déborde par les deux bouts. En effet, s’ouvrant par un parcours panoramique sur la formation des prêtres et sur leur travail avant le concile Vatican II, il s’étire jusqu’à la publication de la Ratio fundamentalis en 1970, prolongement du décret, même s’il ne couvre pas la période effervescente et pleine de tension que représentent les années 1967-1970, ni n’aborde la délicate question du célibat sacerdotal qui connaît un moment fort de discussion au cours de l’après-concile, à l’occasion de l’encyclique de Paul VI sur le sujet en 1967. Enfin, plus qu’une histoire de la rédaction, l’ouvrage offre, au moins à la fin, un bref commentaire théologique du décret, faisant apparaître ses enseignements principaux.

Malgré la place occupée par ce décret dans l’histoire de Vatican II, sa rédaction n’en est pas moins fascinante ni moins significative lorsque l’on veut arriver à saisir les dynamiques internes du concile, les résistances, le rapport entre les diverses commissions, entre les commissions et l’assemblée, les commissions et les autres organismes directeurs du concile (secrétariat général, présidence, pape), etc. Mais au-delà, comme le souligne Greiler, la rédaction de ce schéma reflète le changement pastoral et théologique intervenu au cours du concile.

Alois Greiler, qui a pu bénéficier d’une source documentaire de première importance (les archives de Denis Hurley, membre de la commission conciliaire), a conduit son travail de manière méthodique, rassemblant une littérature importante (sans doute la plus polyglotte des ouvrages recensés dans la présente chronique) doublée de la consultation de plusieurs fonds d’archives et de contacts avec plusieurs membres ou periti de la commission.

Le plan de l’ensemble est fort simple. La première partie, après avoir évoquée la situation d’avant le concile (formation et ministère des prêtres), s’intéresse à la période préconciliaire : les vota des évêques et ceux de la congrégation des séminaires et de l’Université du Latran. On est étonné par le nombre de propositions retenues (547) qui, d’après l’Analyticus conspectus, touchent à plusieurs questions : les études (la formation biblique et philosophique, la méthode scolastique, la formation pastorale, les diverses disciplines), la formation spirituelle des séminaristes, le célibat, la direction des séminaires et la discipline, etc. Plus étonnant encore nous semble l’écart entre les vota des évêques, ouverts à certaines évolutions (en particulier pour que la spiritualité sacerdotale corresponde aux nécessités du monde moderne, pour que la formation pastorale soit plus accentuée et que les méthodes de formation soient adaptées aux temps modernes) et les Quaestiones remises à la commission. Cette première partie examine également le travail de la commission préparatoire, sa composition et le résultat de son travail, en particulier le schéma sur les séminaires, peu convaincant, pour ne pas dire davantage.

La deuxième partie, le temps du concile, suit, de manière chronologique et en quatre chapitres, le déroulement du concile et nous fait passer à travers toutes les évolutions et versions du texte, du texte « B » (1962-1963) au texte « G » en 1965. Inutile ici de reprendre tout cet iter dans le détail : les élections de la nouvelle commission qui ne la renouvelle que pour une petite moitié, le déroulement des quelques réunions plénières de celle-ci, la première ayant lieu seulement en décembre 1962 et la deuxième en mars 1963. C’est dire que les choses avançaient lentement et que beaucoup de résistances devaient être surmontées. Ce n’est finalement qu’à la deuxième session que l’on s’engage véritablement dans un changement de modèle, le texte recevant les animadversiones des Pères, mais n’étant discuté pour la première fois in aula qu’en novembre 1964.

Dans la troisième partie, beaucoup plus brève, l’auteur s’attache, dans un premier chapitre, à relever les points saillants sous la forme d’un commentaire génétique du texte final. Chapitre par chapitre, Greiler note les changements de perspectives : au no 1, par exemple, il remarque qu’avant la phase préparatoire, toute compétence pour une Ratio appartenait à la Congrégation pour les séminaires et que le texte final confie cette responsabilité aux conférences épiscopales, sous réserve d’approbation du Siège Apostolique. Optatam Totius recueille ainsi un des résultats fondamentaux du concile, notamment la remise en lumière de l’Église locale.

Le deuxième et dernier chapitre de cette troisième partie présente des pistes de conclusion et d’évaluation. Dans un premier temps, l’auteur évoque les gagnants et les perdants du processus conciliaire au cours de la rédaction du texte, de même qu’une brève évaluation du travail de la commission conciliaire. Ensuite, l’auteur s’arrête sur les résultats et les limites du texte final.

Cet ouvrage, consacré à la formation des prêtres, s’intéresse à un décret conciliaire trop souvent négligé et dont l’importance est sous-estimée. En effet, les prêtres, que l’on peut comparer aux cadres intermédiaires de grandes institutions, sont ceux sur qui devaient reposer par la suite le renouveau annoncé par le concile. Les experts en gestion ont raison d’attirer notre attention sur le fait qu’aucune réforme qui n’est pas endossée par les cadres intermédiaires n’a de chance d’aboutir. Dans le cas de Vatican II, je ne suis pas sûr que l’on ait suffisamment prêté attention à cette règle, même si l’on avait en mémoire le souvenir de la réforme tridentine. Les prêtres, en première ligne au cours des années postconciliaires, ont été les médiateurs entre les fidèles, les pressions du terrain et les mots d’ordre conciliaires et postconciliaires. Les réformes proposées par Optatam Totius dans le domaine de leur formation, de leur spiritualité et de leur discipline, étaient-elles suffisantes pour leur permettre d’affronter la tempête ? La question peut être posée. Souhaitons surtout que l’étude d’A. Greiler soit suivie d’un examen plus approfondi de la réception de ce décret, non seulement dans la nouvelle Ratio, mais également dans la pratique.

Gilles Routhier

21. Günther Wassilowsky, Universales Heilssakrament Kirche. Karl Rahners Beitrag zur Ekklesiologie des II. Vatikanums. Innsbruck, Tyrolia Verlag (coll. « Innsbrucker theologische Studien », 59), 2001, 480 p.

Parmi tous les ouvrages de langue allemande sur le concile Vatican II publiés au cours des dernières années, celui de Günther Wassilowsky se démarque nettement. Même si le propos est systématique et de nature théologique, l’auteur ne craint pas de mener sa recherche en suivant un parcours historique de grande qualité et de s’adonner à un sérieux travail dans les archives.

La première partie (Prolegomena) constitue en fait de très longs prolégomènes (l’équivalent de 3 chapitres, 164 p.) où l’auteur situe sa recherche sur la contribution conciliaire de Karl Rahner en matière d’ecclésiologie. Ces prolégomènes s’avèrent par la suite indispensables, car ils déterminent le reste de la thèse. L’A. s’intéresse en particulier à situer Vatican II dans la continuité ou la discontinuité historique. Probablement que, déjà dans ce premier chapitre, l’influence de Rahner lui fera opter davantage pour la continuité, s’éloignant ainsi du critère herméneutique avancé par G. Alberigo d’une compréhension de Vatican II avant tout comme un événement. En fait, comme on le verra à partir de la p. 38, au cours de la phase préparatoire, K. Rahner n’avait pas d’attentes démesurées par rapport au concile et se demandait ce qui pourrait bien sortir d’une assemblée d’une telle envergure. Il était loin de partager l’euphorie qui régnait à la suite de cette annonce. Ce concile ne pouvait pas définir un nouvel enseignement, mais comme institution, il devait reconnaître, discerner et recevoir l’oeuvre de l’Esprit dans la vie du peuple de Dieu (p. 54-58). Ainsi, le concile ne marquerait pas une discontinuité, mais devait recueillir et recevoir ce qui était déjà présent dans la vie de l’Église. Cette conception fort intéressante de Rahner, qui articule en quelque sorte synodalité des Églises locales et conciliarité des Églises à travers la collégialité des évêques, mérite attention. De plus, cette manière de concevoir le concile situe la réception dans un mouvement circulaire plutôt que de la comprendre simplement comme un processus linéaire qui intervient seulement une fois le concile terminé. Toutefois, une telle conception ne peut pas à elle seule rendre compte de ce qui s’est passé à Vatican II et ne peut pas non plus expliquer un fait étonnant : comment se fait-il qu’à certains moments de la vie de l’Église (ou d’une institution), ce qui est présent dans le peuple de Dieu est reçu et accueilli alors que cela n’arrive pas à d’autres moments ? Ceci dit, la conception rahnérienne du concile contribue probablement plus qu’il n’y paraît à orienter l’étude de Wassilowsky, qui inscrit dans un « développement » ou une « évolution » de la doctrine l’ecclésiologie de Vatican II, qui n’assumerait en quelque sorte que ce qui était déjà élaboré. Ainsi, le chapitre 3 de ces prolégomènes (p. 103-164) est consacré aux développements ecclésiologiques en Allemagne au cours de la période qui précède le concile. La théologie sociétaire épuisée est d’abord équilibrée par celle du corps mystique, mais cette image de l’Église se montre elle-même insuffisante pour articuler de manière fructueuse la dimension visible de l’Église et sa dimension spirituelle, si bien que de nouveaux développements sont appelés, notamment la théologie de l’Église comme sacrement, surtout après la Deuxième Guerre mondiale. Ce concept apparaissait alors mieux en mesure d’articuler ces deux dimensions, même si le concept de sacrement en cause demeure assez mal défini, comme on le souligne ici.

L’A. distingue bien — et cela est important — deux approches théologiques de l’Église comme sacrement, celle d’O. Semmelroth et celle de Rahner. Au-delà de ces deux auteurs, on a certainement affaire à une nébuleuse, Semmelroth apparaissant comme un catalyseur rendant possible ce développement qui sera repris par plusieurs auteurs (p. 154-163). Toutefois, comme le précisera la note 354, Rahner se distancera de Semmelroth, évitant d’utiliser à propos de l’Église le terme de « Ursakrament », en particulier à la suite du concile.

Après ces prolégomènes qui situent l’enseignement ecclésiologique de Vatican II dans la continuité avec les développements ecclésiologiques de l’après-guerre en Allemagne, le premier chapitre aborde de front la contribution de Rahner à l’élaboration des deux premiers chapitres de Lumen Gentium. Par ailleurs, Rahner a lui-même contribué au débat sur la collégialité, le diaconat, la théologie de l’Église locale, le ministère d’enseignement, etc. La première partie de ce chapitre discute de l’activité de Rahner avant le premier débat ecclésiologique du concile, notamment ses avis au cardinal König, ses concertations préconciliaires, à Mainz, avec des collègues théologiens et les différents échanges entre évêques de langue allemande au sujet des schémas. On voit ici se construire une équipe qui intégrera Rahner, Semmelroth, Grillmeier, Volk, Ratzinger et quelques autres, relayée au niveau de l’épiscopat par quelques grands cardinaux, König, Frings, Döpfner. Ce n’est pas l’équivalent de la Squadra Belga, mais nous sommes en présence d’un groupe cohérent qui agira de manière concertée, surtout au cours de la première session du concile. Cette discussion nous mène à la présentation du « Plan Rahner » pour le concile, activité à la fois critique (animadversiones détaillées du schéma sur l’Église avec Semmelroth — données en annexe) et constructive (élaboration de textes de remplacement). L’activité critique a probablement été plus efficace à cette étape, car le remplacement des schémas par de nouveaux sans prise en compte de ceux élaborés par les commissions préparatoires semblait être une solution radicale aux yeux de plusieurs. Déjà dans cette critique très élaborée du De Ecclesia, Rahner soulignait que l’Église devait être présentée comme sacrement du salut. Ces critiques ont été substantiellement reprises par les trois interventions des évêques de langue allemande (en particulier König) qui ont pris la parole, en décembre 1962, lors du premier débat ecclésiologique de Vatican II (p. 264-276).

Le chapitre deux, sur la reconstruction historique (ses trois versions) de ce qui allait être connu par la suite comme le schéma allemand, est d’un grand intérêt et représente un nouvel apport dans l’histoire du De Ecclesia qui, jusqu’ici, est sans doute trop centrée sur la contribution de G. Philips et de l’équipe belge (qui inclut un certain nombre de non-Belges). La reconstruction des allers et retours entre les différents textes en circulation, au cours de cette « seconde préparation » de Vatican II, et les influences mutuelles des deux équipes est fascinante. On retiendra de ce schéma la structure trinitaire de son prologue qui situe l’Église dans l’économie du salut, la présentation de l’Église comme « sacrement du salut » qui permettait de la penser dans un monde travaillé par un processus de globalisation, le recours à une diversité d’images bibliques qui aboutit à la concevoir comme « mystère ».

Le chapitre trois sur la réception de ce schéma allemand dans les travaux du concile est également d’un grand intérêt. Ici, on voit à quel point il y a interaction entre les différents apports qui finissent par former un grand fleuve. Les tableaux des pages 367 et 369 l’illustrent à souhait. La limite de ce chapitre est sans doute de se ramener l’étude de la réception de la conception de l’Église comme sacrement du salut aux seuls travaux de la commission doctrinale. En effet, en finale, on ne peut interpréter cette idée seulement à partir des discussions en commission, car ce sont bien les Pères du concile, et pas simplement les membres de la commission doctrinale, qui l’ont reçue et qui l’ont remodelée. Ici, on fait l’impasse sur les débats in aula, alors que les interventions portant sur cette idée sont de nature à en modifier la compréhension. Quoi qu’il en soit, déjà en commission, le débat est réel, si bien que l’on va amender les premières formulations en optant pour l’expression veluti sacramentum.

Cet ouvrage, malgré ses limites, est d’un très grand intérêt et je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. Il est un exemple d’étude où se combine de manière très fructueuse théologie systématique et histoire. Il est aussi important du fait qu’il montre à quel point la contribution des Allemands — de Rahner en particulier — fut décisive dans l’élaboration des deux premiers chapitres du De Ecclesia. Il vient relativiser un peu l’exaltation parfois trop unilatérale de la contribution de G. Philips au De Ecclesia, en en faisant pratiquement le rédacteur. Le travail sur sa réception par le concile reste cependant à mi-chemin, ce que l’on peut regretter. De fait, l’idée de l’Église sacrement (qui apparaît déjà en filigrane dans le schéma sur la liturgie) sera reprise par la suite dans Ad Gentes, Gaudium et Spes, etc. Ces reprises représentent autant de réceptions conciliaires qui en corrigent en quelque sorte la portée et en précisent le sens. Il faudrait donc voir, pour une juste compréhension de l’expression, la réception qu’en fait le concile et pas simplement la compréhension qu’on en acquiert dans la commission doctrinale au moment de la discussion du De Ecclesia. Cela est important, puisque cette expression est aujourd’hui au coeur des discussions oecuméniques et constitue un enjeu de taille dans le dialogue entre catholiques et luthériens.

Nous ne possédons pas actuellement de monographie qui retrace l’histoire complexe du De Ecclesia, mais simplement des pièces de ce puzzle. Lorsqu’il s’agira d’écrire cette histoire, l’ouvrage de Wassilowsky constituera une pièce importante au dossier, à moins que lui-même relève le défi d’écrire cette histoire. La présente contribution nous indique qu’il en serait capable… à moins qu’il ne préfère mettre en oeuvre une histoire doctrinale de la constitution, ce qui serait également indispensable.

Gilles Routhier

22. Pietro Pizzuto, La teologia della rivelazione di Jean Daniélou. Influsso su Dei Verbum e valore attuale. Roma, Editrice Pontificia Università Gregoriana (coll. « Tesi Gregoriana », série « Teologia », 96), 2003, 624 p.

Le présent volume est une thèse de doctorat sur la théologie de la révélation de Jean Daniélou réalisée sous la direction de J. Wicks, bien connu entre autres pour ses travaux sur le Dei Verbum et sur le P. Smulders. L’ouvrage est divisé en trois grandes parties : une première sur la contribution de Daniélou à la constitution dogmatique Dei Verbum, une seconde sur la pensée de Daniélou sur la révélation et une troisième partie sur la pertinence de Daniélou pour la réflexion théologique actuelle. Pizzuto ajoute en annexe quelques documents provenant du Fonds Daniélou qu’on trouve dans les archives jésuites de France.

La structure de l’ouvrage ne coule pas de source. L’auteur a choisi de nous parler tout d’abord de la contribution de Daniélou au document conciliaire sur la révélation. C’est dans un deuxième temps seulement qu’il nous présente la pensée du théologien jésuite sur la révélation, dont la plus grande partie précède le concile. En d’autres mots, sur le plan chronologique il me semble qu’il aurait été plus utile pour le lecteur de connaître d’abord la théologie de Daniélou et pour en mesurer dans un deuxième temps l’influence sur le concile. Dans la troisième partie, l’auteur analyse quelques thèmes de la pensée de Daniélou dans la réflexion théologique d’aujourd’hui. Les trois parties semblent plus ou moins intégrées les unes aux autres.

Dans la première partie, intitulée « La théologie de la révélation de Jean Daniélou dans le contexte du concile Vatican II », l’auteur tente de cerner la contribution du jésuite aux travaux conciliaires. Daniélou revendique la paternité du chapitre premier du schéma soumis par Mgr Garrone en novembre 1962. Par la suite, Pizzuto retrace l’évolution du schéma qui a pour effet de marginaliser la contribution de Daniélou plutôt que de la mettre en évidence. Au fil de son analyse, il fait ressortir à plusieurs reprises la question de la révélation et des autres religions, sur laquelle Daniélou faisait certes figure de pionnier dans le monde catholique. Néanmoins, l’auteur ne revient pas de manière systématique sur cette question.

La seconde partie de l’ouvrage est de loin la plus intéressante. L’auteur fait une présentation systématique de la théologie de Daniélou sur la révélation. Le chapitre 2 rappelle les prémisses de la théologie de Daniélou à savoir la primauté du mystère de Dieu et l’incapacité de l’homme à en avoir une connaissance. Les quatre chapitres suivants proposent une vision organique de sa théologie, distinguant la révélation cosmique, la révélation positive, la transmission de la révélation et l’intériorisation de la révélation. La révélation cosmique correspond à ce qu’on entend par révélation naturelle, mais Daniélou préfère l’adjectif cosmique ou païenne à naturelle parce que, dit-il, le mot naturel renvoie à l’idée d’un accès immédiat au divin selon lequel les religions l’exprimeraient à l’état pur. Or, les religions sont toujours des élaborations. La perspective développée ici par Daniélou s’inscrit dans le champ de la théologie des Pères de l’Église qui voyaient les révélations naturelles de Dieu comme une préparation à l’évangile. La révélation positive correspond à la révélation de Dieu au peuple élu. Elle constitue une discontinuité dans l’histoire en tant que surgissement du divin et donne lieu, par le fait même, à un mouvement historique. Pizzuto distingue en troisième lieu la révélation en tant que transmise. Il y rassemble les travaux de Daniélou sur la médiation de la révélation à travers la parole, l’Église et le témoignage ecclésial. Au passage, l’auteur évoque également les débats de Daniélou avec l’oeuvre de Cullmann. Enfin, en quatrième lieu, Pizzuto met en perspective ce qui constitue selon lui la plus grande originalité de Daniélou, à savoir l’intériorisation de la révélation. Daniélou dépasse la perspective de la théologie spéculative qui s’intéresse à la révélation comme connaissance positive de Dieu. En fait, il se révèle directement à l’âme du croyant par un mouvement mystique. Encore une fois, Daniélou distingue la mystique païenne, qui est seulement recherche de Dieu, de la mystique chrétienne qui éprouve la présence d’un Dieu venant à la rencontre de l’homme.

Dans la troisième partie de l’ouvrage, l’auteur s’arrête à trois aspects de la théologie actuelle sur la révélation : le concept d’élection, l’accueil religieux de la révélation et la nouvelle religiosité par opposition à la perte de profondeur historique de la révélation chrétienne. Pourquoi l’auteur a-t-il choisi ces problématiques et non d’autres ? Dans quelle mesure peut-on y voir une réception de la pensée de Daniélou ? Les réponses que Pizzuto donne à ces questions ne sont pas claires. En fait, il passe sous silence une des problématiques théologiques actuelles des plus importantes dans laquelle il y a une véritable réception de l’oeuvre de Daniélou, à savoir les développements en théologie des religions. Tout au long de son ouvrage, l’auteur évoque à plusieurs reprises les questions relatives aux révélations de Dieu, néanmoins il ne revient pas sur ce sujet dans la troisième partie.

À l’intérieur des travaux sur Vatican II, l’ouvrage a l’avantage de nous exposer de manière systématique la pensée d’un important théologien français sur la révélation et d’un contemporain du concile. La première partie du livre n’est cependant pas convaincante en comparaison avec les autres travaux historiques sur le concile. Il faut dire cependant à la défense de l’auteur, qu’il n’est pas toujours facile de circonscrire la contribution d’un théologien au concile. Dans la plupart des schémas, le nombre d’acteurs et le nombre de versions étaient à ce point élevé qu’on pouvait difficilement insister de manière exclusive sur un auteur plutôt que l’autre. La procédure du concile avait pour effet d’enlever aux textes leur caractère personnel.

Pierre C. Noël

23. Bernard Minvielle, L’apostolat des laïcs à la veille du Concile (1949-1959). Histoire des congrès mondiaux de 1951 et 1957. Préface par Rosemary Goldie. Fribourg, Éditions Universitaires (coll. « Studia Friburgensia », série « Historica », 2), 2001, 495 p.

Le livre de Bernard Minvielle, publication de sa thèse de doctorat, vient combler un vide important dans les études historiques sur le concile Vatican II. À l’aide d’une douzaine de fonds d’archives différents, il examine en détail l’histoire des deux congrès mondiaux sur l’apostolat des laïcs de 1951 et 1957.

Il s’agit essentiellement d’une étude de type historique. Le livre est divisé en trois grandes parties : le congrès de 1951, la création du Comité Permanent des Congrès Internationaux sur l’Apostolat des Laïcs (COPECIAL) et le congrès de 1957.

Le livre dévoile au lecteur un foisonnement théologique et ecclésiologique important à l’aube du concile Vatican II et dont les thématiques ont été reprises dans l’aula conciliaire. Les acteurs de ces congrès sont les mêmes que ceux qu’on retrouvera dans toutes les discussions entourant la définition du rôle des laïcs à Vatican II. On pense ici, entre autres, à Philips, Congar, Tromp, Guano, Rahner, Courtney Murray, Pizzardo, etc.

La première partie sur le congrès de 1951 rappelle le bouillonnement qui le précédait. Déjà la question du rôle des laïcs était d’une importance cruciale. Minvielle rapporte le fait que le pape Pie XII avait modifié la position de son prédécesseur, parlant désormais de « collaboration » des laïcs dans l’apostolat de l’Église et non plus de participation. Néanmoins, en 1951, sur le plan théologique, il y avait encore assez peu de recherches formelles sur le statut du laïcat. Le congrès a permis de mettre en branle les premiers débats. On a commencé à voir se profiler les deux courants qui allaient animer le concile, un courant qui est soucieux de préserver la particularité du clergé et de garantir la subordination de l’apostolat laïc à la hiérarchie ecclésiastique. Puis, un deuxième courant qui cherchait à voir ce qui caractérisait l’apostolat des laïcs dans le monde et qui, à la manière de Maritain, voyait dans cet apostolat une manière de garantir une influence chrétienne dans le monde moderne tout en préservant l’indépendance spirituelle de l’Église. Un autre aspect important qui ressort du congrès de 1951 est relatif à la manière de concevoir l’apostolat des laïcs à travers le monde. Là encore, on retrouve le clivage précédemment énoncé. D’une part, on cherche à réunifier l’ensemble des apostolats laïcs sous une Action catholique centralisée ou, d’autre part, on cherche à préserver la diversité de ces apostolats sans chercher une sorte de dénominateur commun.

La création du COPECIAL en 1952 a suivi immédiatement le congrès de 1951, mais Minvielle nous apprend que sa création est peut-être plus superficielle qu’on osait le croire. En effet le Saint-Siège, pour des raisons de politique italienne interne, voulait remplacer Vittorino Veronese à la direction de l’Action catholique italienne, lui qui avait été un des principaux acteurs du congrès de 1951. La création du COPECIAL et sa direction confiée à Veronese étaient en quelque sorte un prix de consolation. Plus largement, le COPECIAL s’inscrivait dans la volonté de Rome de centraliser l’apostolat laïc. Il est également fort intéressant pour les recherches sur Vatican II de voir le lien intime qui unissait la Secrétairerie d’État et tout ce qui regardait l’apostolat laïc via l’Action catholique, les Organisations catholiques internationales (OCI) ou encore le mouvement Pax Romana. Cet apostolat était pensé à l’intérieur même des relations de l’Église avec les États et était donc conçu comme une pièce du positionnement de l’Église dans le monde moderne. On a tendance à oublier aujourd’hui cet aspect fort important de l’apostolat des laïcs.

Le congrès de 1957 continue sur la lancée du précédent congrès. On peut observer un approfondissement théologique et ecclésiologique considérable. Minvielle rappelle le nombre important d’ouvrages majeurs ayant été publiés entre 1953 et 1955. Plus précisément, on pense aux travaux de Congar, Philips, Spiazzi, Pavan, Rahner. Le congrès de 1957 donne aussi lieu à un positionnement ecclésiologique qui fixait les thématiques qu’on allait retrouver au concile Vatican II, qu’il s’agisse de la notion de Peuple de Dieu ou encore de la participation de tous les fidèles au triplex munus du Christ. Encore une fois, en 1957, se reproduisit de manière plus marquée le clivage dans la considération de l’apostolat laïc. Les confrontations qu’on allait observer au concile étaient donc déjà présentes et formelles dès 1957.

Au terme de la lecture de cet ouvrage, on ne peut que souhaiter la production d’ouvrages semblables sur l’étude de l’apostolat laïc dans les pays germanophones et anglo-saxons. Avec Minvielle on demeure principalement dans l’axe franco-italien.

Pierre C. Noël

Articles de revues ou chapitres d’ouvrages collectifs publiés depuis 2003

La célébration du quarantième anniversaire de la promulgation de divers textes conciliaires a conduit à de nombreux colloques et à la publication de non moins abondants articles. Plusieurs revues ont même proposé des numéros thématiques ou monographiques sur l’un ou l’autre document du concile Vatican II. Cela est particulièrement vrai à propos de la réforme liturgique. Nous faisons donc état ici des principales publications sur Vatican II dans les revues depuis 2003, en y ajoutant les chapitres d’ouvrages collectifs traitant de Vatican II mais ne figurant pas dans des ouvrages tout entier consacrés au concile.

Albarracin, Tadeo, « Perspectivas de la reforma liturgica », Theologica Xaveriana, 53 (2003), p. 513-522.

Alberigo, Giuseppe, « Das Zweite Vatikanische Konzil : ein Forschungsüberblick », dans Peter Pfister, dir., Julius Kardinal Döpfner und das Zweite Vatikanische Konzil, Regensburg, Schnell & Steiner, 2002, p. 60-73.

Alvarez Verdes, Lorenzo, « La Dei Verbum, una constitución clave para la compresión del Vaticano II », Studia Moralia, 41 (2003), p. 211-242.

Artola, Antonio M., « La Biblia como palabra de Dios en el Vaticano I y el Vaticano II », Alpha Omega, 7, 1 (2004), p. 3-16.

Baldovin, John F., « Klaus Gamber and the Post-Vatican II Reform of the Roman Liturgy », Studia Liturgica, 33 (2003), p. 223-239.

Bärsch, Jürgen, « “Von größtem Gewicht für die Liturgiefeier ist die Heilige Schrift” (SC 24) : zur Bedeutung der Bibel im Kontext des Gottesdienstes », Liturgisches Jahrbuch, 53 (2003), p. 222-241.

Batlogg, Andreas, « Zur Freigabe des Kardinal-Döpfner-Konzilsarchivs », Münchener Theologische Zeitschrift, 54 (2003), p. 184-188.

Baumgartner, Alois, « Konzilsforschung : eine Aufgabe für die Katholisch-Theologische Fakultät der Universität München ? », dans Peter Pfister, dir., Julius Kardinal Döpfner und das Zweite Vatikanische Konzil, 2002, p. 99-102.

Becht, M., « Kirche als Leib Christi : zur Leib-Christi-Ekklesiologie des 2. Vatikanischen Konzils », Theologie und Philosophie, 79 (2004), p. 361-387.

Benjamin, A., « A Colloquium on Dei Verbum. Nov. 10-12, 2003. A Short Report, NBCLC », Indian Theological Studies, 40 (2003), p. 375-379.

Berger, D., « Wider die Veteranen-Sentimentalität. Zur Frage der Rezeption des Zweiten Vatikanischen Konzils », Die Neue Ordnung, 58 (2004), p. 108-120.

Berzosa Martinez, Raul, « Fundamento teologico de la “Missio ad Gentes”, segun Henri de Lubac », Burgense, 44 (2003), p. 237-245.

Blough, Neal, « The Church as Sign or Sacrament ? Trinitarian Ecclesiology, Pilgram Marpeck, Vatican II and John Milbank », Mennonite Quarterly Review, 78 (2004), p. 29-52.

Boulding, Mary Cecily, « Anglican-Roman Catholic Relations Since Vatican II », The Downside Review, 121 (2003), p. 26-38.

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